GOVERNMENT BUSINESS : La compensation bouscule les vacances parlementaires

En cette fin d’année, le calendrier des vacances parlementaires a dû être révisé. La compensation salariale oblige ! Ainsi, le Conseil des ministres de vendredi, présidé par le Premier ministre suppléant, Xavier-Luc Duval, a entériné la décision de convoquer une séance le vendredi 11 en vue de débattre et d’adopter l’Additional Remuneration Bill 2015 pour le paiement d’une compensation salariale à un peu plus de 500 000 salariés et à quelque 194 000 bénéficiaires de prestations sociales. D’autre part, le suspense est toujours de mise quant à la séance pour la présentation de la motion par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, visant à élire le nouveau vice-président de la République, succédant à Monique Ohsan-Bellepeau, qui assure actuellement une de ses dernières suppléances avec le déplacement de la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, pour le sommet climatique COP 21 de Paris.
Les pressions exercées par l’ensemble du mouvement syndical, à l’initiative de Rezistans ek Akternativ, ont fini par rapporter des dividendes. Le gouvernement a pris la décision de convoquer des consultations tripartites avec les partenaires sociaux pour vendredi et mardi prochains en vue de décider du quantum de la compensation salariale payable à partir du 1er janvier prochain. Le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soudesh Caullychurn, se tient prêt à piloter le projet de loi à l’Assemblée nationale pour le 11. Comme indiqué en primeur dans l’édition de Week-End de dimanche dernier, la compensation ne pourra être effective que si un texte de loi est adopté à l’Assemblée nationale.
Dans les rangs de Rezistans ek Alternativ, l’on se félicite des premières retombées. “Rezistans ek Alternativ rezwir ki klas travayer ek bann sindika finn gayn enn premye ‘manche’ dan batay pu fer patrona pey enn konpansasyon saler a travayer Moris apartir Zanvye 2016”, soutiennent Ashok Subron et Stephan Gua. Ils se disent conscients que c’est seulement la première étape dans ce combat pour la compensation.
Rezistans ek Alternativ, qui milite pour une compensation uniforme de Rs 500 à partir de janvier prochain, demande à tous les syndicats de faire cause commune pour que les salariés puissent bénéficier de “cette compensation face à l’érosion du pouvoir d’achat et la détérioration des inégalités sociales sous le précédent gouvernement”.
A ce stade, le patronat fait preuve de réserves pour commenter cette dernière initiative du gouvernement pris de court par ces pressions syndicales. La première réunion des tripartites, vendredi, sous la présidence du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, devrait donner le ton.
L’objection
du patronat
La principale objection venant du patronat, le Trigger Point tacite d’un taux d’inflation de 5% en un an pour enclencher le mécanisme de la compensation salariale.
“Or, à l’Assemblée nationale, mardi, le ministre des Finances a confirmé que le taux d’inflation sera de 1,5% en 2015. Il a même parlé de déflation. Pourquoi le besoin de compenser pour l’inflation ? Il ne faut pas oublier qu’en janvier avec le nouveau gouvernement, une compensation uniforme de Rs 600 a été imposée”, fait-on comprendre en attendant une coordination au niveau des instances patronales pour décider de la marche à suivre avant les consultations de vendredi prochain.
Les syndicats des employés du secteur public suivent avec attention les derniers développements relatifs au paiement de la compensation. Avec la publication prochaine des recommandations du Pay Research Bureau (PRB) pour les fonctionnaires et les employés des corps paraétatiques, ces derniers ne se qualifient pas pour la compensation salariale. Dans la conjoncture, l’équation se complique avec le report de la fin du premier trimestre pour la sortie du rapport du PRB même si la date de mise en application est maintenue avec effet rétroactif au 1er janvier prochain.
Les dernières indications sont que le PRB compte compléter les discussions et consultations avec les parties concernées à la fin de décembre et l’étape de la rédaction des recommandations à partir de l’année prochaine. Ce dernier exercice devrait prendre en moyenne deux à trois mois. “Dans ce cas de figure, nous étudions actuellement la possibilité de réclamer le paiement d’une compensation intérimaire à partir de janvier pour les employés du secteur public avec des ajustements lors de la publication du rapport du PRB”, déclare Rashid Imrith, président de la Fédération des Syndicats du Secteur Public.
En tout cas, pour les deux prochaines semaines, la bataille pour la compensation sera dure avec les parlementaires condamnés à l’Extra Time que ce soit pour l’Additional Remuneration Bill, ou encore l’élection du vice-président de la République en cette fin d‘année…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -