FORCES DE L’ORDRE: Expertise française pour Maurice

Dans le cadre des actions de coopérations bilatérales pour l’année en cours, les autorités françaises ont délégué un officier de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et un lieutenant de l’île de La Réunion pour un stage en formation d’environ trois semaines axé sur le domaine du sauvetage, secourisme et déblaiement en cas de catastrophe naturelle.
Du côté mauricien, on affiche la satisfaction totale quant à l’acquisition de ce savoir-faire en matière de sécurité civile, tandis que le premier conseiller de l’ambassade de France, Philippe Latapie, a affirmé lors d’une cérémonie officielle en fin de semaine que cette qualité de coopération entre les deux pays est le fruit d’un dialogue et d’une confiance qui s’expriment depuis longtemps.
Le programme établi pour ces trois semaines de stage (du 11 au 28 septembre) a vu les participants ête départagés en deux groupes pour, dans un premier temps, se concentrer sur le secourisme, avant que la formation ne débouche sur les épreuves techniques de sauvetage et de déblaiement. La liste des participants pour ce stage de formation est constituée, entre autres, de seize membres de la Special Mobile Force, deux officiers des pompiers, deux éléments de la Special Support Unit, un représentant de la National Coast Guard et un autre du SAMU.
Cette formation, sous la responsabilité du major Frédéric Levèque de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, et du lieutenant Pierrot Souprayenmestry de La Réunion, a été rendue nécessaire compte tenu des risques de catastrophes naturelles présentes à Maurice. Ces sessions avec les hauts gradés de Paris et de l’île soeur devraient permettre à peaufiner la gestion des situations d’urgence consécutive à une catastrophe naturelle ou même industrielle.
« Nous avons eu une réaction très positive de nos personnels, que ce soit au niveau de la qualité des instructions ou l’ambiance qui régnait tout au long de ce stage de dix-huit jours. Il faut saluer les instructeurs qui ont travaillé avec assiduité et rigueur et ont fait montre d’une maîtrise hors pair et qui au mieux de leurs capacités professionnelles ont su transmettre leurs connaissances à nos personnels sur les différents sujets qui ont été abordés. Ce stage a sans doute posé les jalons qui nous permettront d’approfondir davantage nos capacités opérationnelles pour des missions de secourisme, sauvetage et déblaiement », devait expliquer le Deputy Commanding Officer Raj Jaddoo lors d’une cérémonie de remise de certificats vendredi qui est venue clore ce stage de trois semaines.
Continuité de la formation
De son côté, Philippe Latapie a saisi l’occasion pour souligner la qualité de la coopération bilatérale Maurice-France et affirmer que celle-ci résulte d’un dialogue et d’une confiance qui s’expriment depuis longtemps entre les deux pays. « Les actions de formation sont également l’occasion de renforcer nos capacités respectives en favorisant les échanges d’expérience et de savoir-faire. Les formations organisées sur place sont, de ce point de vue, caractéristiques. Non seulement un grand nombre de personnes peuvent en bénéficier mais surtout les formateurs peuvent s’adapter aux réalités de terrain. Les formateurs en sauvetage-déblaiement auront-ils ainsi pu constater, je crois, que les pratiques en matière d’organisation des secours étaient assez différentes du moded’organisation en France » , a déclaré Philippe Latapie.
Il devait poursuivre en soutenant que cette adaptation aux réalités du terrain est particulièrement nécessaire en matière de sécurité civile et que la continuité demeure un pion primordial à la réussite d’une telle formation. « À quoi bon assurer une formation si celle-ci ne tient pas compte des capacités opérationnelles et matérielles du pays bénéficiaire ? La continuité est un autre élément essentiel à la réussite d’une formation telle que celle-ci. Cela implique que chaque partie s’inscrive dans une démarche de poursuite de ces activités au-delà de cette formation ponctuelle », a laissé entendre le premier conseiller de l’ambassade de France. Ce dernier indique que cela signifie pour la France d’inscrire de nouvelles actions en matière de sécurité civile pour progressivement renforcer les capacités opérationnelles mauriciennes en passant, entre autres, par le renouvellement de formations de ce type et par l’organisation de formations complémentaires.
Exercices conjoints Maurice-France
Philippe Latapie a soutenu que dans le camp mauricien, il faudra parallèlement, à la suite de cette formation, organiser des exercices très régulièrement permettant à ceux qui en ont bénéficié de maintenir leur savoir-faire et d’adopter des attitudes réflexes. « Sachez que la France sera toujours présente à vos côtés en matière de sécurité civile. De manière un peu égoïste, nous ne pouvons pas y être indifférents dans la mesure où près de 10 000 de nos ressortissants résident à Maurice et que votre pays accueille plus de 400 000 de nos compatriotes par an. Mais au-delà, il s’agit de faire preuve de solidarité dans un espace indo-océanique commun ou aucun État ne peut se permettre d’agir de manière isolée. Des mécanismes régionaux existent en matière de sécurité civile. Cette formation est donc une petite pierre à cet édifice et je tiens à vous remercier pour l’engagement de chacun d’entre-vous, que vous soyez formés ou formateurs, au cours de ces trois semaines. »
Philippe Latapie a par ailleurs rappelé les exercices conjoints Maurice-France qui ont été réalisés. En avril dernier, à bord du Nivôse, un exercice de transfert de pirates par voie maritime fut exécuté. Quelques semaines plus tard, Rodrigues était le théâtre d’un exercice conjoint dans le domaine de la sécurité maritime. Finalement, il devait citer l’exercice en cours à La Réunion dans le cadre de la coopération militaire régionale. Cet exercice de simulation prévu jusqu’au 3 octobre portant sur la protection et le secours des populations menacées voit la participation de Maurice, qui met à disposition les hélicoptères Dhruv et Fennec ainsi qu’un patrouiller de la National Coast Guard, le Guardian.

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