INDUSTRIE CANNIÈRE : Les planteurs du Sud objectent à la fermeture du dépôt de Britannia

Les petits planteurs de cannes dans la région sud ne pourront plus déposer leurs cargaisons de cannes à Britannia à partir de l’année prochaine. Ils devront se rendre directement à La Baraque, L’Escalier, où se trouve l’usine Omnicane. Cette nouvelle leur a été communiquée lors d’une réunion mardi dernier. Les planteurs sont inquiets du coût supplémentaire pour le transport que cela entraînera. Mais au niveau d’Omnicane, on laisse entendre que le phasing out de ce service à Britannia était prévu dans le Blue Print.
« Actuellement, pour aller de nos champs au dépôt de Britannia, il y a trois à quatre kilomètres. Pour aller à La Baraque, cela fera au moins 12 à 15 kilomètres. Pour déposer les cannes à Britannia, cela nous coûte Rs 750 par corbeille. Combien devrons-nous payer pour La Baraque ? » Ce sont autant de questions que se posent ces planteurs du sud. Selon eux, au moins 244 planteurs sont concernés par cette fermeture. En 2015, cette question avait déjà été soulevée, mais sur protestation des planteurs, elle n’a jamais été concrétisée.
Ils rappellent également que lors des discussions en vue de la centralisation des opérations à La Baraque, il y a 15 ans de cela, il y avait un accord avec le Cane Planteurs and Millers Arbitration and Control Board (aujourd’hui regroupé sous la Mauritius Cane Industry Authority – MCIA), disant que Britannia servira de loading zone pour les petits planteurs de cette région.
Les planteurs avancent que lors de la réunion de mardi dernier, en présence d’un représentant de la MCIA, plusieurs propositions leur ont été faites. Notamment, qu’Omnicane mettra à la disposition des planteurs des machines pour récolter leurs cannes ou une aide financière de Rs 7.54 par kilomètre pour le transport. « Tout ceci est intéressant, mais la question reste à savoir si les camions privés accepteront de transporter les cannes jusqu’à La Baraque », disent les planteurs.
Leur préoccupation : « A La Baraque, il y a beaucoup de camions et de tracteurs qui viennent déposer les cannes. Il faut faire la queue et attendre son tour. Est-ce que ces chauffeurs de camions privés seront disposés à passer leur journée dans la file d’attente ? Et combien vont-ils nous faire payer pour cela. Si on fait un calcul de l’aide proposée pour le transport, cela nous fera Rs 90.48 pour 12 kilomètres ».
Ils ne cachent pas que la possibilité d’une VIP lane leur a été proposée, mais ils soutiennent qu’ils n’en sont pas convaincus. « Ce n’est que dans la pratique qu’on saura si cela va marcher et entre-temps, on aura déjà signé pour donner notre accord ».
Ils disent ainsi constater « la mort des petits planteurs ». D’autant que depuis quelques années, « cela devient de plus en plus difficile d’être planteur de cannes ». Ils avancent également qu’ils avaient été « encouragés » par le lancement d’une zone de bio-farming à Britannia, il y a quelque temps, mais qu’aujourd’hui, leur avenir est « incertain ».
Au niveau d’Omnicane, on laisse entendre que la réunion de mardi dernier était une réunion d’explication et que les planteurs ont eu l’occasion d’exprimer leurs points de vue. Le porte-parole précise également que « le phasing out de la loading zone de Britannia était déjà prévu dans le Blue Print, sujet à l’aval du Control Board ».
A la MCIA, le directeur, Jugdis Bundhoo, avance que c’est la loading zone de St Aubin qui est concernée par la fermeture. Pour ce qui est de Britannia, des discussions sont toujours en cours. « Le Blue Print fait mention de phasing out, mais dans tous les cas, il faut qu’il y ait consultations et nous prenons en considération tous les points de vue avant de prendre une décision ».
Il ajoute que dans le contexte de la fermeture des usines pour la centralisation, il avait été décidé de garder les balances. Cependant, « si le tonnage diminue, passant à moins de 500 tonnes par jour, une fermeture est envisagée. L’usine fait alors une application auprès du Control Board, qui est sous la responsabilité de la MCIA. Comme je l’ai expliqué, nous engageons alors des discussions avec les parties concernées avant une décision finale ».

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