FRAIS D’EXAMENS DU SC ET DU HSC : Le ministère campe sur sa position

Le refus du ministère de l’Éducation de délivrer les certificats du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) à ceux qui n’ont pas payé leurs frais d’examens pour la cuvée 2016 a provoqué une vague de mécontentement dans l’opinion publique. Syndicats, opposition et élèves déplorent avec force cette décision et demandent qu’elle soit gelée. D’un autre côté, l’augmentation du nombre de credits à 5 en 2019 pour être admis en Lower Six fait réagir deux écoles de pensée. L’une pense que cette décision permettra d’instaurer une culture d’effort chez l’enfant, l’autre augure la fermeture d’écoles privées…`
La décision est prise au ministère de l’Éducation : les parents doivent payer les frais d’examens du SC ou du HSC de leurs enfants pour cause d’absentéisme prolongé. « C’est l’argent des contribuables qui est en jeu. Le Mauritius Examinations Syndicate (MES) a puisé dans ses fonds et a payé Cambridge pour que les élèves puissent prendre part à leurs examens », explique-t-on au ministère de l’Éducation. Si la date butoir du 31 décembre 2016 est dépassée pour le paiement des frais d’examens, un special desk a été mis en place depuis jeudi au MES pour que les parents puissent venir s’acquitter du paiement. Selon les chiffres, ils sont une quarantaine de parents qui se rendent quotidiennement au siège du MES pour régler les frais et 92% des parents l’ont déjà fait.
On explique que tout se fait dans un esprit d’ouverture pour les parents. Il ressort que certains d’entre eux ne savent pas qu’ils sont éligibles aux aides sociales, et le ministère les oriente vers le lieu concerné. Selon une source, les parents étaient clairement au courant qu’ils devaient payer les frais d’examens en cas d’absence de leurs enfants à l’école : « On ne peut pas parler de silence radio alors que des circulaires avaient été envoyées dans les écoles. Les parents ont signé un document légal qui avait été préparé en concertation avec le State Law Office. »
L’UPSEE : « Nous cherchons le soutien des parents »
L’UPSEE (Union of Private Secondary Education Employees) qui devait loger une injonction en Cour vendredi matin pour contester la décision du gouvernement, le fera demain. « Nous cherchons le soutien des parents et des élèves pour pouvoir le faire, c’est un cas important », soutient le président de l’union, Yahya Paraouty, à Week-End. Selon lui, le ministère de l’Éducation ne peut pas garder en sa possession le certificat des élèves. Il ajoute qu’à aucun moment les élèves n’étaient informés de la rétention de leur certificat en cas de non-paiement des frais d’examens. Cette décision du ministère met en péril l’avenir des enfants, fait-il remarquer. Il estime qu’il n’y a aucun lien entre l’absentéisme d’un étudiant et ses résultats et en veut pour preuve que certains élèves réussissent dans leurs examens bien qu’ils s’absentent souvent des classes.
Selon le syndicaliste, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, méconnaît les réalités des écoles privées. « Nous ne nous tairons pas et comptons créer une plate-forme de contestation », fait-il ressortir. Cette plate-forme regrouperait des ONG, des parents, des politiciens. Après son injonction en Cour, Yahya Paraouty compte se rendre à la Human Rights Commission. Une rencontre avec la Fédération des managers des écoles secondaires est aussi prévue ce mardi à cet effet.
Le président de l’Association des recteurs, Soondress Sawmynaden, est aussi révolté de la décision du gouvernement : « Les parents n’étaient à aucun moment informés. C’est une décision déplorable qui met ces jeunes dans l’incapacité d’intégrer une université ou d’avoir un emploi ». Il estime que le gouvernement « exerce un chantage sur les parents, alors que le tort devrait être partagé. Si les parents ne s’acquittent pas du paiement, c’est au gouvernement de les poursuivre en justice et non pénaliser l’élève ». Soondress Sawmynaden affirme que plusieurs parents se sont rendus au MES pour le paiement des examens et qu’ils ont été orientés vers le collège que fréquente leur enfant pour le paiement. Une situation qui lui est incompréhensible.

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