FOIRES INTERNATIONALES : Le FCCIM, « Une escroquerie à grande échelle avec la complicité des autorités »

Le président du Front Commun des Commerçants de l’île Maurice (FCCIM) a sévèrement critiqué hier pour son manque de transparence, l’Asian International Trade and Cultural Expo qui se tiendra du 30 août au 8 septembre à Mer-Rouge. Raj Appadu dénonce la tenue de foires internationales, « dont le nombre cette année a doublé », dit-il, et qui sont préjudiciables aux commerçants de l’île.
L’Asian International Trade and Cultural Expo est organisée par la Rajasthan Works Ltd. À partir de demain, plus d’une cinquantaine de commerçants venant de plus de dix pays exposeront leurs produits. Parmi : l’Inde, le Pakistan, la Syrie, l’Égypte, l’Iran, Singapour, la Malaisie, la France, Dubaï. Le président du FCCIM s’interroge d’ailleurs sur la présence de la France sur une telle plateforme qui, normalement, est destinée aux produits d’Asie.
Par ailleurs, le FCCIM déplore que ses correspondances adressées à divers ministères au sujet des Trade Fairs régulières dans l’île sont restées lettres mortes. Aucune rencontre officielle n’a été fixée à ce jour en vue d’évoquer ces foires qui pénalisent les commerces qui doivent déjà faire face à l’invasion des marchands ambulants dans les villes, explique son président. « Les commerçants étrangers viennent à Maurice pour écouler leurs produits avec l’aval des autorités compétentes. C’est de la concurence déloyale importée », s’insurge Raj Appadu. Et de lancer : « Cette escroquerie à grande échelle qui bénéficie de la complicité de nos institutions se fait au détriment des commerçants. »
Le secrétaire du FCCIM, Ismed Abdoolah, fustige pour sa part l’organisateur de l’Asian International Trade and Cultural Expo. « Selon nos informations, il s’agirait d’un homme d’affaires qui chaque année passe au moins six mois à Maurice et le reste en Inde. Possède-t-il la double nationalité ? Si tel est le cas, la nationalité mauricienne ne lui permet pas d’organiser de tels événements à travers une compagnie incorporée localement. D’ailleurs, la Rajasthan Works Ltd est-elle une compagnie implantée sur le sol mauricien ? »
S’agissant des navettes gratuites mises à la disposition du public pour se rendre à l’expo-vente, le secrétaire du FCCIM rappelle que l’entrée fixée à Rs 30 est assez élevée pour compenser cette gratuité. Et quant à la qualité des produits exposés à cette occasion, les commerçants se demandent s’ils ont été contrôlés par la douane ou encore par des fournisseurs agréés.
Par ailleurs, les membres du FCCIM fustigent également la Mauritius Revenue Authority (MRA) concernant l’impôt sur les revenus et la Tax Deduction at source sur les ventes effectuées et les loyers des stands des participants locaux et étrangers durant la tenue de l’événement. « Les marchandises invendues à l’issue de cette expo-vente seront-elles réexportées par les participants ou déversées sur le marché local en violation des lois mauriciennes ? »
Tant de questions auxquelles les commerçants souhaitent une réponse. Bien qu’ils ne comptent pas loger d’injonction, ils affirment qu’ils ne toléreront pas la prochaine organisation de Trade Fair.

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