Homicide sur Vanessa Lagesse : l’affaire Maigrot devant le juge Benjamin Marie-Joseph

  • L’affaire, qui dure depuis 18 ans, sera appelée pour la première fois ce jeudi devant le juge Marie-Joseph, qui devra tout reprendre à zéro

Le procès intenté à Bernard Maigrot pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse sera appelé ce jeudi devant le juge Benjamin Marie-Joseph, qui a été désigné par le chef juge pour écouter cette affaire après le décès du juge Prithviraj Fekna. C’est après 18 ans que cette affaire reprend à zéro, et ce après avoir été déféré aux Assises une deuxième fois en 2013 suite à la réouverture de l’enquête par le DPP contre l’homme d’affaires. Le procès est en effet relégué à la case départ devant un nouveau “bench”.

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Avec le départ du juge Fekna, qui présidait le procès de Bernard Maigrot, le chef juge a finalement assigné le juge Benjamin Marie-Joseph, qui écoute déjà plusieurs cas devant les Assises, à reprendre l’affaire de la styliste Vanessa Lagesse. Le procès devra reprendre à zéro devant ce nouveau “bench”. Bernard Maigrot, qui avait obtenu l’autorisation de faire un voyage d’affaires, devra être de retour en cour le 5 septembre. Bien que l’affaire dure depuis des années devant les Assises, le procès n’a jamais été pris sur le fond avec les motions préliminaires logées par la défense.

Selon nos informations, il est fort probable que la défense loge une fois de plus ses motions préliminaires devant ce nouveau juge, et ce avant que le procès ne soit pris sur le fond. À savoir que le jury n’a toujours pas été constitué. Bernard Maigrot est accusé d’homicide sur la personne de Vanessa Lagesse, retrouvée morte dans sa baignoire le 10 mars 2001. L’affaire avait une première fois été déférée aux Assises le 28 novembre 2001 à la suite d’une enquête préliminaire en cour de Mapou.

Le 2 juin 2008, le DPP d’alors, Me Gérard Angoh, avait accordé un non-lieu à l’accusé. Mais le 23 mai 2011, Bernard Maigrot était de nouveau arrêté après que le bureau du DPP a décidé de rouvrir l’enquête suite à l’obtention de nouveaux rapports scientifiques provenant de l’étranger. Les autorités compétentes locales avaient en effet confié à des laboratoires étrangers certaines données dont elles disposaient depuis l’enquête menée par la police au début de l’affaire.

Par ailleurs, le juge Prithviraj Fekna avait rendu un dernier “ruling” dans cette affaire il y a un mois, statuant que Bernard Maigrot devra faire face à la justice, rejetant ainsi une motion de la défense pour l’arrêt du procès. Le défunt juge avait souligné l’importance qu’un procès soit entendu jusqu’au bout afin de rendre justice.

L’homme de loi de Bernard Maigrot, Me Gavin Glover, SC, estimait, lui, qu’il y aurait dû y avoir une enquête préliminaire avant d’instituer de nouvelles accusations contre son client. Il remettait ainsi en question la décision du DPP, soutenant que les droits de son client à un procès équitable ont été bafoués. Ainsi, pour la défense, la manière dont cette affaire a été logée portait préjudice à l’accusé. À noter que les amendements à la Criminal Procedures Act confèrent au DPP le droit de déférer un procès devant les Assises directement sans enquête préliminaire.

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