FORM III NATIONAL EXAMS—Visual Arts: Polémique autour du questionnaire

Les collèges ont enfin reçu durant le mois de juillet un modèle du questionnaire de Visual Arts, matière introduite cette année au Form III National Assessment. Mais cela n’a pas atténué les critiques parmi les profs sur de nombreux aspects de l’examen. Ils déplorent, entre autres, le manque de temps pour préparer les élèves à répondre aux questions écrites, qui constituent une nouveauté pour les élèves de Form III.
La directrice du MES, Brenda Thanacoody-Soborun, souligne que les collèges ont le choix de participer ou non à l’examen de Visual Arts cette année et que les recteurs ont été informés de cette « flexibilité ». « Uniquement pour cette année, l’examen n’est pas obligatoire », souligne-t-elle. Or, la majorité des profs dans le secondaire d’État et privé ont affirmé hier au Mauricien qu’ils n’ont jamais été informés de cette décision. Le MES soutient aussi que le type de questionnaire proposé « a été validé par un panel comprenant des professionnels, y compris des enseignants ».
C’est juste avant les vacances du second trimestre que les collèges privés et ceux d’État ont été informés par le ministère de l’Education et par la PSSA, dans une circulaire, que les specimen papers préparés par le MES pour les deux nouvelles matières, Entrepreneurship Education et Visual Courts « to be assessed in 2016 at the level of the Form III National Assessment », sont prêts et que les documents « are now available » sur le site du ministère. « À la suite des discussions que nous avons eues à plusieurs niveaux nous avons opté pour une certaine flexibilité cette année concernant les Visual Arts et c’est à la discrétion des responsables de chaque école de décider si leurs élèves doivent y prendre part ou non. Mais en 2017 cette matière sera obligatoire », a déclaré hier au Mauricien la directrice du MES.
Or, un grand nombre d’enseignants d’Arts & Design dans des collèges d’État et privés affirment n’avoir jamais été informés par la direction de leur collège au sujet du caractère optionnel de l’examen cette année. « C’est une nouvelle pour nos membres. Même si l’examen sera optionnel, le ministère a déjà décidé que tous les collèges d’État devront y prendre part », dit pour sa part Ally Yearoo, président de la Education Officers Union. « Nous sommes encore dans le flou total et dans la confusion sur la tenue de cet examen. Valeur du jour, les recteurs n’ont rien dit à ce sujet », affirme un Chef de Département d’Arts & Design d’un collège privé. La dernière circulaire de la PSSA en date du mois dernier n’y fait pas mention non plus, dit-il. « Si nous étions au courant que l’examen serait optionnel, nous aurions été plus sereins dans la préparation des élèves pour y prendre part l’année prochaine. Ce nouvel examen a provoqué une situation tendue à cause du manque d’informations », poursuit-il.
La directrice du MES, pour sa part, est catégorique. « Les recteurs ont été informés officiellement de cette décision. Il se peut qu’il y ait un manque de communication entre les profs et les chefs d’établissements ».
Syllabus
Selon des profs, il n’existerait pas de syllabus spécifique pour les Visual Arts et en outre, le questionnaire proposé serait d’un niveau « trop élevé ». « Depuis 2011, il y a un syllabus officiel pour Arts qui peut être consulté sur le site du ministère », rétorque Brenda Thanacoody-Soborun. « Il y a 40 enseignants du secondaire privé et d’État qui ont participé aux réunions de consultations au sujet du questionnaire. Le sample paper que nous proposons et qui a été communiqué aux écoles a été validé par un panel comprenant des représentants de plusieurs organismes concernés par l’éducation et aussi des enseignants de cette matière ».
Pour rappel, une première proposition du MES concernant le type de questionnaire, et figurant dans le Handbook for Schools 2016 (datant de février 2016) envoyé aux collèges, avait soulevé un tollé parmi les enseignants. Le contentieux portait spécifiquement sur une question rédactionnelle figurant dans la Section B du questionnaire. Celle-ci avait été jugée par les enseignants comme « très difficile » et « hors de portée » pour les candidats d’un niveau moyen. À la place de la rédaction, le MES propose une nouvelle formule de question écrite.
Réserves
Selon la direction du MES, le panel a tenu compte des opinions émises sur l’idée d’une rédaction et la Section B du questionnaire « a été allégée et simplifiée » et serait d’un niveau plus accessible à l’ensemble des élèves. « Le contenu du sample question paper fait partie du National Framework et du syllabus. Nous n’irons pas en dehors de ce que les élèves auraient appris durant les trois premières années du secondaire en Arts », soutient mordicus la directrice de cet organisme.
Mais des profs de carrière en Arts & Design ont toujours beaucoup de réserves sur la tenue de cet examen de Visual Arts au niveau national, même si cette matière est proposée sur une base optionnelle cette année. « Il y a un gros cafouillage et un manque de sérieux dans la manière de procéder. Dans un seul horaire d’examen, l’élève aura à réaliser des travaux pratiques et une épreuve écrite. C’est complètement antipédagogique et inacceptable pour des raisons d’ordre pratique. Le mieux est de reporter cet examen à l’année prochaine en revoyant complètement tout le set-up pour l’organisation de cette épreuve », suggère un Chef de département. « Il y a aussi un risque que des directeurs de collèges utilisent les points obtenus par un élève dans cet examen national pour décider si celui-ci est apte à étudier Arts en form IV ou pas », craignent d’autres profs.

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