Incendie mortel : la FIU note des « manquements » dans le bâtiment de Lab 51

  • Le ministère des Collectivités locales attend la réception d’un rapport complet cette semaine, alors que la police a entendu deux témoins

Le ministère des Collectivités locales attend réception d’un rapport de la Fire Investigation Unit (FIU) pour faire la lumière sur les circonstances de l’incendie de Lab 51 de Pailles, qui a coûté la vie à Serge Rioux (54 ans), Fabrice Maurice (23 ans) et Anouchka Gokool (32 ans). Selon nos renseignements, les pompiers ont fait état de « certains manquements » au niveau de la sécurité dans le bâtiment.

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L’absence d’une sortie de secours a été notée par la FIU, car une seule porte est utilisée pour les entrées et sorties. Pourtant, les pompiers ont noté plusieurs zones qui pouvaient être utilisées comme sorties, mais ces espaces étaient bloqués par des structures en béton où en bois. Alors que des “openings” restent fermés par des volets métalliques. Les pompiers indiquent qu’en cas d’incendie, le bâtiment devient « une fournaise », car il n’y a pas de lieu pour l’évacuation de la fumée.

« D’ailleurs, notre équipe avait dû briser les vitres des fenêtres pour laisser partir l’épaisse fumée noire le jour du sinistre », indique notre source. De plus, le rapport d’autopsie a noté que les victimes sont mortes asphyxiées avec quelques brûlures.

L’autre manquement révélé par la FIU concerne les séparations des différentes pièces, qui avaient poussé les pompiers à qualifier le bâtiment de « labyrinthe ». « Le bâtiment ne dispose pas d’un plan d’évacuation en cas d’incendie et une personne qui n’est pas habituée peut facilement se perdre », indique notre interlocuteur.

Ainsi, le jour du sinistre, les pompiers soupçonnent que les victimes se sont égarées dans le noir et qu’elles auraient tenté de monter à l’étage pour se réfugier, mais sans succès. Leurs cadavres ont été retrouvés près des escaliers.

Par ailleurs, la FIU a évoqué le fait que les extincteurs n’étaient pas placés dans des lieux visibles.

« Quelques employés ignorent même où se trouvaient ces “fire extinguishers” », indique notre source. Les pompiers feront également des recommandations dans leur rapport pour que ce sinistre ne se reproduise plus. De son côté, la CID de Port-Louis Sud a écouté deux témoins, dont l’employé qui a donné l’alerte jeudi. Ce dernier avance qu’il devait lui aussi effectuer “l’overtime”, mais qu’il s’est absenté un moment pour chercher un repas. C’est à son retour qu’il a noté que le bâtiment était en flammes. « Monn tann kriye andan », dit-il, confirmant que les victimes étaient encore en vie.

Il dit avoir tenté d’ouvrir la porte donnant à l’intérieur du bâtiment, mais il n’a pas voulu s’aventurer « à cause de la chaleur ». Il a alors sollicité les pompiers qui sont venus sur le lieu dans les minutes qui suivent.

Il a été le premier à leur donner des détails sur le nombre d’employés coincés à l’intérieur, les compartiments du bâtiment et les produits s’y trouvant.

De son côté, le directeur Yannick Lacoste a lui aussi été interrogé par les enquêteurs qui ont voulu obtenir des détails sur ses employés et « day-to-day activity » de l’entreprise. Il dit ne pas soupçonner un acte criminel, ajoutant n’avoir pas eu de problème majeur avec un quelconque employé.

D’ailleurs, la thèse d’un incendie accidentel est privilégiée par les enquêteurs, même si la cause n’a pas encore été établie. La police attend les résultats de certains prélèvements effectués au Lab 51 pour avoir plus d’éclairage sur ce sinistre.

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