Government Business : Les échéances politiques de juin 2019

  • Le Writ trompe-l’oeil de l’élection partielle au No 7 devra impérativement être émis par la State House le mercredi 19 juin au plus tard
  • L’endettement national et le Ringfencing du Global Business Sector au coeur du prochain budget à être présenté à l’Assemblée à la mi-juin
  • Aux Rs 318 milliards de Public Sector Debt de ce début d’année, se greffent Rs 249, 8 milliards de Corporate Debt du secteur privé, selon la dernière édition du Financial Stabilty Report de la Banque de Maurice
  • La Valeur du Foreign Portfolio Investment (PFI) vers l’Inde sous le DTAA régresse de 9 % pour descendre sous la barre des 100 millions
    de dollars américains en six mois de décembre 2017 à juin 2018

Les débats sur la réforme électorale prenant la tournure d’une crise institutionnelle, soit l’Etat et la Commission électorale conjuguant leurs efforts dans le challenge contre le chef juge, Eddy Balancy, dans le Constitutional Case de Rezistans & Alternativ, le mois de juin s’annonce très chaud sur l’échiquier politique. En marge de la décision à la fin du mois du chef juge sur la Recusal Motion contre lui pilotée par le State Law Office et de ses séquelles subséquentes, deux autres échéances se profilent en parallèle. D’abord, même s’il est un fait généralement accepté que la tenue d’une élection de remplacement dans la circonscription de Piton/Rivière-du-Rempart (No 7) à la veille des prochaines législatives n’est pas recommandable, la State House, au terme des National Assembly By-Election – Representation of the People Regulations de 1987 (GN No 16 de 1987), a l’obligation de publier au plus tard le 19 juin le Writ de cette élection partielle trompe-l’oeil. Cette étape sera franchie, selon toute probabilité, à quelques jours d’intervalle de la présentation du dernier budget de l’actuel mandat du Lalyans Lepep.

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Outre un éventuel Package Labusdu en vue des prochaines consultations populaires, ce dernier grand oral du Premier ministre et grand argentier, Pravind Jugnauth, devra porter indéniablement les empreintes de l’endettement national au vu des commentaires du Fonds monétaire international (FMI) au sujet de la barre des 60 % du PIB pour le Public Sector Debt au 30 juin 2021. également, le Budget 2019/20 doit prévoir un exercice de Ring-fencing du Global Business Sector pour éviter des effets de contagion dans le secteur financier et économique en général. D’ailleurs, en dépit des assurances affichées, l’évolution de la valeur du Foreign Portfolio Investment vers l’Inde dans le sillage de la révision du Double Taxation Anti-Avoidance Treaty avec l’Inde signale une absence de vitalité. La dernière édition du Financial Stability Report de la Banque de Maurice, rendue publique en début de la semaine écoulée, révèle une biasse de 9 % de cet indicateur, le montant descendant sous la barre des 100 millions de dollars américains, en l’espace de six mois, de décembre 2017 à juin 2018.

Ainsi, même si la sortie du Writ pour le scrutin partiel au No 7 ne revêt qu’une valeur de symbole constitutionnel, les dates arrêtées pour le Nomination Day et le Polling Day se présenteront comme de Powerful Pointers quant aux intentions du Premier ministre par rapport à la dissolution de l’Assemblée nationale et le rappel de l’électorat aux urnes en vue de constituer la prochaine Assemblée nationale. Dépendant de la date à laquelle la Speaker du Parlement, Maya Hanoomanjee, aura informé le président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, de la démission de Vishny Lutchmeenraidoo, le délai pour le Writ de l’élection au No 7 expirera autour du 19 juin prochain.

Le Writ contenant les dates officielles pour le dépôt des candidatures et pour le Polling Day relancera à coup sûr les spéculations autour du calendrier des prochaines législatives. Des observateurs politiques, s’appuyant sur un scénario Pez Nam, arrêté par Lakwizinn du Prime Minister’s Office, soutiennent qu’il ne faut pas s’attendre à une dissolution de l’Assemblée nationale avant le Nomination Day pour le No 7, devant intervenir au plus tard à la mi-août, soit presque à la même date que l’entrée en vigueur des nouvelles listes d’électeurs de la Commission électorale, le 16 août prochain.

