IDENTITÉ NATIONALE: Le serpent qui se mord la queue

La vraie question se situe bien plus au niveau de ce que l’on entend par « construction nationale », ce fameux nation building. Il est donc utile de se tourner vers les théories pour voir ce que ce terme recouvre. Les politologues britanniques Eric P. Kaufmann et Anthony D. Smith, spécialistes des nationalismes, ont montré que le nation-building contient une idée d’assimilation. Les dynamiques de nation-building sont à l’origine le fait d’un groupe ethnique dominant, d’un « ethnic core », qui dispose d’un réservoir de mythes fondateurs et qui va agréger autour de son projet de nation les autres groupes ethniques de la société, en essayant de les faire s’identifier à ces symboles, voire même en les assimilant culturellement, explique Eric P. Kaufmann.?Cette perspective éclaire la problématique mauricienne, puisqu’il est ainsi établi que le discours sur le nation-building tend donc vers l’assimilationnisme, que ce soit celui des diverses identités ethniques en une seule identité nationale, ou bien des divers groupes ethniques en un seul. En mettant cela à jour, on comprend mieux l’angoisse de ceux et celles qui s’interrogent « Mais y arrivera-t-on un jour, à la construire, cette nation ? »

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