FONCTION PUBLIQUE — Relations industrielles — Rashid Imrith : «Des ministres se comportent comme un État dans un autre État »

  • « Le besoin d’une Performance Appraisal de certains ministres s’impose, car certains se comportent comme un État dans un autre État »
  • Création de trois postes de Supernumerary Directors réclamée pour le PRB

« Le gouvernement a tort de croire qu’il est fort, ayant gagné les dernières élections générales. La vérité, c’est qu’il doit rappeler à l’ordre certains de ces ministres ou effectuer tout simplement un remaniement ministériel. Pravind Jugnauth doit faire un Performance Appraisal de ses ministres ».

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C’est le constat de Rashid Imrith, président de la Fédération des Syndicats du Secteur public (FSSP). Animant une conférence de presse lundi, au siège de la FSSP, à l’échéance des 100 jours du gouvernement de L’Alliance Morisien, il trouve que les relations industrielles dans la fonction publique « n’ont jamais atteint un niveau aussi bas » et que la fédération est « très inquiète » de cette situation. Et d’ajouter qu’il a l’impression « qu’un mot d’ordre a été donné quelque part pour laisser pourrir les relations industrielles dans plusieurs ministères ».

Citant l’exemple du ministère de la Santé, Rashid Imrith devait soutenir que « soit le ministre de tutelle, Kailesh Jagutpal, est parfaitement au courant de ce qui se passe au sein du ministère de la Santé, soit il existe des fonctionnaires qui n’ont pas digéré sa venue » au sein de ce ministère. « Ce qui fait qu’ils sont en train de prendre toute sorte de décisions pour embarrasser le ministre. J’ai eu l’occasion d’en parler avec la secrétaire du ministre vendredi dernier, mais je vois que la situation continue de mal en pis », soutient-il.

Il poursuit : « Je lance un appel au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour expliquer aux jeunes ministres l’importance de garder les bonnes relations industrielles au sein de la Fonction publique, tout comme l’avait fait le chef du gouvernement ces trois dernières années, où bon nombre de décisions ont été prises en consultation avec les syndicalistes sur la question du salaire minimum, la compensation salariale annuelle, la publication du rapport du PRB en octobre de cette année et l’avance de Rs 1 000 aux fonctionnaires. » Pour lui, certains ministres « se comportent comme un État dans un autre État ». Il ajoute : « Ils sont en train de prendre à contrepied le Premier ministre, Pravind Jugnauth. »
Le 30 janvier dernier, une conférence sur l’abolition de l’esclavage avait été organisée. Les fonctionnaires en poste au ministère de la Santé avaient été autorisés par leurs chefs hiérarchiques à assister à ladite conférence. « Ils ont reçu une lettre émanant du ministère de la Santé disant que leurs “Time Off” n’ont pas été approuvés et qu’ils doivent faire une demande de congé. Pour nous, c’est une preuve de mauvaise foi de la part du ministère de la Santé. On aurait pu évoquer les exigences de la profession pour ne pas accorder un temps libre à ces employés. Non plus dire aux fonctionnaires que ce temps libre n’est pas autorisé et qu’il faudra puiser dans les congés des fonctionnaires. C’est un abus de la part du ministère de la Santé », insiste-t-il.

Rashid Imrith devait aussi affirmer que « mes dirigeants syndicaux, qui allaient faire des représentations auprès du Pay Research Bureau (PRB), se sont vus refuser un “time off” dans ce sens ». Il a aussi fait part d’une rencontre avec le ministre de la Fonction publique, Vikram Hurdoyal, où certains dirigeants syndicaux n’ont pas eu l’autorisation d’y assister. « Nous sommes à presque 100% de la nomination de Kailesh Jagutpal à la tête de ce ministère et croyons fort que le pire est à venir si le chef du gouvernement n’intervient pas », dit-il.

Au sein du Sugar Industry Labour Welfare Fund, il dit noter que toutes les correspondances, adressées à la fédération, sont ouvertes par la direction et qu’il décidera par la suite si elle doit être remise à cette formation syndicale. « Cette façon de faire est en violation avec les droits des syndicalistes. La goutte d’eau, c’est le cas de Soondress Sawmynaden, le président des Syndicats des recteurs. Le ministère de l’Éducation n’a pu convaincre personne lorsqu’il a tenté de faire croire que ce transfert est routinier. C’est un cas de persécution. Si le ministère de l’Éducation n’a rien à se reprocher, il doit venir dire qui a donné l’ordre de prendre une déclaration avec Soondress Sawmynaden à son bureau. Qui a donné l’ordre à la police pour empêcher ce dernier d’être présent lors de la proclamation des résultats pour les lauréats ?L’électorat est en train de suivre de près la situation », a-t-il dit. Le chef du gouvernement doit faire un bilan des jours de ces ministres.

Concernant le Civil Service College, Rashid Imrith devait soutenir que le bâtiment qui l’abritait a été donné en cadeau à l’Université de Technologie. Le bâtiment, dit-il, appartient toujours au ministère de la Fonction publique. Le terrain se trouvant à Ébène, où doit être construit ce collège, a été alloué au ministère de la Santé pour la construction d’un hôpital pour le traitement du cancer. « Ceux qui ont accepté le lopin de terre sont ceux qui roulent dans de grosses cylindrées et qui n’ont aucune considération pour les travailleurs. Je demande au gouvernement de faire de sorte que ce projet se trouve dans un endroit habité. Il n’y a pas aussi la volonté du gouvernement pour investir dans la formation des General Workers. Entre juillet 2019 et février 2020, seulement 25% du budget de la formation a été déposé », indique-t-il.

En ce qui concerne la publication du prochain rapport du PRB, il affirme que trois personnes clefs dirigent cette instance : le directeur et ses deux adjoints. « Il est malheureux de constater que tous les trois postes sont vacants. Il semblerait que le poste de directeur du PRB ne sera pas rempli avant octobre prochain, car le directeur est en congé de préretraite. On ne peut pas faire un rapport avec des gens qui assument l’intérim. Il propose ainsi la création d’un poste additionnel de Director of PRB et deux postes de Deputy Director (Supernumerary) », a-t-il fait ressortir. Et d’ajouter : « Une lettre sera adressée dans ce sens au ministère de la Fonction publique. Nous demanderons également au ministre de définir son poste, car il y a un désordre avec la nouvelle appellation de ce ministère. »

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