GILBERT POUNIA, leader de Ziskakan : « La politique change, ça « déchange » mais la culture reste toujours pareille »

Gilbert Pounia, le leader du groupe Ziskakan, a bien voulu fouiller dans sa riche boîte à souvenirs pour nous, à l’occasion de son séjour mauricien. Il revenait d’un long séjour en Inde. Nous l’avons rencontré quatre jours avant le concert à l’IFM, qui a lancé Romans pou Rico, le double album anniversaire réalisé pour célébrer les trente-cinq ans du groupe. Remontée dans le temps, histoire de mieux regarder notre présent.
Pourquoi avoir dédicacé cet album au poète Riel Debars ?
C’était un ami, un poète, un avocat, un gars qui prenait des positions par rapport  au contexte politique, artistique, poétique, tout ! Et c’est surtout un très grand poète qui a marqué les années 90, l’un des plus grands de La Réunion au XXe siècle. Certaines soirées passées avec lui m’ont marqué. Quand on revenait tous les deux en voiture, il me racontait des choses sur la Réunion, dont certaines histoires pas jolies, qu’il ne pouvait pas dire publiquement. Il écrivait beaucoup en français et en créole, mais je n’ai jamais réussi à mettre sa poésie en musique, parce qu’il écrivait de grands textes, dont il n’était pas concevable de retrancher un mot ou une phrase pour une chanson. Ça ne se fait pas ! Plus tard, André Robert a sorti un CD avec ses textes dits. Riel était très présent dans le mouvement de reconnaissance de la culture réunionnaise, avec tous les poètes de l’époque : Carpanin Marimoutou, Alain Armand, Patrice Treuthardt, Danyel Waro, nous-même, etc.

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