GROS CAILLOUX : La métamorphose a déjà commencé

Si le Racing Club de Trianon a accueilli les deux premières éditions du Dog show organisées par Espace Maison, cette année, l’organisateur a choisi de présenter ses exposants et participants sur la vaste pelouse de la nouvelle Jardinerie de Gros Cailloux. L’événement s’est tenu aujourd’hui. Mais cette journée dédiée à la race canine est aussi l’occasion pour les habitants de la région et le public en général d’admirer le début de la métamorphose de cette ancienne propriété sucrière. Ce nouveau poumon vert qui abrite encore quelques vestiges du passé s’est laissé découvrir lors d’une ballade.
Située sur la route royale de Gros-Cailloux, soit entre Canot et Petite-Rivière, Ma Jardinerie, nouvelle enseigne du groupe UBP (United Basalt Products), a ouvert ses portes la semaine dernière. À première vue, c’est la profusion de plantes qui attire l’attention, car la pépinière commerciale est située à l’entrée même du domaine de la Compagnie de Gros Cailloux. Elle propose un vaste choix de végétaux: plantes à massif (Alternanthera, Bambou nain, Muguets, Wild garlic, Aptenia), arbres fruitiers (Letchiers, Manguiers, Agrumes), arbrisseaux, plantes d’intérieur (Cobra, Narcisse, Jonc, Medinella), Cactus et plantes grasses (Cactus tête de nègre, Euphorbia grandiflora et millii, Mazambron marron, Agave bleu). Des dégradés de vert, jaune, rouge illuminent l’espace. Ici, un bel étang et autre cours d’eau ajoutent au charme de la pépinière.
Une serre située à l’entrée de la Jardinerie propose une variété de végétaux: bonsaïs, une belle collection d’orchidées (Phalaenopsis, Cattleya, Vanda) ainsi qu’une large gamme de plantes fleuries et de plantes vertes. Le magasin que loue UBP à Espace Maison propose une vaste gamme de produits pour ceux qui ont la main verte, allant des poteries à toutes sortes d’éléments pratiques et d’objets de décoration. Un espace est aussi dédié aux petits compagnons à poils, plumes et autres écailles. Et sur son toit couvert de terre, une autre pépinière y sera bientôt aménagée. La pépinière qui occupe 20 hectares du domaine — excluant l’espace vente qui fait 5000m2 — a réalisé une production de 350,000 plantes en 2013 avec un stock de 250,000 plantes.
Dehors, le site reconverti fourmille d’activités. De nombreux travaux d’aménagement sont actuellement en cours. Des pelleteuses débroussaillent et binent les espaces. Car au fil des années, la nature avait un peu repris ses droits à plusieurs endroits. Comme là où sera installée la ferme des animaux, qui abritera cerfs, lapins, tortues, moutons, chèvres, vaches laitière, oiseaux, paons. Les laboureurs et ouvriers donnent le meilleur d’eux-mêmes pour avancer dans les travaux.
Trois siècles d’histoire
Le domaine accueillera aussi un parc d’enfant. Pour Jean-Michel Giraud, Directeur de UBP, cette propriété de 1035 arpents représente un potentiel considérable qu’il faut exploiter. Ainsi, viendront s’ajouter au fur et à mesure d’autres activités loisirs, tels que le quad, la tyrolienne, la pêche, les bateaux tamponneurs, une piste pour voitures téléguidées, le tir à l’arc, les avions téléguidés, l’escalade et piste rollers, circuits VTT, BMX, ainsi qu’un parcours de santé. Selon Christopher Blackburn, General Manager de la Compagnie de Gros Cailloux, les travaux qui ont démarré ce mois-ci devraient prendre fin en novembre prochain.
Proposer des activités loisirs et une pépinière commerciale, c’est principalement l’objectif du domaine de Gros Cailloux. «De par sa proximité des grandes villes et son environnement naturel, nous avons voulu répondre à une demande des plus pressantes de nos clients, c’est-à-dire de créer un espace où il fait bon y être pas seulement pour les activités loisirs, mais aussi avec la possibilité de faire des achats pour embellir son jardin. Grâce à un espace aménagé (20 000m2 de gazon naturel), nous offrons aussi à nos clients la possibilité d’organiser des fêtes d’anniversaire et toute autre activité évènementielle», nous dit Christopher Blackburn.
Le seul poumon vert de Gros Cailloux regorge de bassins et est traversé par des cours d’eau, des ruisseaux et des rivières. Outre ses sources d’eau, ses jardins, sa verdure abondante et attrayante, c’est aussi trois siècles d’histoire qu’il renferme. Car, l’ancienne propriété de la famille Desvaux abrite aussi quelques vieilles bâtisses d’antan. On y trouve une distillerie, une minoterie, des bâtisses en pierre datant de 1780 ainsi que des bureaux de la compagnie de Gros Cailloux qui seront bientôt restaurés.
On apprend que la sucrerie de Gros Cailloux fut construite en 1787 par Pierre St-Aubin. Peu d’information subsiste sur l’historique de l’établissement sucrier. L' »Histoire des domaines sucriers de l’île Maurice », de Guy Rouillard cite seulement quelques éléments acquis par le premier propriétaire: différentes roues, tours pour moulin à blé, à coton et à sucre. Démontés en partie, les cylindres à sucre, 16 chaudières à sucre, 3 grandes cuillers à sucre, 5 alambics, 5 serpentins, 8 cuves, 81 formes à sucre en terre, 30 en bois, 7 bassins en bois ». On apprend aussi qu’en 1862, un moulin à canne et à blé est construit sur la propriété. Ainsi qu’une boulangerie pour utiliser sur place la farine moulue. On peut aussi lire qu’en «1882, Gros Cailloux fut acheté par Albion (Sugar Estate)et la sucrerie démolie. En 1919, la propriété achetée par la société de St Antoine fut séparée d’Albion (SE), mais resta attachée aux terres de la concorde et de la charbonnière». Depuis Pierre St-Aubin, plusieurs autres propriétaires se sont succédé. D’autres transformations se sont alors opérées. Selon Christopher Blackburn, la fonction du domaine après la fermeture de Gros Cailloux Sugar Estate était principalement la production cannière et le verger de mangues.  
C’est en 2004 que UBP décide de racheter la propriété. «Nous avons racheté Gros Cailloux principalement pour pouvoir extraire les grosses roches et approvisionner les unités de production. Mais comme le site est particulièrement grandiose, il se prête également à d’autres développements », explique Jean-Michel Giraud.
Depuis l’acquisition du domaine, des jardins ont été défrichés pour récupérer des plants qui poussaient à l’état sauvage en vue de créer une serre. D’autres plantes réparties dans les trois jardins de la propriété ont été transplantées dans un seul verger de 40 arpents.

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