INDUSTRIE SUCRIÈRE | Restructuration : Compensation de Rs 32 M à 26 employés de Bel Air Agric. Ltd

  • Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, annonce un nouveau plan de réforme pour le secteur

Le personnel agricole de Bel Air Agricultural Ltd peut respirer. Après huit mois de négociations intenses, un accord a été trouvé, hier, à la Victoria House entre leurs représentants syndicaux, ceux de la direction et les officiels du ministère du Travail. Pour entériner leur licenciement économique, ils ont eu droit à un “package” comprenant (i) une compensation équivalente à 1,5 mois de salaire par année de service (ii) une deuxième compensation de Rs 500 000 à la place d’un lopin de terre (iii) trois mois de salaire comme préavis de licenciement et (iv) le remboursement de leurs Vacation Leaves, Local Leaves et le Sick Leaves pour 2019 ainsi que le paiement du boni de fin d’ année.

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Dans un premier temps, les laboureurs avaient rejeté une première proposition faite par Bel Air Agricultural Ltd. Le package comprenait (i) une compensation équivalant à 1,5 mois de salaire par année de service (ii) 20 perches de terrain à chaque employé avec la possibilité de convertir 7 perches de terrain pour des besoins résidentiels (iii) le choix du site entériné par la Mauritius Cane Industry Authority et Bel Air Agricultural Ltd (iv) l’assistance de la MCIA pour implémenter ce package (v) trois mois de salaire comme préavis de licenciement et (vi) remboursement des congés et paiement du boni de fin d’année.

Rencontrant la presse, hier, au Victoria House, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn,  qui avait à ses côtés Mariaven Caramben, conseiller spécial au ministere, Michael Rountree et Christian Angseesing, respectivement Manager et directeur et Lall Deonath et Devananand Ramjuttun, représentant des travailleurs, a affirmé que Bel Air Agricultural Ltd faisait des pertes depuis 2012. À ce jour, elles se montent à Rs 100 millions. « Seulement pour l’ année 2019, la compagnie a réalisé des pertes de Rs 17 millions. Les raisons avancées par la direction sont la baisse du prix du sucre et l’augmentation du coût de production », a-t-il déclaré.

Vu que les activités de la compagnie ont été entièrement mécanisées depuis 2018, elle avait démarré les discussions avec l’Artisans and General Workers Union et le Sugar Industry Labourers Union, en vue de trouver un accord autour d’un Voluntary Retirement Scheme. Mais les discussions n’avaient pas abouti et les syndicats ont déclaré litige auprès du ministère du Travail en 2019.

Suite à des discussions, à partir d’hier, 26 des 39 employés toucheront leurs chèques pour un montant global de Rs 32, 335, 955. La compagnie s’est engagée à payer le reste des employés une fois qu’elle aurait finalisé le dossier.  Michael Teig Rountree a déclaré qu’il souhaite le mieux pour l’avenir de ses employés et a demandé à ces derniers d’économiser leur argent. Pour le syndicaliste Devanand Ramjuttun, “cet accord est historique” car il a été conclu après d’âpres négociations. Il souhaite que le cadre de la réforme de l’industrie sucrière, l’accord qui vient d’être signé soit adopté en tant que modèle dans d’autres plans de compression du personnel de cette industrie.

« Je dis cela parce que les salariés ont été mis en présence de deux options pour prendre leur retraite volontaire. Nous sommes conscients que cette industrie passe par des moments difficiles. Je demande aux salariés de bien gérer leur compensation car ils sont en fin de carrière après environ une trentaine d’années de service », a-t-il déclaré.

Pour Lall Deonath, « c’est la première fois de ma vie que je vois la lumière au bout du tunnel à travers cet accord car les négociations ont duré plusieurs mois. Je suis en tout cas satisfait du package social que la direction a proposé aux employés », a-t-il dit. Et de profiter de l’occasion pour demander au ministre d’intervenir auprès de plusieurs entités sucrières proposant des “plans machiavéliques” aux travailleurs au départ à la retraite volontaire. « Je demande au ministre de rappeler à l’ordre ces compagnies. Il faut cesser de terroriser les travailleurs », a-t-il déclaré.

Repondant à Lall Deonath, le ministre devait souligner qu’il est au courant des réalités dans l’industrie sucrière. Vu que la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA), n’existe plus « nous allons devoir consulter les différentes compagnies dans le cadre d’une réforme en profondeur dans cette industrie ».

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