Hors piste avec Jordy Vadamootoo, boxeur : la mécanique du noble art

Jordy Vadamootoo, 23 ans, est un boxeur qui a le vent en poupe actuellement. Champion d’Afrique en titre dans la catégorie des moins de 56 kg, il a également été champion de Maurice en 2016 et médaillé d’or aux Jeux des Îles en 2015. Si la boxe tient une grande place dans sa vie, il en est de même pour la mécanique qui est son autre passion. Nous l’avons rencontré dans un atelier de motos à Belle-Rose où il travaille depuis plus d’un an.

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Du cambouis plein les doigts et les vêtements, une clé de 12 en main, voilà comment se présente à nous Jordy Vadamootoo devant l’atelier pour lequel il travaille à Belle-Rose. Ce jeune boxeur, champion d’Afrique, médaillé d’or aux Jeux des Îles, et champion de Maurice en 2016, s’adonne dans un atelier à Belle-Rose à son autre passion, la mécanique. Plus particulièrement, la mécanique de moto. “J’ai toujours aimé ce domaine. Quand j’étais petit, je réparais les vélos, ensuite je me suis tourné vers les motos. J’ai suivi des cours de mécanique pour les motos et les voitures et après j’ai commencé à travailler ici.”

Tuning.

Il s’adonne également au tuning de motos, un domaine qu’il aime particulièrement. Selon ses dires, c’est rare qu’il manque un tuning show, par soif d’apprendre surtout. “Avec le tuning, on peut rendre la moto meilleure, plus puissante, mo gagn enn lagam ar li. J’ai repeint la mienne, changé ses tuyaux d’échappement, ses carburateurs. J’ai amélioré le rendement du moteur. Au fur et à mesure, la moto devient meilleure, c’est ce qui est excitant.” D’ailleurs, il est souvent sollicité pour “tune” les motos des autres dans un garage improvisé à Beau-Séjour où il passe beaucoup de temps.
Par ailleurs, faire de la moto fait également partie de ses passions. Sa bécane de 150 cm3 ne passe pas beaucoup de temps dans son garage, si ce n’est pour les modifications fréquentes qu’il y apporte. “Je suis un passionné de moto, j’adore faire des sorties entre amis. Souvent on va rouler sur la côte sur de longues distances où on s’amuse à faire des acrobaties également. Je suis souvent tombé de la moto en faisant des wheeling (soulever les roues en roulant) d’ailleurs”, sourit-il.

Concentration.
Ces ceux passions sont pour lui deux exutoires, une façon de prendre du recul sur les aléas du quotidien. Des exercices à l’opposé l’un de l’autre mais qui se complètent. “Ce sont deux disciplines qui se complètent. Si je ne me sens pas bien là-bas je viens ici et vice versa. Le seul point commun entre les deux, si on met de côté la vitesse, c’est la concentration que tu dois y mettre. Quand tu es sur le ring, tu dois te concentrer sur ton adversaire sinon tu te fais vite mettre au tapis. Dans la mécanique, c’est la même chose. Si tu n’es pas concentré, tu peux abîmer un moteur.”

La difficulté se trouve davantage dans la conciliation du boulot et des entraînements. “Quand tu veux avoir un bon niveau en boxe, tu dois t’entraîner au quotidien. Normalement, c’est 30 minutes de jogging par jour sans compter un long parcours une fois la semaine. D’habitude, le dimanche, je cours de Vacoas à Flic-en-Flac et je nage un peu avant de rentrer. Puis, il faut aussi s’entraîner à boxer avec ou sans sparring-partner. Il faut compter entre 2 et 3 heures d’entraînement par jour. C’est clair que ça demande beaucoup de sacrifices de concilier les deux mais j’aime bien ce que je fais. Je ne suis pas du genre à rester sans rien faire.”

Manque de soutien.
S’il devait choisir, Jordy Vadamootoo concède qu’il opterait pour une carrière de boxeur. Mais, il est conscient qu’à Maurice, ses chances soient limitées pour arriver à concrétiser ce rêve. Du coup, il persévère dans la mécanique, qui sera une intéressante sortie de secours. Il tient d’ailleurs à pousser un coup de gueule vis-à-vis de la fédération qui, dit-il, n’accorde pas beaucoup de soutien. “Des fois, je me sens démotivé, mes performances en pâtissent parfois. Il y a un manque de soutien au niveau de la fédération. On allait nous offrir une bourse à John Colin et moi mais nous ne l’avons pas eue, c’est le genre de choses qui te décourage. J’espère qu’un jour, on aura le soutien qu’il faut car, nous ne boxons pas que pour nous, nous le faisons aussi pour le pays.”

Dans le circuit de la boxe depuis 2012, Jordy Vadamootoo a développé un intérêt pour ce sport plutôt tardivement, soit à l’âge de 17 ans. C’est en observant un camarade de classe au Vocational Training Institute de Vacoas qu’il a commencé à se passionner pour ce sport. “Yannick Agathe, un ami, faisait de la boxe, on était dans la même classe à l’école. C’est à travers lui que j’ai découvert ce sport, je l’ai vu aller à l’étranger grâce à ça. Ça m’a donné envie de faire comme lui, de pouvoir prendre l’avion et d’aller participer à des compétitions dans d’autres pays.” Avant cela, il a pratiqué les arts martiaux tels que l’aïkido, le judo, le kickboxing et le muay thai.


Bio express

Situation familiale : célibataire

Âge : 23 ans

Profession : mécanicien

Totem : jaguar

Plus grande frayeur : araignées

Plat préféré : nouilles frites au poisson

Film préféré : Undisputed

Chanteur préféré : Bob Marley


Parcours

2012 : pour sa première compétition officielle, il termine 3e au championnat de Maurice dans la catégorie des moins de 52 kg
2013 : il devient champion des Jeux des Villes dans la catégorie des moins de 56 kg
2015 : il participe à ses premiers Jeux des Îles à La Réunion et est médaillé d’or chez les moins de 56 kg
2016 : il devient champion de Maurice dans sa catégorie et est élu boxeur du tournoi
2017 : Il devient champion d’Afrique lors des championnats organisés au Congo. Il termine second dans la catégorie des moins de 60 kg aux championnats nationaux.

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