The guy must step down

Anastasia Steele aurait-elle accepté les lubies de Christian Grey, si ce dernier n’était pas blindé de thunes ? On est en droit de se poser la question et d’interroger le pouvoir qu’exerce le pognon sur le genre humain. Ana se serait-elle donnée à Christian, se serait-elle pliée à ses quatre voluptés, si ce gars n’avait pas un rond ? Il n’aurait sûrement pas le même charme à ses yeux… Laissons la fiction pour la réalité.
Est-ce un hasard si des pilules bleues, connues pour leurs vertus raffermissantes sont rangées dans un coffre bourré de fric jusqu’à ras bord ? Il serait d’ailleurs édifiant de savoir où est-ce que ces messieurs rangent habituellement ce comprimé de virilité. Est-ce près de leur fric ? Ce petit truc tonifie leur position de mâle dominant. On pourrait en dire autant du pouvoir de l’argent sur certaines personnes : celles qui deviennent folles lorsque des liasses sont agitées sous leur nez ; celles qui se soumettent aux manipulations humiliantes.
Je me plais à croire que le statut d’un individu est tributaire de sa position sociale ; par extension à son compte en banque. Une perception qui tendrait à gagner du terrain et à avoir pignon sur rue. Sommes-nous tous égaux aux yeux des hommes en ce bas monde ? Anastasia Steele ne se serait-elle pas soumise en raison du pognon de Christian. Le cas échéant, une question se pose : est-ce seulement par amour ou est-ce une compromission vénale ?
On connaît tous une Anastasia ou son pendant masculin. Une personne capable de se renier. Pouvons-nous pour autant les juger sans comprendre la cause réelle de leur motivation. J’entends ces jours-ci une sourde clameur : interdisons aux politiciens impliqués dans une affaire en cour de porter leur candidature à une élection. Et d’autres qui disent : the guy must step down. Dans ce cas combien encore devront lui emboîter le pas ? Sans doute pas ceux qui n’ont absolument rien à se reprocher…
La peine capitale est à nouveau sur le tapis ; l’éducation sexuelle aussi. Ce sera reparti pour un tour de parlotte stérile. Et on reparlera d’éducation sexuelle au prochain viol. Apprendre aux garçons et aux filles à se respecter et à respecter les autres serait déjà un bon début. Espérons qu’on ne préférera pas durcir les lois pour ne pas avoir à discuter sexualité dans les salles de classe. C’est que les tabous peuvent mener bien loin. Avis aux autruches !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -