IMPORTATION D’HÉROÏNE : Prithviraj Deepchund trouvé coupable

Poursuivi en tant que trafiquant de drogue dans une affaire d’importation de 619 grammes d’héroïne, Prithviraj Deepchund a été trouvé coupable hier. Le juge Benjamin Marie Joseph avait mis son jugement en délibéré depuis novembre. Les plaidoiries sur la sentence seront entendues mardi. L’accusé risque une peine allant jusqu’à 60 ans.
Le juge Benjamin Marie Joseph, siégeant aux Assises, a rendu hier le jugement de Prithviraj Deepchund après avoir écouté la plaidoirie de la défense et le réquisitoire de la partie civile. L’accusé, plus connu comme Raj, est poursuivi pour avoir causé l’importation d’environ 619 grammes d’héroïne d’une pureté de 62 % de Madagascar. Il était défendu par Mes Gyansham Bhanji-Soni, Kevin Lukeeram et Sulakshna Gigabhoy et avait plaidé non coupable.
Ce Mauricien, originaire d’Hermitage, habite à Madagascar où il opère un magasin. Pour les besoins de son business, Prithviraj Deepchund fait souvent le déplacement entre les deux pays.
L’accusé est considéré par le directeur des poursuites publiques (DPP) comme un trafiquant de drogue, étant donné les circonstances de cette affaire, notamment la valeur de la drogue supérieure à Rs 1 million. Il serait un pion important dans l’axe Maurice-Madagascar.
Le ministère public était représenté par le Senior State Counsel, Me Jean-Michel Ah Sen, et la State Counsel, Me Kevina Poollay-Mootien. Lors des auditions, plusieurs témoins de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) ainsi que le Malgache Rijanirina José Alain Andriamanga ont été entendus. Ce dernier, intercepté en juin 2010, a été présenté par la poursuite comme le témoin clef dans cette affaire.
Le Malgache a affirmé, sous serment, qu’il aurait fait la mule pour Prithviraj Deepchund. Rijanirina José Alain Andriamanga a identifié le prévenu comme étant le « patron » de l’organisation qui l’avait proposé de passer la marchandise.
Rijanirina José Alain Andriamanga a déclaré qu’il a été approché par deux femmes (Nirina et Sandrine) et qu’il a rencontré l’accusé, Prithviraj Deepchund, dans un hôtel à Madagascar le 21 juin 2010. Le Malgache aurait reçu 500 euros et des billets d’avion pour Maurice et en contrepartie, il devait faire passer 62 boulettes d’héroïne à Maurice. Il a coopéré avec la police afin de mettre la main sur les contacts locaux.
Me Bhanji-Soni, Leading Counsel de la défense, a soutenu que le dossier à charge de la poursuite ne prouve en rien la culpabilité de Prithviraj Deepchund. D’ailleurs, avance-t-il, la police n’a pas daigné vérifier l’alibi de son client. « Pourtant, si la police l’avait fait en 2010, tout aurait été plus simple. Personne n’a vérifié si la dénommée Nirina existe vraiment », a-t-il soutenu.
Prithviraj Deepchund est en détention préventive depuis plus de deux ans. L’accusé risque jusqu’à 60 ans de servitude pénale et une amende ne dépassant pas Rs 2 millions selon l’article 41 (3) de la Dangerous Drugs Act. Mardi, le juge écoutera les deux parties en vue de la sentence.

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