GUERRE DES CELLULAIRES :  « L’ex-PM ne peut dire: l’état c’est moi ! »

Après une semaine relativement moins mouvementée, l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, se prépare à livrer une autre bataille légale d’envergure. Elle portera sur son droit de protéger l’accès aux “secrets” de ses six téléphones cellulaires par rapport à l’accusation de cover-up de l’agression et des incidents survenus au bungalow de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. D’autres joutes légales sont à prévoir avec la décision de l’Assets Recovery Unit de l’Office of the Director of Public Prosecutions de passer à l’action avec un Judge’s Order pour un gel des avoirs et des comptes bancaires de ce suspect pas comme les autres ou encore un Restraining Order au sujet des Rs 225 millions saisies dans les deux coffres-forts et les quatre valises de River Walk.
Pour répondre à la demande d’injonction de Navin Ramgoolam interdisant à l’IT Unit de la police de procéder au décryptage de la mémoire de ses cellulaires, le Central CID compte riposter en faisant comprendre en substance que « l’ancien Premier ministre ne peut prétendre dire aujourd’hui que l’État c’est moi ! » C’est la ligne de défense que compte adopter l’assistant-commissaire de police Hemant Jangi dans le contre-affidavit qui devra être déposé demain matin devant la juge Rita Teeluck siégeant en référé.
Le Central CID a déjà signifié son intention d’objecter à cette demande d’injonction de Navin Ramgoolam car les informations contenues dans les trois iPhones, les deux Nokia et le Blackberry en possession de la police depuis le vendredi 6 février, sont d’une importance capitale pour l’enquête sur le volet du bungalow de Roches-Noires. « Aujourd’hui, le suspect Ramgoolam ne peut décider ce qui est de l’intérêt de l’Etat ou de l’intérêt public », fait-on comprendre aux Casernes centrales après réception de l’affidavit rédigé par Me Hiren Jankee, avoué de l’ancien chef du gouvernement.
Justifiant sa demande d’injonction, Navin Ramgoolam souligne qu’il a été Premier ministre au cours de ces neuf dernières années et que ses téléphones cellulaires recèlent des informations de nature hautement confidentielle et relevant probablement de secrets d’État. Il dénonce d’éventuelles fuites d’informations de ses cellulaires en violation de sa vie privée. Il cite deux cas flagrants de fuite depuis son arrestation, notamment la diffusion des images montrant des coupures bancaires tombant à l’ouverture des coffres-forts aux Casernes centrales ou encore la publication de la liste des exhibits.
Sur la base de ces faits, le Central CID aura un exercice de damage control à entreprendre. Hier, le Police Press Office a émis un communiqué demandant « to the Press not to publish any article of similar nature containing confidential matters prejudicial to the ongoing enquiries ». Il va sans dire que la Cour suprême pourrait exiger des conditions strictes de sécurité pour le clonage des téléphones de Navin Ramgoolam par l’IT Unit de la police et l’examen des données recouvrées par des limiers du Central CID.
Ces détails devront prouver « beyond reasonable doubt » que Navin Ramgoolam se trouvait en compagnie de Nandanee Soornack au bungalow de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 contrairement à ses déclarations précédentes à ce sujet et qu’il a été partie prenante du cover-up qui a déjà fait deux victimes, soit les inculpations provisoires de l’ancien directeur général du National Security Service Dev Jokhoo et de l’ancien patron de la VIPSU Ravine Sooroojebally.
 

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