Géopolitique : Les Currimjee au coeur du conflit Iran/Etats-Unis

Les liens du chef des renseignements de la CIA, Michael d’Andrea, marié à Faridah Currimjee, étalés dans la presse internationale après l’abattage d’un avion de l’US Air Force en mission en Afghanistan le 27 janvier

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L’entourage des Currimjee conseille « to be cautious » avec la nouvelle de la mort de Michael d’Andrea comme rapporté par le camp iranien et passé sous silence par la Maison-Blanche

Téhéran voit également d’un mauvais oeil la nomination de Showkutally Soodhun en tant qu’ambassadeur auprès des pays arabes

La famille Currimjee, qui a procédé vendredi soir à l’inauguration d’Antara-Iko Mauritius Resorts and Villas au Bouchon, se retrouve projeté au coeur du conflit entre l’Iran et les États-Unis.  En effet le mari de Fareeda Currimjee, membre du conseil d’administration du groupe Currimjee, Michael d’Andrea, ne serait nul autre que le chef de renseignements de la CIA, dont l’une des dernières missions secrètes était de piloter l’opération pour éliminer le général iranien Qassem Soleimani, le commandant d’Al-Qods aux abords de l’aéroport de Bagdad le 3 janvier dernier.  En même temps, les médias proches de l’Iran égratignent la politique étrangère de Maurice au Proche-Orient avec la récente nomination de Showkutally Soodhun en tant qu’ambassadeur auprès des pays arabes

Ces détails ont été rendus publics suite à la nouvelle répercutée par le New York Times selon laquelle le dénommé Michael d’Andrea aurait trouvé la mort le 27 janvier dernier en Afghanistan. Ce jour-là, un avion de communication et de renseignements, le Bombardier E11A de l’US Air Force, avait été abattu par les talibans lors d’une opération dans les montagnes de l’Afghanistan. Pour les Iraniens, le chef de renseignements de la CIA, présenté comme étant proche du tandem Trump/Pompeo aux États-Unis, aurait été tué lors de cet attentat.

La télévision iranienne avait même diffusé des images de l’avion abattu tout en attribuant à des responsables des talibans la revendication que « parmi les morts, figurait Michael d’Andrea, le chef du groupe de travail spécial de la CIA sur l’Iran, aussi connu comme l’Iran Mission Centre». Philip Giraldi, ancien Front Liner de la CIA, aujourd’hui directeur exécutif du Council for National Interest, qui fait état de cette information, ajoute que les conditions météorologiques ont fait que les forces américaines en Afghanistan ont mis plus de 24 heures pour atteindre les lieux de l’attentat.

Dans l’entourage des Currimjee, approchés par Week-End, l’on a tout simplement conseillé « to be cautious » avec la nouvelle de la mort de Michael d’Andrea sans ajouter d’autres détails. Tous les membres de la famille Currimjee étaient présents à l’inauguration de vendredi soir, sauf Faridah Currimjee d’Andrea, membre du conseil d’administration du groupe d’affaires  et épouse de Michael d’Andrea. Du côté du Pentagone, les Américains s’abritent derrière la thèse d’un « crash accidentel », ayant fait deux victimes, soit les deux membres d’équipage, sans mentionner le nom du chef des renseignements de la CIA.

Flou autour du sort de Michael Andrea

Bientôt deux semaines après l’abattage de cet avion, le flou persiste autour du sort de Michael d’Andrea, aussi connu sous le sobriquet du Dark Knight ou encore l’Ayatollah Mike, surnoms dont il fut affublé lors de la traque d’Oussama Ben Laden et les frappes par drone contre des cibles d’Al-Qaïda dans cette partie du monde. Le chef des renseignements de la CIA avait rencontré Faridah Currimjee, celle qui allait devenir son épouse, alors qu’il était de service en Est Afrique. Il s’était converti à l’islam avant son mariage.

Devant le flou autour du sort de Michael d’Andrea, des spécialistes de la CIA avancent que « l’on pourrait également spéculer sur le fait que le meurtre présumé de D’Andrea est quelque chose comme une demi-vérité qui pourrait être interprétée comme un avertissement. L’officier de la CIA est peut-être encore en vie, mais il est tout à fait possible que l’histoire de sa mort ait été une sorte d’artifice pour servir d’avertissement de la part du gouvernement iranien, suggérant que si le gouvernement américain peut tuer de hauts responsables iraniens, les hauts fonctionnaires américains peuvent également être ciblés ».

Dans la conjoncture, des intérêts proches de Téhéran ne se gardent pas pour régler leurs comptes avec la famille Currimjee, venue du Gujarat, et engagée dans les affaires à Maurice depuis des décennies. « Des instances iraniennes considèrent que ce conglomérat mauricien offre une couverture à des agents de la CIA par le biais de ces activités multisectorielles », lit-on dans la presse internationale pro-iranienne.

La nomination de        Soodhun contestée

Maurice est également pris à partie sur le plan diplomatique dans le sillage de l’imbroglio d’Andrea/Currumjee avec la nomination de Showkutally Soodhun en tant qu’ambassadeur mauricien en Arabie saoudite. « Les services iraniens portent un grand intérêt, voire un regard critique, à la politique étrangère du gouvernement mauricien qui a récemment nommé Showkutally Soodhun comme ambassadeur auprès des pays arabes », ajoute-t-on tout en rappelant la polémique à Maurice sur l’Arabie saoudite avec Showkutally Soodhun en première ligne.

De son côté, Showkutally Soodhun, qui a été reçu au cours de la semaine écoulée par le vice-ministre saoudien pour le Hajj et Umrah, le Dr Abdulfattah Suliman Mashat, a plaidé pour que le nombre de visas accordés pour le pèlerinage à La Mecque soit maintenu à 2 000. Il dirigeait une mission mauricienne, qui s’est rendue en Arabie Saoudite pour discuter de l’organisation du Hajj pour cette année.

« On behalf of the government of Mauritius, I request your continued support to increase the number of hajees to 2 000 as it was so graciously done last year. The additional 500 persons allocated will contribute to reduce the long waiting list of 10000 Mauritians who are yearning to perform Hajj this year », écrit l’ambassadeur à l’adresse du vice-ministre saoudien.

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