Entre cette dernière période et la date qui sera annoncée dans le Writ pour la tenue de la partielle à Piton/Rivière-du-Rempart, au plus tard le 21 novembre, la dissolution du Parlement sera The Order of the Day en vue de geler les procédures d’impression des bulletins de vote par la Commission électorale. A partir de là, d’autres conjectures savantes sur ces élections générales monopoliseront l’échiquier politique.

Néanmoins, en guise de Warming Up du calendrier électoral, le débat politique transitera par l’hémicycle avec notamment le Budget Speech, dont la date aura déjà été arrêtée maintenant que le dossier des Chagos aux Nations unies est bien calé. Des sources proches de Lakwizinn hésitent à confirmer la date officiellement de peur d’être accusées de lèse-Premier ministre et préfèrent parler de la deuxième semaine de juin à ce stade. Dès son retour de New York, le week-end prochain, Pravind Jugnauth s’enfermera avec la Budget Cell des Finances pour mettre au point ce menu, comprenant bilan et promesses, à être servi pendant la prochaine campagne électorale en vue de convaincre l’électorat de lui accorder un second mandat.

Indépendamment des projets et mesures envisagés, les débats budégtaires à l’Assemblée nationale ne pourront difficilement faire abstraction de la problématique de l’endettement national, avec la Public Sector Debt toujours à un point élevé de plus de 64 % du produit intérieur brut. Le grand argentier abordera cette proposition soumise dans le cadre des Article IV Consultations avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d’une extension de la période moratoire de deux ans, soit à la fin de juin 2023 au lieu de juin 2021 pour ramener ce ratio à 60 %.

Metro Express : la dette publique s’aggravera
Sans aucun doute, l’opposition fera de l’endettement, qui a atteint les Rs 318 milliards à la fin de mars denier, soit une moyenne de Rs 20 milliards de plus annuellement depuis décembre 2014, son cheval de bataille en matière de gestion économique. Avec la réalisation du Metro Express, dont la première phase entre Rose-Hill et Port-Louis sera en exploitation économique en principe à partir de septembre, la dette publique s’aggravera d’un minimum Rs 18, 8 milliards.

Toujours en ce qui concerne l’endettement, la Banque de Maurice, dans le dernier Financial Stability Report, remet en perspective les crédits bancaires au secteur privé. La combinaison de la dette publique et privée fait que la barre de 100 % du PIB est irrémédiablement crevée. Aux Rs 318 milliards de Public Sector Debt viennent s’ajouter Rs 249, 8 milliards de Corporate Debt du secteur privé, même si le taux de croissance de la dette du privé a connu un ralentissement, passant de 9 % à 7, 5 %.

Ces Rs 249,8 milliards de dette privée, soit une progression de Rs 24 milliards depuis décembre 2014, se décompose comme suit : Rs 230, 8 milliards de Corporate Domestic Debt et de Rs 19 milliards de Corporate External Debt, dont Rs 5,8 milliards à court terme sous forme de Trade Credit. « Domestic debt of corporates accounted for around 92.4 per cent of total corporate debt as at end December 2018. As a ratio to GDP, it stood at 49 % as at end-December 2018 compared to 46,6 per cent as at end-June 2018. External debt of corporates, which accounted for around 7, 6 per cent of total corporate debt », note la Banque de Maurice.
Poursuivant son analyse à ce même chapitre, le Financial Stability Report de la Banque centrale souligne que « domestic debt of corporates grew by 7,4 per cent as at end-December 2018 and was driven by credit to operators in almost all key sectors of the economy — including construction, tourism, distributive trade, manufacturing as well as financial and business services. With buoyant construction activity, the share of the construction sector in GDP has increased but its share in credit has remained rather unchanged. In 2018, the construction sector was estimated to have accounted for 4, 6 per cent of GDP, while operators in the sector availed of credit facilities which represented 6,8 per cent of total private sector credit ».

L’endettement au niveau de ménages retient également l’attention. « Growth of bank credit to households ticked up by 8 % as at end-December 2018 compared to 7,9 % as at end-June 2018, supported by increases in both housing credit and credit granted to households for other purposes », ajoute la Banque de Maurice qui met en relief un Shift dans les dépenses. Une des raisons derrière cette croissance du recours aux crédits bancaires se résume au Low Interest Rate Environment.

