GOVERNMENT BUSINESS : Pressions accrues sur le GM dirigé par Pravind Jugnauth

La confirmation de la décision de l’Office of the Director of Public Prosecutions de loger une charge formelle sous le Code Criminel en Cour intermédiaire contre le vice-Premier ministre et ministre du Logement et président du MSM, Showkutally Soodhun, est venue accentuer les pressions sur le gouvernement dirigé par Pravind Jugnauth. La position unanime sur l’échiquier de l’opposition parlementaire et extraparlementaire est que le No 4 du gouvernement n’a d’autre choix que de démissionner de ses fonctions au sein du GM. Tout au moins pendant la durée du procès intenté à Showkutally Soodhun car ce délit ferait partie de la gamme des Arrestable Offences sous le Code Pénal. Ce matin, le principal concerné, qui a animé, hier soir, une réunion politique à Vacoas avec son collègue de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun, s’apprêtait à participer aux délibérations du jour du conseil des ministres, où ce développement politique majeur devrait être inévitablement abordé. En parallèle, un autre VVIP du gouvernement, le Private Parliamentary Secretary et député de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10), Kalyan Tarolah, fait l’objet d’une motion de blâme du député du MMM Rajesh Bhagwan, qui réclame également sa démission vu le tort causé par ce scandale de sextos, sans compter que ce PPS pourrait être convoqué formellement au Central CID dans cette enquête criminelle suite à la plainte de la victime, Latchmee Devi Adheen.
Comme indiqué dans l’édition du Mauricien d’hier, la charge formelle contre Showkutally Soodhun dans l’affaire de menaces de mort proférées par celui-ci à l’encontre du leader de l’opposition et du PMSD, Xavier-Luc Duval, a été retenue. En effet, hier après-midi, un communiqué officiel émis par l’Office of the Director of Public Prosecutions annonçait que l’accusation formelle en Cour intermédiaire allait être logée sous la section 159 du Criminal Code. « Showkutally Soodhun has not disputed that he made the speech during which he uttered the above words. In the light of the evidence gathered by the police in the course of their enquiry, the director of Public Prosecutions has today (hier, NDLR) instituted criminal proceedings against Showkutally Soodhun before the intermediate Court for outrage against a member of the National Assembly, namely Honourable Charles Gaëtan Xavier-Luc Duval, on account of his functions as Leader of the Opposition », indique le DPP dans ce communiqué.
Depuis ce développement, les regards de la politique sont braqués sur le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en vue de déceler la moindre indication s’il compte demander au numéro quatre du gouvernement de Step Down.
À la mi-journée, le sujet était source d’embarras parmi certains membres de la majorité gouvernementale, avec des interrogations sur la marge de manoeuvre du chef du gouvernement à demander au VPM Showkutally Soodhun de se retirer du cabinet ministériel le temps qu’il lave son honneur devant la justice. De par les informations recueillies dans l’entourage de Showkutally Soodhun dans la soirée de jeudi, rien ne laissait présager que le VPM avait l’intention de se retirer du cabinet de Pravind Jugnauth, temporairement, jusqu’à ce qu’il s’explique devant la justice.
Le président du MSM était d’ailleurs sur le terrain, précisément à la municipalité de Vacoas/Phoenix, animant une réunion du comité régional de son parti, mobilisant un élan de soutien à sa cause parmi ses troupes. On laisse entendre qu’il croit dur comme fer qu’il sortira blanchi de cette affaire au final, ne représentant aucune menace réelle pour le leader du Parti mauricien social-démocrate, Xavier-Luc Duval. Pour sa part, le leader du MSM, qui était dans son fief, au régional de la circonscription numéro 8, Moka/Quartier Militaire, hier soir, en compagnie de ses colistiers, s’est abstenu de donner des indications précises quant à ses intentions sur le sort de Showkutally Soodhun. Par contre, on laisse entendre que le chef du gouvernement aurait vanté le fait que « les institutions du pays fonctionnent en toute liberté ».
Dans le camp du gouvernement, du moins pour ceux qui n’ont pas été au conseil des ministres, dans la matinée, on ne voulait placer de commentaire de manière frontale sur cette situation qui est suivie de près par la classe politique dans son ensemble. Un parallèle est d’ailleurs dressé parmi certains entre la vitesse dont avait fait preuve Sir Anerood Jugnauth pour demander à Raj Dayal de se retirer du gouvernement en tant que ministre de l’Environnement en mars 2016, après l’éclatement de l’affaire Bal Kouler, ou encore l’actuel Premier ministre, Pravind Jugnauth dans le cas Ravi Yerrigadoo avec l’opération Dhobi de Klas et les allégations de blanchiment de fonds avec BET365 et le sort du VPM Soodhun avec cette poursuite formelle.
Toutefois, au niveau du Sun Trust, on affichait timidement un certain optimisme quant à la capacité du gouvernement de surmonter cette nouvelle secousse, car jouissant toujours d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale avec la reprise annoncée pour le mardi 24.
Mais, il n’y a pas que le cas de Showkutally Soodhun qui devrait préoccuper l’hôtel du gouvernement dans le cadre du Government Business New-Look. Ainsi, l’étau se resserre autour du Private Parliamentary Secretary Kalyan Tarolah. D’une part, l’enquête du Central CID dans des sextos et des transmissions de messages et de photos indécentes progresse. De ce fait, il faudra s’attendre à voir le parlementaire de la majorité être convoqué pour consigner Under Warning sa version des faits dans ces allégations de « propositions indécentes » contre une promesse d’emploi au sein de Mauritius Telecom.
Entre-temps, le MMM est passé à l’offensive depuis hier. Le Frontliner Rajesh Bhagwan a déposé, hier en début d’après-midi, une motion de blâme contre le PPS Tarolah dans la Lalangate. Dans le libellé de cette motion, qui devra être débattue par l’Assemblée nationale dans les meilleurs délais à moins d’un développement du côté de l’enquête policière, Rajesh Bhagwan réclame la démission pure et simple de ce parlementaire de la majorité.
Le leader du MMM, Paul Bérenger, devrait revenir en détail et avec force sur les cas de Soodhun et de Tarolah lors du point de presse hebdomadaire de ce parti demain.
Affaire à suivre…

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