FRANCOPHONIE : Survol de l’action politique et de la coopération dans différents domaines

L’administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie Clément Duhaime a fait un survol de l’action politique et de la coopération avec les autorités locales dans un certain nombre de domaines lors de ses trois jours de mission à Maurice et à Rodrigues. À une conférence de presse à Port-Louis hier aux côtés du ministre des Arts et de la Culture Mookhesswur Choonee, il a observé que Maurice est non seulement un modèle de diversité et de cohabitation mais aussi un pays en émergence. « Il est une porte d’entrée vers l’Afrique », affirme-t-il en indiquant que la majorité des membres de la Francophonie sont des pays africains. 
La mission de Clément Duhaime, arrivé à Maurice durant le week-end, a commencé lundi. Dans l’après-midi, l’administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a procédé à l’ouverture du 17e Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC) de Maurice à Pailles. Une panne technique de l’appareil d’Air Mauritius à destination de Rodrigues a contraint l’administrateur de l’OIF de passer une nuit supplémentaire à Maurice, écourtant ainsi son séjour d’un jour dans cette île où il a procédé à l’ouverture officielle d’un CLAC mardi. Il a eu un mot spécial pour les volontaires et tous ceux qui font que les CLAC marchent et sont même un succès.
L’OIF en compte 300 dans 20 pays avec plusieurs millions de jeunes qui les fréquentent, indique Clément Duhaime en soulignant que l’objectif principal de ces centres est de donner accès aux livres et à la culture notamment à ceux venant de milieux ruraux ou périurbains. « On a toujours pensé que les zones urbaines étaient privilégiées en matière d’infrastructure culturelle et accès aux livres », affirme-t-il.
Un agent permanent à Madagascar
L’administrateur de l’OIF note que l’autre volet de sa visite était de faire le point avec les membres du gouvernement partenaire de l’organisation. Il a ainsi eu une série de rencontres avec différents ministres mauriciens, dont Mookhesswur Choonee (Arts et Culture), Arvin Boolell (Affaires étrangères), Vasant Bunwaree (Éducation).
Clément Duhaime indique que la situation dans la région océan Indien, notamment à Madagascar, les préoccupe. L’adhésion de ce pays comme membres de l’OIF a été suspendue il y a trois ans environ, fait-il ressortir. « Nous l’accompagnons depuis trois ans avec la Commission de l’océan Indien, (COI), la SADC, l’Union africaine et les Nations unies pour que la situation politique soit rapidement rétablie », affirme-t-il avant d’annoncer qu’un agent permanent de la francophonie sera nommé dans la Grande île pour suivre le processus électoral. « Dans ces situations, ce sont toujours les populations qui souffrent », dit-il.
Porte d’entrée vers l’Afrique
L’administrateur de l’OIF a observé que Maurice est en outre une porte d’entrée vers l’Afrique.
« Maurice est unique en francophonie parce qu’elle est fidèle, est devenue un pays en émergence, est comme un modèle de diversité et de cohabitation pour le monde et est une porte d’entrée vers l’Afrique et entre l’Afrique et l’Asie… La majorité de nos pays membres sont en Afrique », dit-il. Selon lui, « le défi de développement est sur le continent africain et les enjeux de l’avenir de la francophonie par notre langue partagée (Ndlr : le français) va se jouer dans le succès de la scolarisation, l’alphabétisation et de l’éducation ».
Clément Duhaime estime que Maurice a un rôle exceptionnel à jouer en matière de modèle de développement. Il annonce ainsi l’intention de l’OIF de mettre en place des mini-CLAC sur une base pilote à la demande du ministre des Arts et de la Culture. Il explique que les mini-CLAC sont des modèles réduits pour des petites communautés.
M. Duhaime annonce aussi l’accompagnement de Maurice dans le cadre de la mise en place des projets pilotes de développement durable et touchant à l’agroalimentaire. « Nous allons examiner comment mener ensemble cette experience », affirme-t-il. Il note que de nombreux programmes mis en place sur une base pilote ont été transformés en de vrai programme pour les pays de la francophonie.
« Cela a été le cas pour les volontaires. On a 50 jeunes par an qui donnent un an de leur vie dans 17 pays francophones pour des projets. Parmi, il y a des Mauriciens. Il y a par exemple, les jeux de l’amitié qui sont devenus les jeux de la Francophonie ; la formation des maîtres aux méthodes traditionnelles et modernes. Maurice est unique aussi dans son investissement dans les CLAC que ce soit financièrement ou humainement. »
Et pour lui c’est un exemple de développement durable. Par conséquent, l’administrateur estime que Maurice peut être mis à contribution pour expérimenter des « choses formidables ». Malgré son insularité, qui est considérée comme difficile, il constate que Maurice a eu un développement économique à faire envier de nombreux autres pays. Il est aussi d’avis qu’avoir le créole en tant que langue, comme c’est le cas dans les Caraïbes, est un gros avantage.
« On s’aperçoit que plus on respecte la langue maternelle, plus l’enfant va réussir, plus on méprise sa langue maternelle plus l’enfant aura quelque chose de briser dans son apprentissage. Des études le montre », indique-t-il.
À une question de la presse à propos de sa visite à Rodrigues, Clément Duhaime affirme : « Mon seul regret est qu’Air Mauritius a eu un petit problème technique et je n’ai pas pu passer le temps envisagé mais j’ai trouvé cela formidable ». « À Rodrigues, il y a une âme forte… J’ai été impressionné par la volonté de cette population de la République mauricienne de prendre en main son développement et son attachement à l’éducation. Ils ont bien compris que la clé de développement c’est l’éducation et le centre de lecture national. »
M. Duhaime devait, à une autre question de la presse, expliquer que les CLAC sont appelés à s’adapter aux réalités des pays, des régions et des communautés pour son succès.
 

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