Human Rights Council : L’exploitation sexuelle à Maurice abordée à Genève

Mahendranath Busgopaul : « Je peux dire que le problème ne concerne pas uniquement certains quartiers du pays mais c’est généralisé »

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Le rapport sur l’exploitation sexuelle soumis par l’Ong Halley Movement sera présenté par son secrétaire général, Mahendranath Busgopaul, le 12 octobre à la pré-session de l’Universal Periodic Review de l’Human Rights Council, à Genève. Ce rapport de 17 pages, soumis en mars dernier à l’Human Rights Council et qui a nécessité quatre ans de travail, soit de 2014 à 2018, dresse un tableau peu flatteur pour Maurice. Mahendranath Busgopaul sera le seul Mauricien à parler au nom de Halley Movement & Pan-Mauritius Coalition and ECPAT International.

« Le problème de l’exploitation sexuelle est grave à Maurice », soutient le secrétaire général de l’Ong au Mauricien. Selon lui, le tourisme, quoiqu’il soit un secteur important pour Maurice, met aussi les enfants en danger. « Nous n’avons pu établir de barrières de protection pour nos enfants alors que, depuis 2014, on en avait bien parlé », dit-il. De ce fait, il fait ressortir que les Ong sensibilisent les parents et les enfants sur ce réel problème de société et demande également au gouvernement d’assister les Ong dans cette tâche.
Selon les recherches effectuées par Halley Movement, de 2012 à 2013, plus de 818 plaintes ont été enregistrées par Helpline Mauritius, un département de conseils en ligne mis en place par l’Ong. De ce total, 460 cas concernent des abus psychologiques, 95 cas de négligence, 110 pour violence physique, 46 pour abus sexuels, 28 cas concernent des enfants abandonnés, 13 enfants ont été poussés à travailler et 66 pour d’autres abus. Ces chiffres ont été établis par Halley Movement sur une année. Et selon les statistiques de la Child Development Unit, 1 175 enfants ont été victimes de violence sexuelle durant les cinq dernières années. Le pire, sur dix cas de violence sexuelle, neuf sont des parents proches aux enfants. Et, un cas sur deux, l’agresseur est un membre de la famille. « Ce sont des parents et des enfants qui viennent rapporter des cas. Je peux dire que le problème ne concerne pas uniquement certains quartiers du pays mais c’est généralisé », dit-il, et ajoute qu’il se peut qu’un prédateur sexuel soit issu d’une famille connue. Le secrétaire général de Halley Movement regrette que les parents démissionnent de leurs responsabilités et, l’un des moyens de se « débarrasser » de leurs enfants lorsqu’ils demandent de l’attention, c’est de leur donner un téléphone portable pour s’occuper. « Lorsque ces enfants ont ces téléphones en main, ils pourront tomber sur des choses qui ne sont pas appropriées pour eux. N’oublions pas que les smartphones se configurent avec nos habitudes », dit-il.

Le rapport révèle que plusieurs facteurs poussent à l’exploitation sexuelle des enfants. Parmi, on note la pauvreté, les enfants de rue en surnombre, un faible taux de déclaration de naissance, la consommation des drogues, les familles brisées et le manque d’information sur l’exploitation sexuelle des enfants. Une communauté est particulièrement ciblée dans le rapport comme étant la plus pauvre. Pour lutter contre ce problème à Maurice, Halley Movement regrette que le gouvernement semble ne pas s’engager à poursuivre les agresseurs. L’Ong soutient son argument par un rapport de 2014 de l’Organisation internationale du Travail, qui a écrit que dans huit cas sur neuf, où un enfant a été utilisé pour des activités sexuelles, il n’y a pas eu de poursuite.
Mahendranath Busgopaul participe à cette rencontre à ses propres frais et se dit sûr que ce problème sera exposé au Human Rights Council grâce au soutien de ses deux partenaires.

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