High Profile Probes : l’ex-DG de la CWA dans de beaux draps à l’ICAC

  • Yusuf Ismaël interrogé “under warning” de nouveau en fin de semaine, avec des recommandations à destination de l’Office du DPP incessamment
  • Raj Gaya, l’ancien grand manitou du badminton, rattrapé par six cas spécifiques de détournement de Rs 1 million au préjudice de l’Association mauricienne de badminton

En ce début d’année, l’Independent Commission against Corruption (ICAC), déjà occupée avec la publication partielle de la déclaration des avoirs des politiciens, fait également monter la tension dans des High Profile Probes, que ce soit sous les dispositions de la Prevention of Corruption Act ou de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act. De ce fait, l’ancien directeur général de la Central Water Authority (CWA), Yusuf Ismaël, pressenti pour assumer les fonctions de secrétaire général de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), se retrouve ces jours-ci dans de beaux draps. L’enquête de l’ICAC sur le contrat de Rs 110 millions allouées à la société Sotravic pour le remplacement de tuyaux dans la région de Mahébourg est sur le point d’être bouclée. D’ailleurs, lors de la nouvelle séance d’interrogatoire “Under Warning” en fin de semaine, des sources autorisées affirment que « ICAC has put the charge of corruption » au principal concerné en présence de son homme de loi, Me Kanen Collunday. De son côté, l’ancien patron du badminton à Maurice et sur le continent africain, Raj Gaya, est actuellement en liberté provisoire avec obligation de se signaler deux fois par semaine au poste de police le plus proche de sa localité. Il a été inculpé du délit de blanchiment de fonds au détriment de l’Association mauricienne de badminton.

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Des recoupements d’informations effectuées par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que lors de la séance d’audition formelle de jeudi dans les locaux de l’ICAC, l’ancien directeur général de la CWA, qui a alloué le contrat de Rs 110 millions à la société Sotravic en dépit des objections formulées dans le “Legal Advice”, pourrait se trouver en difficultés très bientôt. En conclusion de l’exercice de jeudi, il a été confronté à la charge qui pourrait être retenue contre lui si le bureau du Directeur des poursuites publiques donne son aval aux recommandations de cette enquête.

Sur la base des éléments versés dans le dossier à charge, l’ICAC soutient que l’ancien directeur général de la CWA aurait dû annuler l’allocation du contrat à Sotravic et avoir recours à un nouvel exercice d’appel d’offres, vu que les spécifications ont été modifiées de manière substantielle avec de sérieuses répercussions sur le coût du projet. Même si initialement Sotravic avait donné la garantie de pouvoir fournir des tuyaux aux normes imposées lors de l’appel d’offres, des matériaux de qualité inférieure avaient été proposés à l’étape de l’exécution des travaux.

Cette étape avait été avalisée par l’ancien directeur général en dépit du “Legal Advice” contradictoire présenté à la CWA. D’autant que cette dernière institution avait déjà rencontré des problèmes de qualité avec les tuyaux de remplacement proposés par la société Sotravic.

Par ailleurs, la firme Best Construct Co Ltd a pris ombrage du fait que la photo illustrant le précédent article du Mauricien au sujet de l’interrogatoire de Yusuf Ismaël en date du 9 janvier concerne « l’inauguration du projet de pose de tuyau pour Rose-I et II ». Dans une communication, la direction de cette compagnie note que « la photo publiée concerne les travaux de Best Construct Co Ltd, avec le logo de la compagnie BCCL sur les gilets de nos employés, et la présence de notre directeur exécutif n’a rien à faire avec l’article », ajoutant : « Cela donne l’impression que c’est BCCL qui est visée par cette enquête et cela nous cause un grand préjudice. BCCL tient à faire ressortir qu’elle n’est visée par aucune enquête de la commission anti-corruption. »

Effectivement, une relecture de l’article du Mauricien en date du 9 janvier confirme qu’à aucun moment, la compagnie Best Construct Co Ltd n’est citée comme étant une des parties engagées dans l’enquête de l’ICAC, et également que la pose de tuyaux est dans le sud-est, notamment à Mahébourg, et nullement à Rose-Hill.

Par ailleurs, toujours en ce début d’année, l’ICAC a complété un autre “High Profile Case”, avec probablement des répercussions sur le plan international. Des fonds en provenance de la World Badminton Federation à destination de l’Association mauricienne de badminton sont en effet à la base du délit de blanchiment sous les articles 3 (1) (b) et 6 (8) de la Financial and Anti-Money Laundering Act. Raj Gaya, ancien secrétaire général de la Confédération africaine de badminton, a été inculpé devant le tribunal de Rose-Hill pour six occasions de “Money Laundering”. Le montant est de l’ordre de Rs 1 million.

Raj Gaya, jusqu’ici une VIP incontournable du badminton à Maurice et en Afrique, est en liberté provisoire, moyennant une caution de Rs 100 000 et une reconnaissance de Rs 300 000. Il doit toutefois se rapporter au poste de police le plus proche de sa localité deux fois par semaine.

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