La part des crédits bancaires consacrée à la constrution de maisons est en baisse, passant de 67, 4 %, en juin, 2018 à 65, 3 % à la fin de l’année dernière. Par contre, la part des prêts bancaires pour le financement d’achat de voitures, de Consumer Durable Goods, de terrains, pour des besoins de santé ou encore pour des Investment Purposes, progresse de 32, 6 % à 34, 7 %.

Le bilan du Working Group 3
Le Bottomline demeure que l’endettement des ménages se poursuit avec la Banque de Maurice faisant comprendre que « when household debt from banks, Non-Bank Deposit Taking Institutions, insurance and leasing companies are aggregated, the measure of household indebtedness increased to 34.3 per cent as at end-December 2018, from 33. 9 per cent as at end-June 2018 »

Le sucre, le textile et même le tourisme battant de l’aile dans la conjoncture économique, le Global Business Sector se met en position pour apporter cette dose de Feel Good Factor dans le prochain budget. Ce n’est nullement le fruit d’un hasard que l’agenda des délibérations du Conseil des ministres de vendredi ventile le « first Report of the Working Group on the Blueprint for the Financial Services Sector regarding the status of the implementation of the recommendations of the Blueprint. »

Le communiqué du Conseil des ministres est bien explicite sur le bilan du Working Group 3, dont la présidence est assurée par le Renganaden Padayachy, First Deputy Governor de la Banque de Maurice, à savoir que « 47 % of the action points falling under the six broad strategies recommended in the Blueprint have already been implemented while work on another 40 % is ongoing. 5 % of the action points have been set aside owing to the international obligations of the Mauritius International Financial Centre towards the EU and OECD and the remaining 8 % of the action points would require a prolonged period for either implementation or completion ».

D’autre part, Renganaden Padayachy se targue du fait que « the Working Group 3 is also shaping itself as the perfect platform to align governmental objectives through the implementation of the Blueprint recommendations ». Le Financial Services Sector devrait peser de tout son poids dans le script du Budget 2019/20, d’autant plus que le No 2 de la Banque centrale, qui est également président du Board de la Financial Services Commission, ajoute dans le Progress Report que « the passionate discussions on the setting up of a One-Stop Shop to create quick, simple, user-friendly processes to attract foreign investors, Ultra High Net-Worth Individuals and world class global professionals represents one of the significant outcomes of the Working Group 3. This measure has successfully been put forward as a proposal for the National Budget 2019-2020 ».

Par contre, la Note of Caution au Global Business Sector émane de la Banque de Maurice, qui avance que le nombre de GBC1 Entities était de 11 805 à la fin de 2018 contre 11 493 il y a un an. A la page 39 du Financial Stabilility Report, mention est faite que « considering the large fraction of GBC1s targeting India for business, a close monitoring has been employed to gauge the impact of the revisions were made to the DTAA between India and Mauritius to the effect that capital gains arising from the sale of equity that was acquired by GBC1s after 31 March 2017 are now taxable by the Indian revenue authority ».

De ce fait, la valeur du Foreign Portfolio Investment (PFI) de Maurice à destination de l’Inde a connu une contraction de 9 %, soit de 108 milliards de dollars américains au 31 décembre 2017 à 98, 7 milliards de dollars à la fin de juin 2018. La Banque de Maurice concède que « it was expected that portfolio investment inflows into India will progressively slow down as we are nearing the end of the transition period on 31 March 2019. In addition, market conditions in India has been less flourishing in 2018 compared to 2017 ».

En contrepartie, le Financial Stability Report annonce que le Portfolio Investment vers l’Afrique a enregistré une robuste croissance de 17 % de décembre 2017 à juin 2018 pour atteindre 3,1 milliards de dollars. La Banque de Maurice ajoute que « however, portfolio investment into Africa has been extremely volatile over the last five years. It might be too soon to make any solid inference on the observed growth and its drivers ».

La Banque de Maurice, qui reconnaît que « India remained by far the largest market accounting for 48 % of total FDI and 73 % of total FPI through GBC1s as at 30 June 2018 », avertit en même temps que « the latest investment figures undeniably provide positive signs that funds domiciled in Mauritius, which predominantly targeted India for investment, are slowly diversifying ».
Affaire à suivre …

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