HIV & Drugs Council — Société civile : « Enfin un départ concret ! »

Imran Dhanoo (Centre Idrice Goomany) : « S’assurer d’avoir les compétences professionnelles et démarrer sans tarder le travail pour rattraper les retards accumulés »

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Ce 8 janvier a marqué le lancement officiel du HIV & Drugs Council. Mesure annoncée par Pravind Jugnauth début janvier 2018, cette structure verra bientôt sa mise en place. De cette première rencontre, où étaient conviés société civile mais aussi partenaires publics et privé, le Prime Minister’s Office (PMO), qui chapeaute cet organisme de coordination, attend dans les prochains 15 jours les propositions de chacun concernant sa direction et sa gestion. Danny Philippe, président du Collectif Urgence Toxida (CUT), Nicolas Ritter, directeur de Prévention, Information et Lutte contre le Sida (PILS), et Imran Dhanoo, directeur du Centre Idrice Goomany (CIG), s’expriment…

D’emblée, les travailleurs sociaux engagés sur le terrain dans le secteur de la toxicomanie et de la lutte contre le sida abondent dans le même sens : « C’est enfin un départ concret à cette mesure annoncée depuis début 2018 et que l’on attendait avec impatience ! » Ils ajoutent : « Nous avions accueilli avec beaucoup d’enthousiasme l’annonce de Pravind Jugnauth l’an dernier s’agissant de l’élaboration de cet organisme de coordination et le fait qu’il sera chapeauté par le PMO, ce qui suggère l’importance qu’accorde le gouvernement à cette question cruciale et qui concerne de très nombreuses familles mauriciennes. »
Lors de la réunion de ce 8 janvier, ceux qui ont été conviés ont été mis en présence des détails s’agissant de la mise en place du HIV & Drugs Council. « Ainsi, on a appris qu’évolueront, sous cet organisme de coordination, le National AIDS Secretariat et un National Drugs Secretariat, qui sera créé incessamment, indique Danny Philippe. A ce stade, il a été question principalement de l’élaboration, dans ses moindres détails, de cet organisme et de la direction qu’il devra prendre. » D’autre part, poursuit notre interlocuteur, « le Premier ministre a exprimé son souhait relativement au sujet, déclarant que seule la répression contre le trafic de drogue n’est pas une solution complète ». Il poursuit : « Nous sommes très favorables à cette déclaration, vu que cela fait des années que nous attirons l’attention sur les drames que vivent les familles affectées par la toxicomanie et le sida. Prévention, traitement, réhabilitation et réinsertion sont donc des axes phares du Council. »

Le DCP Choolun Bhojoo, patron de l’ADSU, conversant avec le président de CUT, Danny Philippe

Dans le même souffle, ajoute Nicolas Ritter, « nous avons aussi attiré l’attention du Premier ministre sur la nécessité que Maurice soit partie prenante des conférences internationales, tel que le sommet mondial », qui se tiendra en mars prochain à Vienne, sur les questions touchant à la drogue et au sida. « Il y a répondu favorablement, concédant que le pays doit être présent et partie prenante des évolutions sur la question. »
La société civile, au même titre que les partenaires publics, dont plusieurs ministères, ainsi que la police, la prison et le secteur privé, disposent de 15 jours pour émettre leurs propositions sur la direction et la gestion du HIV & Drugs Council. « Une des priorités, à mon sens, est de recruter et d’impliquer des compétences professionnelles, qui sont déjà “conversant”, tant avec la toxicomanie que le sida. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Nous sommes dans une situation où il nous faut avancer vite et bien », avance Imran Dhanoo.

Le directeur du CIG soutient son point en faisant ressortir que « nous avons un sérieux retard » sur le terrain. « Comme il a été mentionné dans la réunion, les plans directeurs concernant le sida et la drogue, ainsi que le rapport de la Commission d’enquête Lam Shang Leen, seront les “road map” qui nous aideront à prendre des mesures concrètes et rapides. » Nicolas Ritter renchérit : « Une des attentes principales du HIV & Drugs Council sera de débloquer ce goulot d’étranglement qui pénalise l’ensemble des services touchant à la toxicomanie et au sida. Nous avons, à notre avantage, des documents de base sérieux et appropriés, comme les plans directeurs sur le sida et la drogue. Voilà déjà des points de départs solides et concrets ! »

Les travailleurs sociaux interrogés notent : « Nous sommes, en 2019, en pleine année d’échéance électorale. Nous souhaitons ardemment qu’un travail sérieux soit effectivement de mise car, selon la présentation de ce HIV & Drugs Council, il y a toutes les conditions réunies pour abattre un travail positif et efficace. »

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