UNE HISTOIRE DE “WHITE PAPER”: La réforme électorale, faillite d’un rêve ?

Qui ne se souvient du rejet systématique des recommandations du défunt professeur Carcassonne ? Après une longue hibernation, les diverses bisbilles politiques entourant cette réforme nous reviennent en culbutes vertigineuses sur une plate-forme bien plus angoissante dans l’attente de ce « White Paper » que le Premier Ministre promet depuis des semaines, sinon des mois. Hélas, brandissant comme toujours la truculence de son autorité d’être le seul maître à bord, il tarde inflexiblement, sans aucune déférence à l’opposition et au peuple, à laisser l’Espoir s’échapper de sa boîte de Pandore.
La publication du tracé de cette réforme est urgente pour un consensus des partis politiques afin que la population y ajoute foi après ne s’y être assurée d’aucun subterfuge antidémocratique. Les voix dissidentes ethniques lors des discussions préalables, font attendre fébrilement ce « Papier Blanc » toujours remis à plus tard par un Premier Ministre se prévalant abusivement de ses prérogatives pour ne pas faire diligence. Que se trame-t-il ?
L’attente de cette réforme génère un flux d’imaginations stressantes avec des affleurements manifestement conflictuels entraînant entre-temps des dissonances sociales. Faudrait-il se munir d’un courage indéfectible et long comme la route de Compostelle, pour atteindre ce « mauricianisme », encore claustré dans l’énigme de cette surprise (avec ou sans « best loser system ») tant attendue, avant qu’on ne s’enlise dans un climat d’inquiétude sournoise du peuple las d’attendre. L’impatience risque de faire disparaître le lubrifiant de notre coexistence sécuritaire par une inappétence de certaines vertus des « versets » de la Constitution !
Flirtant trop longtemps avec cette Réforme ne serait que jouer avec des allumettes, au risque de mettre le feu quelque part, car, malgré cet élan folklorique sporadique autour du drapeau national, comme on en voit parfois le 12 mars, cela signifie-t-il de facto une vibrante passion d’unité fervente des chaumières du pays, ou, n’est-ce pas plutôt un effluve évaporé, comme ce que vivent les roses, l’espace d’un matin ?
Ce terme de « rassembleur » autoproclamé du PM pour attirer les foules aux diverses bombances culturelles et lors des réunions religieuses et autres, surchargées de ses discours moralistes barbants, si décriés, ne semble pas avoir changé ces innombrables regards de méfiance envers un gouvernement à popularité ramollie et antipathique. Les embrassades et accolades au PM lors de ces occasions, sont-elles vraiment des signes transparents d’une popularité assurée ?
La situation laisse deviner que le PM se sentant assis sur des charbons ardents, joue à cache-cache, ne réussissant pas à déjouer toutes les critiques de la population contre l’enracinement d’inégalités virtuellement impopulaires et antidémocratiques. Aussi, gare aux vaches maigres électorales…
La Réforme et ses corollaires constitutionnels qu’il proposerait, anéantiront-ils les errements de son gouvernement qui, par exemple, finassent avec des transfuges voulant s’agglutiner au pouvoir à dessein pécuniaire. Dévaloriser la démocratie pour un bénéfice électoral et politique en accueillant de douteux aventuriers pour les placer au pinacle de la gloire ministérielle, ne peut que heurter les préceptes souverains d’ordre éthique et démocratique.
De son Papier Blanc, aura-t-on à décrypter les ficelles d’autres inégalités envers les démunis vivotant à un jet de pierre ou davantage d’une d’aérogare qui telle une joaillerie fait la fierté du PM et deviendra comme un lieu de pèlerinage pour les tout-puissants en oubliant la misère des plus démunis. Le pouvoir obnubilé par ces réalisations d’opulence manque cette noble imagination prioritaire d’alléger avant tout les meurtrissures de tous ces pauvres grouillant à travers le pays en maudissant cette icône (PM dixit) pour oublier leur pauvreté.
La genèse de cette éventuelle réforme sera-t-elle la déception d’une catastrophe antidémocratique  de guéguerres politiques et ethniques, ou, plutôt, souhaitons-le, l’espoir d’un nouveau testament à contre-mesure des inégalités malsaines et autres pourrissements latents de certains services gouvernementaux ? Espérons que chapitres et « versets » proposés se révéleront de rassurantes consignes égalitaires et bienfaitrices à tous car le rêve du peuple ne pourra se réaliser que par une Réforme dépouillée de papotages obscurs, de paraboles opaques et hypothétiques ou de la magouille érigée en démocratie. Attendons voir ?

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