Industrie cinématographique: Rs 7 Mds de revenus prévus en 2020

  • Charles Cartier: ” En termes de marketing et de promotion, nous restons engagés à améliorer la visibilité du secteur cinématographique”

Fort du succès remporté jusqu’ici par le tournage de films à Maurice, l’Economic Development Board (EDB) mise maintenant sur l’exportation d’effets visuels et d’animations numériques afin de rendre le secteur cinématographique plus rentable. « En tenant compte de l’exportation des contenus créatifs, le secteur cinématographique peut générer des revenus de l’ordre de Rs 7 Mds d’ici 2020 », estime le président de l’EDB, Charles Cartier, dans une intervention à la première conférence sur les effets visuels et l’animation organisée à l’hôtel Méridien au cours de la semaine.

- Publicité -

Cette conférence, placée sous le patronage de la Mauritius Film Development Corporation (MFDC), dont le président est Arnaud Martin, avait réuni de nombreux opérateurs mauriciens, lesquels ont pu assister à l’intervention de plusieurs experts étrangers spécialisés dans les effets visuels et l’animation numérique. Selon Charles Cartier, la stratégie adoptée pour le secteur cinématographique a produit des résultats concrets, et ce notamment par le biais du Film Rebate Scheme, qui a été lancé pour encourager les producteurs de films engagés dans des activités de préproduction, de production et de postproduction à Maurice. Ce programme, administré par l’EDB, a approuvé 103 projets de films, dont 61 ont été produits et achevés dans le cadre du programme de remises de films. Ces productions cinématographiques valent Rs 1,59 Mds, dont Rs 907 millions ont été dépensées localement en 2017.

En 2017 seulement, quelque 2 000 emplois ont été créés par des producteurs de films dans différents domaines du cinéma, à savoir l’art, la chorégraphie, le costume, le maquillage, la photographie et l’éclairage. Maurice est également devenue un marché financier où les producteurs de films obtiennent des garanties d’obligations, des remises de liquidités et des prêts pour financer leurs projets. Cela a également donné lieu à l’introduction de nouveaux produits d’assurance, telle la Film Producer Indemnity.

Charles Cartier a aussi annoncé que, dans le but d’améliorer encore son efficacité opérationnelle, l’EDB a mis en place un « guichet unique » pour les producteurs de films afin de faciliter le processus de délivrance de films et de dédouanement pour les lieux de tournage, ainsi que pour les visas et les dédouanements. « En termes de marketing et de promotion, nous restons engagés à améliorer la visibilité du secteur. L’EDB a participé à de nombreux conclaves cinématographiques internationaux, à des conférences de haut niveau et à des missions ciblées dans un certain nombre de pays, notamment l’Afrique du Sud, l’Inde et des pays européens. Toutes ces missions ciblées ont abouti à des victoires rapides », a dit Charles Cartier. Ce qui l’a amené à exprimer son optimisme concernant les activités supplémentaires dans les effets visuels (VFX) et la Digital Film Animation. « L’EDB continuera dans sa quête pour améliorer les offres de produits et l’attractivité du secteur et, finalement, développer le secteur cinématographique comme un véritable secteur axé sur l’exportation. Notre objectif est d’atteindre les Rs 7 milliards de recettes d’exportation d’ici 2020 », a affirmé le président de l’EDB. Il a de plus souligné l’importance d’améliorer l’ensemble de l’écosystème de l’industrie cinématographique et d’assurer le processus de droits de propriété intellectuelle dans le pays.

Pour soutenir ces deux nouveaux secteurs verticaux axés sur la technologie, à savoir les effets visuels et l’animation numérique, l’industrie aurait par ailleurs besoin, selon lui, d’un effectif doté de compétences conceptuelles et créatives. « Il est essentiel de développer le mécanisme approprié, par exemple la collaboration avec les développeurs de contenus de programmes, les bourses d’études, le système de financement et le soutien de l’infrastructure nécessaire et entièrement équipée. » Il est également primordial, selon lui, de fournir des cours à court terme pour renforcer l’industrie des services d’imagerie numérique grâce au soutien du gouvernement en matière de développement des compétences.

Un programme national de formation a en outre été lancé par l’EDB et a été étendu à l’industrie cinématographique depuis l’année dernière. « Il s’agit d’un outil important pour former les talents locaux. » Dans ce contexte, l’EDB travaille en collaboration avec la MFDC ainsi que divers partenaires éducatifs, tels l’Université de Maurice, l’Université de Technologie, l’Open University, l’école de commerce, la MCCI et d’autres institutions privées pour leur réactivité à l’exigence de compétences de l’industrie cinématographique. « Le succès des VFX et de l’animation numérique ne peut se réaliser que si nous avons aussi un cinéma à part entière et une industrie créative avec une contribution significative à l’économie mauricienne », affirme-t-il.

Au cours des cinq dernières années, les producteurs de films étrangers et locaux ont dépensé énormément à Maurice pour le tournage de films. Toutefois, le montant dépensé en postproduction a été négligeable en raison de l’indisponibilité d’installations adéquates à Maurice. « Cela représente des déficits significatifs, estimés à au moins Rs 350 M en termes d’effets visuels et d’autres activités de postproduction », estime M. Cartier. La demande de VFX et de Digital Film Animation s’est accrue avec l’augmentation de la télévision par câble et par satellite, la disponibilité d’un accès Internet à bas prix, la pénétration d’appareils mobiles et la popularité croissante du streaming vidéo.
La valeur totale de l’industrie mondiale de l’animation en 2017 était de USD 254 milliards et devrait atteindre USD 270 milliards d’ici 2020. La plupart des segments de l’industrie de l’animation connaissent une croissance annuelle de 2%. Les dépenses consacrées aux effets spéciaux, en pourcentage du coût de production, sont d’environ 20 à 25%.

L’EDB déploie des efforts considérables en collaborant avec le ministère des Arts et de la Culture pour mettre en commun leurs ressources afin de faciliter l’accord de coproductions avec l’Allemagne, l’Afrique du Sud et l’Inde. « Notre réponse à l’internationalisation, grâce à la coproduction, permettra aux futurs producteurs locaux de VFX et de films numériques de mettre en commun leurs ressources financières, d’accéder aux incitations gouvernementales partenaires et, surtout, d’avoir un accès ouvert au marché de la distribution de films partenaires », a observé le président de l’EDB.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -