FRAUDE À LA DOUANE : Le cauchemar de la voiture de rêve !

La voiture de rêve, la Mercedes Benz SLS 363 AMG, immatriculée 1171 FB 11, a viré au cauchemar pour Thierry Lagesse, jusqu’à la fin de la semaine écoulée président du conseil d’administration d’un des plus puissants conglomérats. Il n’a eu d’autre choix que de prendre ses distances temporairement de ses fonctions à la tête du Groupe Mon-Loisir, le No I des Top 100 Companies le temps de l’enquête initiée par le Central CID suite à un Referral de l’Office of the Director of Public Prosecutions pour fraude fiscale à l’importation de ce bolide de 6 200 cc en février 2011. Cette affaire fait effet boule de neige avec au moins trois autres cas “In the Pipeline” pour des enquêtes similaires. En parallèle, la quinzaine de cas qui font l’objet d’Assessment au niveau de la Mauritius Revenue Authority (MRA), pourraient être réglés dans les meilleurs délais avec les parties concernées concédant de régler les Customs Duties imposables suite aux conséquences d’un refus.
Depuis septembre de l’année dernière, la Mercedes-papillon 1171 FB 11 fait l’objet d’un Compounding à la douane sur ordre de la MRA pour délit allégué de fraude fiscale. Alors que cette affaire attendait d’être tranchée en Cour suprême, les protagonistes, principalement Thierry Lagesse, sont pris de court par l’ouverture de cette enquête au niveau du Central CID depuis lundi dernier. Les autorités sont arrivées à la conclusion que l’importation de cette grosse cylindrée par l’agence SS Motor, dont le directeur est Dhaneshwar Toolsee, recèle tous les éléments frauduleux sous le Returning Resident Scheme avec d’importantes concessions fiscales accordées.
A partir de lundi dernier, le dossier de la voiture de rêve de Thierry Lagesse a connu un véritable coup d’accélérateur de la part des limiers du Central CID. Le premier suspect interpellé, le prête-nom du réseau, Ashish Kumar Seeburrun, qui a retenu les services de conseils légaux des Collendavelloo Chambers, exerce son droit au silence. Il est toujours en garde à vue jusqu’à sa comparution en Cour de nouveau demain.
L’arrestation de Dhaneshwar Toolsee, l’importateur de la Mercedes Benz “for recreational purposes” au profit de Thierry Lagesse, sera plus que déterminante. Lors de son interrogatoire, il reconstituera le puzzle de l’importation de ce bolide avec les premiers contacts établis par le tandem Lagesse/Seeburrun en vue de bénéficier des facilités hors taxes au titre du Returning Resident à la réception de la voiture à la douane en présence de l’ancien Board Chairman de GML avec le choix du modèle effectué sur internet.
Pour cette unique importation, le fisc a accusé un manque à gagner de Rs 7 966 850 sous le Customs Tariff Act, sans oublier les Rs 1,6 millions de Taxe à la Valeur Ajoutée (TVA). Par ailleurs, un délit éventuel de sous-facturation a été également relevée car la valeur déclarée de la Mercedes était de £ 70 000 (Rs 3 341 695) au lieu de la valeur réelle de £ 143 500 (Rs 6,8 millions).
Thierry Lagesse, qui n’a annoncé son retour à Maurice que vers la fin de ce mois, sera confronté à ces éléments accablants du dossier en sus des preuves d’importants transferts de fonds effectués par lui à SS Motor au début de 2011 et un transfert similaire subséquent 48 heures après en faveur de Houston Motor pour le paiement de la voiture. Un autre document incriminatoire est une reconnaissance de dettes pour une importante somme entre les deux parties.
Thierry Lagesse, qui a retenu les services de Me Iqbal Rajahballee, Senior Counsel, Sanjay Bhuckory, Senior Counsel et Jason Harel, maintient, par voie de l’agence de communications de Mediatalks, qu’il n’a commis “aucune entrave à la loi, et encore moins celle relative à l’importation de véhicules”.
Entre-temps, trois autres cas d’importations frauduleuses de voitures de luxe sous le Returning Resident Scheme, dont deux Porshes de différents modèles et une Range Rover, pourraient se frayer un passage jusqu’au QG de la Central CID à moins qu’entre-temps, les concernés décident de passer à la caisse pour régler les réclamations imposées par la MRA, qui enquête également sur une quinzaine d’autres cas détectés.

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