Ils sont en première ligne : Le sens du devoir

Alors que la grande majorité de la population est en confinement, certains sont en première ligne pour permettre au pays de fonctionner. Policiers, médecins, pharmaciens, pompiers ou encore employés de supermarchés ou du transport public restent à leurs postes et s’exposent malgré tout.

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Rishi Gouriah, sapeur-pompier

« Notre rôle est de rendre service à l’humanité »

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Rishi Gouriah, sapeur-pompier, confie mettre son métier au-devant des autres considérations. Pour lui, c’est dans les moments comme celui-là qu’il faut garder la tête froide et honorer l’uniforme. « Nous sommes formés pour sauver et aider la population. Nous mettons nos peurs de côté, car notre rôle est de rendre service à l’humanité. » Il indique que, depuis le début du confinement, ses collègues et lui sont sollicités pour diverses fonctions. « On va aider là où on a besoin de nous. Nous avons été sollicités pour des cas de fuite de gaz, pour épauler la police pour vérifier les cartes d’identité devant les supermarchés mais aussi pour aider les ambulanciers à bouger les patients. Des collègues ont d’ailleurs été en contact avec un cas suspecté de Covid-19 en se faisant. Évidemment, ils avaient été isolés et testés avant de reprendre du service. »

Idriss, Madhvi Kauleedoss et Faryad Mauraknah, employés du transport public

« Nous travaillons dans une situation vraiment très délicate »

Receveur dans une compagnie d’autobus circulant dans le nord du pays, Idriss fustige le fait que ses collègues et lui ne bénéficient d’aucun équipement de protection dans l’exercice de leurs fonctions. « On ne nous a jamais donnés de masque ni de gants malgré toutes nos demandes. La compagnie met nos vies et celles de nos familles en grand danger. J’ai très peur d’attraper ce virus et de le transmettre à ma famille. Il soutient que les syndicats ont alerté les ministères du Travail et de la Santé sans que rien ne change. » Idriss est également très remonté contre le comportement de certains passagers. « Certains font preuve d’un comportement irresponsable. Ils peinent à respecter la distanciation sociale. Il y aussi des personnes âgées qui font fi des consignes et voyagent sans masque ni gants. Elles prennent le bus tous les jours et plusieurs fois par jour. On les reconnaît facilement, car nous voyons toujours les mêmes visages. Nous travaillons dans une situation vraiment très délicate. »

Ayant la chance, pour sa part, d’avoir reçu son équipement de protection de sa compagnie, Faryad Mauraknah, chauffeur d’autobus, confie : « Nous travaillons dans une situation très compliquée. Mais je me dois de faire mon devoir de père et d’époux, celui d’être un pilier pour mes proches. Grâce à leur soutien, j’arrive à débuter mes journées avec un esprit positif. » Madhvi Kauleedoss, receveuse, essaye également de positiver même si son métier la projette directement en première ligne. « Personne ne s’attendait à devoir travailler dans une situation comme celle-ci mais nous faisons partis des services essentiels. Mes collègues et moi-même faisons tout notre possible pour que les passagers se sentent à l’aise et confiants pendant leur trajet. C’est un drame mondial et nous devons rester positifs puisqu’il existe toujours une lumière au bout du tunnel. »

Dr Shanya, médecin généraliste

« Mes confrères et moi-même essayons de garder un esprit positif »

La Dr Shanya opère en tant que médecin généraliste dans une clinique privée. « La situation est vraiment alarmante. Les Mauriciens doivent prendre plus de précautions face à cette pandémie qui ne cesse de gagner du terrain. Nous pouvons tous ensemble combattre ce virus si nous appliquons les bonnes mesures d’hygiène. » Sur le terrain pendant cette période de confinement, la Dr Shanya confie s’isoler complètement de sa famille afin de les mettre hors de danger. « Mes confrères et moi-même essayons de garder un esprit positif et prenons des décisions immédiates face aux patients porteurs de grippe ou d’un simple mal de gorge afin qu’ils reçoivent les meilleurs soins dans les plus brefs délais. »

Sonya et Zohra, pharmaciennes

« Préserver une atmosphère calme et sereine »

Employés dans des pharmacies depuis quelques années Sonya et Zohra avancent que la clientèle avait vraiment du mal à respecter les consignes au début du confinement. « Après les deux premières semaines, la situation s’est toutefois améliorée. » Elles tiennent à rassurer la population en faisant ressortir qu’il y a suffisamment de produits pharmaceutiques. Elles soulignent également qu’elles tentent de garder la tête froide. « Nous essayons, autant que possible, de préserver une atmosphère calme et sereine face à la situation oppressante que nous vivons actuellement. »

Des membres de la police

« Nous aimerions que la population nous respecte plus en tant qu’êtres humains »

Kavish et Jean-Baptiste, membres de la Special Mobile Force confient travailler dans des conditions très difficiles et stressantes actuellement. « Nos équipements sanitaires ne sont pas de très bonne qualité et nous manquons d’effectifs. » Kavish soutient être dans l’incapacité à se rendre au supermarché en raison de ses horaires de travail et que cela rend le quotidien difficile pour sa famille.

Trois officiers de la police régulière veulent eux lancer un appel à la population dans ces temps difficiles. « Nous aimerions que la population nous respecte plus en tant qu’êtres humains. Nous nous exposons quotidiennement face à cette pandémie. Il est très difficile pour nous de partir travailler en sachant que nous ne sommes en première ligne, donc très exposés à ce virus mortel et nous mettons en danger nos familles. »

Joanne Clément, caissière dans un supermarché

« J’ai dû envoyer mes filles chez des proches afin de les mettre à l’abri »

Transférée de Curepipe à Cascavelle en raison du manque d’effectif, Joanne Clément vit actuellement des moments très difficiles à la fois sur le terrain et au sein de sa famille. Mariée et maman de trois enfants, son mari et elle ont dû prendre une décision difficile. « J’ai dû confier nos deux filles à nos proches afin de les mettre à l’abri. » Seul leur fils vit auprès d’eux actuellement. « Le fait de devoir me déplacer tous les jours pour aller au travail n’était pas une chose aisée au début, avec le temps j’ai dû apprendre à faire face, j’avais beaucoup de craintes pour ma famille et c’est toujours le cas. Mais j’essaye tout de même de me montrer forte devant cette épreuve grâce au soutien de ma famille. »

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