INFORMATIQUE — CLOUD COMPUTING: Une nouvelle échelle de productivité

Cloud – « Unlimited solutions in One Location » – un slogan déployé dans le milieu informatique depuis un certain temps déjà. Mais il ne s’agit pas que d’une vibe ou d’un concept trendy, réservé aux grosses sociétés. L’informatique en nuage serait avant tout un moyen d’accroître productivité, efficacité, tant pour les multinationales que pour les PME. Microsoft tenait une conférence à ce sujet, hier matin, à Ébène.
Le Cloud, ou informatique en nuage, séduit. Mais la perception est telle qu’on aurait tendance à penser que cette technologie n’est maîtrisable que par les grosses pointures du secteur. Le cloud – comme son nom peut l’indiquer – paraît opaque à certains égards. Le cloud – un épais mystère difficile à percer, un savoir-faire inaccessible ? On est loin du compte.
Bien sûr, une définition technique peut lui être attribuée (Voir lexique). Mais, ce serait noyer le poisson. Du Cloud, on ne devrait retenir que l’intuition, et surtout : il s’agit d’une technologie « pratique », loin de ce que l’on pourrait définir comme l’élite numérique. L’informatique en nuage, rien de sorcier, d’inaccessible. Microsoft Océan Indien, en collaboration avec Bhumishq Technologies et la Mauritius Telecom (MT), animait d’ailleurs une conférence sur le thème « Unlimited Solutions in One Location – The Cloud ». Objectif : informer (séduire ?) les petites et moyennes entreprises. La conférence qui se tenait au Hennessy Park Hotel à Ebène, le vendredi 11 mai, a vu la participation de petites et moyennes entreprises (PME).
De l’intuitif…
« On utilise l’électricité… Est-ce qu’on se pose la question : comment ça marche ? questionne Vivek Mathur Vice President, Hosting & Cloud Business, de Bhumishq Technologies Ltd — On utilise le téléphone. Est-ce qu’on se demande : comment cela fonctionne ? » Voilà l’intuition derrière le nuage informatique : vendre l’informatique comme utilité. Le cloud ou, en quelque sorte, la possibilité d’une Central IT Board, au même titre qu’un Central Electricity Board, une Central Water Authority. Et alors, la société n’aurait plus à se soucier de sa gestion informatique. Budget de maintenance réduit. Plus besoin de serveur hyper puissant. Plus besoin de « savoir comment cela fonctionne ». Et ainsi, on ne se concentre plus sur l’essentiel de la gestion informatique – solutions, programmation, projets – et plus sur les problèmes périphériques.
Le cloud est accessible aux plus grandes sociétés comme aux PME. Michel Cordani, responsable développement et de la promotion du Cloud Computing de Microsoft pour l’ensemble du continent africain, en exposait d’ailleurs les tendances. Selon une étude mondiale récemment effectuée par le géant américain, 71 % des PME ont un besoin de pouvoir travailler à distance, 67 % des employés/gérants de PME possèdent un Smartphone, notamment. Des statistiques qui confirment l’attrait de la technologie cloud pour les PME. Car le cloud permet, outre le stockage de données, un accès à l’information de n’importe où, de n’importe quelle plateforme : tablette, laptop, ou cellulaire. Il s’agit d’un moyen d’opérer l’entreprise intelligemment.
L’astuce du cloud est d’avoir étendu l’aspect Software as a Service (SaaS) à l’aspect Platform as a Service (Paas) et Infrastructure as a Service (IaaS). Software as a Service : comme proposer l’accès à une mail-box ; ce qui ferait de hotmail, gmail, des cloud à part entière (voir lexique). Mais l’aspect PaaS permet l’utilisation dans le nuage de logiciels spécifiques. Par exemple, un développeur pourrait, tout comme un utilisateur consulte son inbox, avoir accès à une technologie lui permettant de concevoir ses applications. Et finalement, le IaaS englobe le côté hardware : stockage, archivage, serveurs, entre autres.
« Voilà qui n’est finalement pas si compliqué » serait-on peut-être tenté de dire. En clair, le cloud permet de posséder des inbox géants pour le courriel, pour les logiciels, pour la mémoire.
Au productif
Un cloud permettrait donc de outsource son informatique, de trouver des solutions en dehors du business model traditionnel, dans lequel un IT manager fait « le tour du bureau pour fixer les problèmes ». Le cloud fait-il évaporer les problèmes ? Sans doute, en partie. Mais ce qu’il faudrait en retenir, c’est le gain en termes d’économie d’échelle pour l’entreprise, et particulièrement la PME.
« Le Cloud, c’est le futur de la productivité… » affirmait Michel Cordani. Déjà, le cloud minimise les coûts. Plus besoin de serveurs locaux pour opérer en réseau, donc plus besoin de maintenance, notamment. Cela représente déjà une diminution du cash flow sortant. Mais il permet également de réorienter les expenditure, des CapEx (capital expenditure) à OpEx (operating expenditure). En clair : un dégraissage efficace.
Par ailleurs, Rai Basgeet, Senior Executive – Business Development de Mauritius Telecom, souligne : « Le cloud vient empiler toutes les innovations informatiques depuis 1960 – du Mainframe au PCI aux formats Client-Serveur, jusqu’aux services web ». Ainsi, le modèle classique est revu. « Avant, un département IT devait opérer par un procédé pointu. Les étapes comportaient, entre autres, l’évaluation, le choix de hardware, de software, la configuration. Et de recommencer ces mêmes choses tous les 18 mois », dit-il. Le cloud éliminerait plusieurs de ces étapes.
Et finalement, comme l’a souligné Vivek Mathur de Bhumishq, le cloud permet une certaine agilité infrastructurelle. À titre d’exemple, si la capacité de données de la société augmente, si le flot de communication s’accroît drastiquement, si le serveur local ne peut plus gérer un nombre conséquent de vidéos (ou de formats lourds), impossible de resize facilement. Le cloud résout cela. Les data centres ont la capacité à resize à volonté.
Questions
Le cloud serait-il le paradis informatique ? Des réserves subsistent. Notamment, la sécurité laisse beaucoup d’experts sceptiques. Le Mauricien en faisait déjà état dans ses colonnes récemment. Entreposer des données dans un nuage, est-ce vraiment prudent ? Le nuage est-il inviolable ? Vivek Mathur rassure : « Ce sont des questions légitimes… Mais il faut que l’utilisateur se sente en confiance avec la solution qui lui est proposée. Il faut savoir choisir entre un cloud public et un cloud privé. Il existe aussi des solutions hybrides. Nul besoin d’héberger l’intégralité des données par le cloud. Une segmentation est possible : une partie en cloud, l’autre en local ».
D’autres craintes pourraient figer ceux désirant opter pour le cloud : le remplacement des informaticiens par un nuage ? Des études à ce sujet existent déjà dont certaines indiquent le contraire : le cloud ne serait pas une menace à l’emploi. La vraie question serait donc plutôt : le cloud est-il aussi inévitable et indispensable que l’informatisation des sociétés aura été ? Le cloud est-il un passage obligé ? Est-ce le cloud ou la mort ? Ce sont là d’autres sujets à explorer.
Bhumishq Technologies Ltd et MT offrent tous deux des solutions de cloud computing Microsoft. Bhumishq opère un data centre à Ébène, et MT, à Port-Louis, Rose-Hill, et bientôt à La Flora.

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