ÎLE COURTS—LANCEMENT HIER SOIR: “Lot Kote Lagar” convoité

Le coup d’envoi du 10e Festival international du court-métrage de Maurice, Île Courts, a été donné hier. L’événement s’est tenu au MCiné de Trianon, où trois courts-métrages ont été présentés, à savoir L’oeil des marins de Leslie Athanas, Pran Nesans de Daniella Bastien et Lot Kote Lagar de O’Bryan Vinglassalon.
Leslie Athanas, Daniella Bastien et O’Bryan Vinglassalon y ont mis leur coeur et leur âme pour présenter des sujets reflétant la réalité. Leslie Athanas s’est sentie interpellée par le patrimoine et a réalisé Le Phare, un documentaire prenant qui nous pousse à garder certains lieux historiques en mémoire. Daniella Bastien, elle, a choisi de plonger le spectateur dans une incursion dans la vie de ceux qui « konn mark darte, tir freser », tel un rituel, une tradition qui ne se transmet qu’aux initiés et à ceux ayant un don de guérison. Un pan de notre culture en voie de disparition mais qui nous interpelle. Des croyances de guérison qui se transmettent de mère en fille, de père en fils et cette manière de guérir avec des aiguilles, des prières dites à demi-mot comme pour garder une aura de mystère. Quant à O’Bryan Vinglassalon, il a simplement conquis avec sa vision de la gare de Curepipe. Lot Kote Lagar met en avant des personnages qui passeraient inaperçus le jour : le clochard, la prostituée. Certains ont reproché à O’Bryan Vinglassalon d’avoir inclus des mots crus à ne pas faire entendre à un enfant. Qu’à cela ne tienne, Lot Kote Lagar est une merveille sur le plan visuel. On découvre les talents de Rowin Naraïdoo dans ses habits de fête de clochard se prenant pour Mandela et faisant virevolter sa souris sur son dos et d’autres comédiens comme Jamel, Doris, Ornella, pris dans le tourbillon du jeu scénique, incarnent à la perfection ces laissés pour compte de la société, dévoilant un autre visage de ces hommes et femmes de l’ombre.
Comme l’a fait ressortir Jon Rabaud, président de Porteurs d’images : « Ce 10e Festival est un événement propice pour un passage à témoin. Le nombre de tournages à Maurice chaque année est un excellent indicateur de l’expansion rapide de l’industrie cinématographique mauricienne. Si cette industrie n’en est qu’à ses débuts, il est plus que jamais vital que le secteur public soutienne des festivals comme Île Courts. Les festivals font naître et soutiennent les talents de demain qui feront naître cette industrie cinématographique. »
Ophélie Belin, directrice de Porteurs d’images, dira que « soucieuse de la professionnalisation du secteur », l’association Porteurs d’images a ouvert une véritable école éphémère de cinéma durant toute la semaine du festival. « Cette année, nous comptabilisons huit ateliers destinés aux professionnels et à la jeunesse », a-t-elle indiqué.
Pour rappel, le parrain du Festival Île Courts est Licinio Azevedo, journaliste, écrivain, cinéaste et réalisateur du long-métrage The Train Of Salt and Sugar qui sera présenté ce samedi à 14h au MCiné Trianon. « Je suis surpris et satisfait de voir qu’à Maurice, il y a aussi un Festival de résistance. Je viens un peu contribuer à apporter mon savoir-faire dans ce domaine chez vous car je dis toujours qu’un pays sans images est un pays sans histoire. Je dirige aussi un atelier d’écriture et je souhaite apporter mon expertise dans ce créneau à Maurice. »
Le Festival prend fin le 15 octobre. À ne pas rater ce samedi 14 octobre : Sinema Koltar au Caudan Waterfront à 19h, Ti Konser : Fusional Mind et à 20h : projection de films. L’entrée est gratuite.

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