Industrie sucrière – Titres de propriété : Unanimité contre la lenteur des procédures de la part des autorités

– André Bonieux, CEO d’Altéo : «Nou swete ki sa letid ki gouvernman finn komandite a Labank mondial pou fer lor lindistri sikrier konplete lepli to posib»

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André Bonieux, le Chief Executive Officer d’Altéo, n’a pas été tendre envers le gouvernement récemment lors de la remise des titres de propriété à 27 employés des anciennes compagnies sucrières de Mon-Loisir et de Beau-Champ. Il a vivement critiqué les autorités qui, dit-il, prennent « trop de temps » avec les procédures pour que les employés accèdent à leurs terrains. « Lotorite pran tro bokou letan. Bann ex-anplwaye Mon-Loisir pe atann depi 2012. 13 parmi fini desede an atandan », a-t-il déploré.

Ces titres de propriété, qui concernent les terrains qui ont été attribués à des employés selon le “Blue-Print”, ont été remis lors d’une cérémonie officielle tenue dans l’enceinte du club House, à Flacq. « J’ai une pensée spéciale pour les 13 ex-employés bénéficiaires qui sont décédés depuis la fermeture de ces usines. Mais leurs héritiers sont à nos côtés aujourd’hui. Je souhaite que le comité, qui a été mis en place pour se pencher sur les problèmes liés à l’industrie sucrière, trouve les moyens d’accélérer les démarches pour que les bénéficiaires de morcellement Piton puissent avoir leurs terrains au plus vite », a dit André Bonieux.

Il dit avoir dans le passé déjà attiré l’attention du gouvernement sur les difficultés auxquelles fait face l’industrie sucrière. « Nou swete ki sa letid ki gouvernman finn komandite a Labank mondial pou fer lor lindistri sikrier konplete lepli to posib. Li kapav servi kouma enn forum pou tou bann konserne par sa sekter la », dit-il. Et d’insister que « toute reforme nécessite de la volonté politique ».

Le CEO d’Altéo a également fait ressortir que l’heure est « grave » pour le sucre à Maurice, mais qu’une réforme ne peut réussir que si elle implique tous les acteurs de l’industrie sucrière, soit les planteurs, petits et grands, les usiniers et les travailleurs. Mais, ajoute-t-il, « elle doit surtout être soutenue par le gouvernement ». Il poursuit : « Les bases ont été jetées avec l’annonce de la création d’un Biomass Framework lors du budget de l’an dernier, ainsi que l’annonce, il y a peu, du mandat de la Banque mondiale pour la création d’un rapport visant à définir la marche à suivre pour sauver notre industrie. Nous attendons avec impatience les conclusions de ce rapport. »

Manish Gobin, le ministre de l’Agro-industrie, qui avait assisté à cette cérémonie, dit qu’il « maîtrise » le dossier de titres de propriété de terrains, et ce depuis qu’il occupait uniquement le poste de l’Attorney General avant les dernières élections générales. Il partage lui aussi l’opinion d’André Bonieux, qui trouve qu’il faut « accélérer » les procédures pour que les terrains accordés aux employés, qui tombent sous le VRS, soient accessibles « au plus vite ». Il ajoute : « Ena plas finn pran 14 an. » Et dit rappeler que le blocage ne se situe pas seulement au niveau administratif, mais aussi les terrains qui se trouvent sur les cavernes. « Il faut tenir en ligne de compte cet aspect. Nou pa anvi donn travayer terin kot zot pa pou kapav konstrir », dit-il.

Par ailleurs, Manish Gobin a tenu à féliciter les 27 employés pour l’obtention de leur titre de propriété. « Je vois encourage vivement à prendre soin de ce terrain pour que vous et vos héritiers puissiez en profiter pendant de nombreuses années. Si ces terres vous inspirent à cultiver des fruits et légumes, Maurice pourrait alors faire comme d’autres pays africains, comme le Kenya, qui produisent des fruits et légumes pour être vendus en Europe », a-t-il dit. Le ministre a lui aussi mis l’accent sur la réforme en profondeur qui doit avoir lieu dans l’industrie sucrière. « Bizin get sekter dan so lansanb, avek soutien FAO par exanp », estime-t-il.

Propriétaires d’un lopin de terre variant de 10 à 16 perches

Cette remise de titres de propriété s’insère dans le cadre du “Blueprint”, qui a fait suite à la fermeture de l’usine de Mon-Loisir et celle de Beau-Champ. Les bénéficiaires sont désormais chacun propriétaire d’un lopin de terre variant de 10 à 16 perches à l’Amitié, à La Clémence et à Rivière-des-Créoles. Ces morcellements sont aussi pourvus d’infrastructures nécessaires, notamment des routes, l’accès à l’eau et l’électricité ainsi que des terrains de jeux et d’espaces verts. Ils font partie de 30 sites choisis par le groupe Altéo pour le VRS 2, l’Early Retirement Scheme (ERS) et le “Blueprint”.

Témoignages de quelques bénéficiaires

Lordana Lauricourt, fille de Mario Lauricourt, aujourd’hui décédé, a reçu mercredi son titre de propriété « Apre nef an, zordi ki mo resi gagn terin mo papa ki finn travay pandan bien lontan pou lapropriete sikrier de Mon-Loisir », dit-elle. Cette mère de trois enfants, deux garçons et une fille, entreprendra des démarches au plus vite pour faire nettoyer le terrain, situé à Rivière-du-Rempart, pour construire sa maison. « On ira très vite pour que mes trois enfants puissent avoir chacun un coin dans l’avenir », précise-t-elle.

Mme Coopen a, elle, hérité d’une portion de terrain à La Clémence, qui appartenait à son père Litchooman, décédé à l’âge de 57 ans. « J’ai le cœur gros en pensant à mon père qui avait travaillé 35 ans sur la propriété de Mon-Loisir. Il était un “hard worker”. Il s’absentait très rarement de son travail. Nous voilà aujourd’hui récompensés », dit-elle. Elle dit avoir des projets pour cette portion de terre.

Quant à Nazima Khordarbuccius, l’épouse de feu Siddick, qui travaillait comme plombier, elle soutient que son époux serait heureux s’il était encore là. Nazima, qui habite actuellement dans la région de Triolet, entamera des démarches pour faire construire elle aussi sa maison. « Nou finn pran bokou pasians », indique-t-elle.

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