HIER MATIN – LA TOUR KOENIG : Un vent de panique souffle sur la Résidence Coquillage

Un incendie, qui s’est déclaré dans un entrepôt de produits chimiques de la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) à La Tour Koenig, a fait souffler un vent de panique parmi les habitants de la région et de la Résidence Coquillage. En effet, depuis très tôt hier matin, le voisinage était incommodé par des odeurs désagréables de produits chimiques. Mais la véritable alerte fut donnée quand ils ont entendu deux explosions en provenance de ce dépôt. Puis, ce fut l’arrivée des premiers camions de sapeurs-pompiers en vue de circonscrire le sinistre avec des conséquences pour l’environnement, nécessitant le bouclage de tout le quartier,  est venue confirmer le problème.
“Dépi boner gramatin, nou ti santi ene loder bien fatigant. Nou ti kwar li parey kuma tu le swar, sa loder nou  santi depi lusine. Me apré, nous ine tande explosion. Kan nou ine alle rod ranseyman, zotte dir nou ti ène ène fwit gaz”, déclare un des habitants, qui sont remontés contre la façon de faire de la direction et des employés de l’usine.
La colère des habitants montera d’un cran quand ils se rendront compte des risques avec un incendie dans cet entrepôt de produits chimiques.“D’un côté, vous avez un stock de produits dangereux, dont nous n’avons aucune notion et, de l’autre, nous avons une usine de production de peinture. Que se passera-t-il dans cette zone résidentielle à peine 25 mètres plus loin si une explosion se produit ? Nous courons de graves risques et les autorités font la sourde oreille à nos appels de détresse”,ajoute cette habitante, alors que l’eau en ébullition et contenant des produits chimiques nuisibles à la santé continue à s’accumuler devant sa porte faute de canalisation pour s’évacuer.
Entre-temps, les sapeurs-pompiers de Coromandel poursuivent leurs efforts en vue de maîtriser le feu à l’intérieur du dépôt d’où s’échappent des volutes de fumée noire et épaisse. Des employés de la CMT s’activent à bord des Truck Loadersen vue de transférer des fûts de produits chimiques dans des endroits moins à risques dans l’enceinte de l’usine.
Le contact de l’eau utilisée par les sapeurs-pompiers avec les produits chimiques, notamment le peroxyde d’hydrogène, provoque des réactions sur l’asphalte, vient se greffer aux appréhensions des habitants. “Guette sa kumadir pli ki dilo bwi lor simin. Li manz koltar là. Ki pou arrive si sa touche ar nou lapo”,se demande en choeur des habitants massés non loin des lieux du sinistre.
Prudence
Devant ces réactions chimiques, les sapeurs-pompiers reçoivent des directives précises de faire preuve de prudence au contact de l’eau contaminée. D’ailleurs, ils devront échanger leurs bottes normales contre celles qui sont adaptées à des conditions extrêmes. Les bottes normales portent des signes de l’érosion à l’acide. Ceux qui ont eu leurs survêtements trempés en tentant de combattre le feu à l’intérieur du dépôt  n’ont d’autres choixque de les ôter pour éviter des problèmes d’irritation à la peau.
Le responsable des sapeurs-pompiers de Coromonadel, dirigeant les opérations dans les locaux de la CMT, se veut rassurant.“La Chemical Data Sheet de la compagnie confirme qu’il n’y a aucunélément capable d’engendrer  la pollution atmosphérique. Il n’y a pas de risque pour la respiration. Nous avons déjà maîtrisé le feu à l’intérieur. Aucun problème”, fait-il comprendre en se lançant dans une analyse des effets du peroxyde d’hydrogène au contact de l’eau et de l’air.
Les habitants de Résidence Coquillage ne l’entendent pas de cette oreille et pestent contre les sapeurs-pompiers qui continuent à déverser de l’eau sur les substances traversant la route dans une tentative de les diluer. “Ou pa trové ki sa dilo qui pe bwi pe alle kot nou lakaz. Apré sa, ou fini ar nou. Nou alle krevé ar sa dilo”, protestent-ils.
Un sergent de police, qui assurait la coordination sur le terrain depuis le début, doit intervenir auprès des pompiers pour éviter toutedétérioration de la situation. L’expertise du ministère de l’Environnement est sollicitée sur le tard et la décision est prise de jeter du sable sur les produits chimiques, qui se sont répandus sur l’asphalte alors que les rues aux alentours du dépôt de la CMT sont fermées à la circulation le temps que la situation retourne à la normale.
Une enquête policière a été initiée en vue de déterminer les causes de ce sinistre, qui n’a heureusement pas fait de victimes parmi le personnel de la CMT

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