INDUSTRIE CANNIÈRE : La MCIA en pilotage automatique

La Mauritius Cane Industry Authority (MCIA), anciennement Mauritius Sugar Authority, organisme responsable de l’élaboration et de la mise à exécution de la politique du gouvernement en matière de développement dans le secteur cannier, est en pilotage automatique. En effet, le contrat de l’ex-Junior Minister Vinod Boyjonauth en tant que directeur exécutif  est arrivé à terme le mois dernier. En cette fin de semaine, les indications sont que ce contrat ne sera pas reconduit avec les autorités déjà en quête d’un successeur à ces importantes fonctions.
Entre-temps, le Syndicat des Sucres, qui doit faire face à l’épineuse équation de Südzucker pour la commercialisation de la production sucrière mauricienne, a déjà approché l’International Trade Division du ministère des Affaires étrangères pour une collaboration dans le cadre de la recherche de nouveaux marchés pour écouler la production locale. Le nouveau Chief Marketing Officer and Secretary du Mauritius Sugar Syndicate, Devesh Dukhira, qui remplacera vers la fin de l’année Jean-Noël Humbert, participera à la fin de ce mois au 4th Africa Sugar Outlook, qui se tiendra au Kenya.
Le poste vacant à la tête de la Mauritius Cane Industry Authority suscite des interrogations dans la conjoncture. En effet, en début d’année, dans le sillage de la confirmation du coup de massue de la Commission européenne au sujet de l’abolition du système de quota de sucre à partir de 2017, la MCIA s’est vue confier le mandat de procéder à un exercice de coordination avec tous les stakeholders de l’industrie cannière en vue de publier une road map pour Maurice. Cette décision avait été prise suite à des délibérations au conseil des ministres.
Or, avec l’absence d’un patron à la MCIA pour mener à bien cette mission cruciale au nom de l’industrie cannière, qui doit se préparer à relever l’un des plus importants défis depuis le démantèlement du Protocole sucre à la fin de septembre 2007, l’échéance de 2017 pose des questions fondamentales pour la survie de ces activités, l’un des principaux piliers économiques après l’indépendance.
Toutefois, des sources autorisées tentent de rassurer en avançant que le groundwork est déjà engagé même si la direction générale fait défaut à la MCIA. Très peu d’indications ont transpiré jusqu’ici quant aux intentions du gouvernement au sujet de la succession de Vinod Boyjonauth. L’échéance de 2017 avec des changements majeurs dans l’organisation du marché du sucre en Europe n’inquiète pas seulement les producteurs mauriciens.
Dans son édition du jour, le quotidien de la Réunion Témoignage met en garde la communauté des planteurs de cannes de l’île soeur contre des risques potentiels. « Cette évolution peut perdurer, car l’Europe peut privilégier les planteurs de betteraves. Les planteurs de Maurice paient donc les conséquences de la stratégie européenne, qui vise à défendre d’abord les intérêts des planteurs de betteraves. Les planteurs réunionnais sont prévenus, voilà ce qui peut leur arriver s’ils ne sont pas les maîtres de la stratégie de la filière canne réunionnaise », souligne-t-il.
Production sucrière indienne « robuste »
D’autre part, dans le cadre des initiatives en vue d’identifier de nouveaux marchés pour le sucre pour la période post-2017, le Syndicat des Sucres a approché officiellement le ministère des Affaires étrangères, plus particulièrement l’International Trade Division en vue de bénéficier de l’Intelligence diplomatique et commerciale dans des nouveaux marchés ciblés. Sous cette nouvelle stratégie, la République populaire de Chine et l’Inde ont été identifiés comme des marchés potentiels pour les exportations de sucre de Maurice.
Toutefois, des doutes sont exprimés quant à une percée sur le marché sucrier en Inde. Les dernières indications sont que la production sucrière dans la Grande Péninsule est présentée comme étant robuste au point où la presse indienne en ce début de semaine soulignait que « India, the world’s biggest sugar producer after Brazil, will continue to export next year as stockpiles are higher than necessary and as State payments spur sales ».
« Indications are next year’s crop should be similar to the crop we have in the current season. If that happens, “production and consumption should match next year, give or take 1 million tons,” he said. “India will be in a comfortable position to look at the export market” », déclare le directeur général de l’Indian Sugar Mills Association à cet effet.
En parallèle, le Syndicat des Sucres compte participer aux délibérations du quatrième Africa Sugar Outlook 2014, prévues à Mombasa du 28 au 30 avril. Ce forum réunira des spécialistes du dossier sucre en Afrique et en Europe en vue de procéder à une évaluation de ce secteur économique et d’établir des perspectives.
Deux thèmes retenus dans le programme conservent toute leur pertinence : « Implications for African Sugar Producers of the Changing EU Sugar Market » et « Securing new marketing routes for African Sugar Post 2017 : The case for the continental Free Trade Agreement ». Les échanges lors de ce forum s’annoncent enrichissants à plus d’un titre. De son côté, le nouveau patron du Syndicat des Sucres, Devesh Dukhira, animera un atelier de travail sur le thème « Mauritius Sugar Trading Experience in Europe » lors de la tranche de la conférence consacrée au thème « Successfully Trading Sugar in Africa ».

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