Infrastructure stratégique — Agalega en vitesse de croisière

Les travaux pour la construction de la piste d’atterrissage, de la jetée et de la construction de logements dans l’archipel d’Agalega devront atteindre dès le début de février leur vitesse de croisière. C’est du moins ce que l’on peut affirmer, en l’absence de toute information officielle sur le schedule of works agréé par les entrepreneurs indiens d’Afcons Infrastructure Ltd, avec le départ d’un deuxième groupe de tavaillieurs hier en fin de journée. Un wild guest sur les mouvements de passagers au Aurélie Perrine Terminal dans le port avec le départ du MV Trochetia pour l’archipel indique qu’un maximum d’une centaine d’ouvriers indiens ou au minimum 80 sont allés rejoindre les 75 premiers déjà installés et vivant sous des tentes depuis la fin de l’année dernière. Sur le plan démographique, un premier déséquilibre fait surface car, désormais, l’archipel comprendra deux fois plus d’hommes que de femmes. Et dans les prochains mois, avec d’autres débarquements de main-d’œuvre, la situation devra connaître une nouvelle dégradation. Officiellement, la population d’Agaléens est de 274, soit 74 hommes de plus que de femmes.

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Le nouveau départ de travailleurs étrangers pour le compte d’Afcons Infrastructure Ltd et leur débarquement dans l’archipel dans la journée de demain sont suivis avec appréhensions par les Agaléens. Ces derniers, qui avaient fondé de gros espoirs sur le démarrage du chantier de la construction de la piste d’atterrissage et de la jetée pour trouver des emplois et participer au développement leurs îles, arrivent difficilement à digérer ces développements.

« Kan guete, kumadir nou pe vinn etranze dan nou zil », lâche-t-on, sans pour autant verser dans un ostracisme outrancier. Avec une prochaine arrivée de bateau, probablement au début de mars, la population d’Agaléens pourrait se retrouver en nette minorité dans l’archipel, à moins que la main-d’oeuvre transférée en ce début d’année s’avère suffisante pour les travaux. Week-End n’a pas été en mesure d’obtenir la confirmation officielle du nombre de travailleurs étrangers nécessaires, qui seront recrutés dans la phase active des travaux.

Le village où la densité d’étrangers est la plus élevée demeure La Fourche, qui se transforme graduellement en chantier. Dans un premier temps, pour héberger les travailleurs indiens, les entrepreneurs ont fait installer des tentes. Entre-temps, la construction d’un hangar devra connaître une accélération. Cette structure devra servir simultanément de warehouse pour les équipements et matériaux de construction, dont le ciment, mais également de dortoirs pour les Indiens. C’est ce qui se dit dans les milieux concernés.

Outre la centaine d’ouvriers indiens, qui ont dû être cleared par des officiers du Passport and Immigration Office et de la douane au départ de Port-Louis, des agrégats de construction, dont du ciment, des équipements aussi bien que des appareils électroménagers, ont été embarqués, de même qu’une importante cargaison de bouteilles d’eau potable pour les besoins de la consommation de la main-d’œuvre importée. Agalega ne dispose pas de ressources en eau suffisantes pour satisfaire la demande en hausse.

D’autre part, avec la controverse autour des évacuations sanitaires depuis Agalega au cours de ces derniers mois, le MV Trochetia transporte également une importante quantité de fioul pour le ravitaillement des avions devant assurer ces liaisons d’urgence. Des indications sont que l’une des raisons pour lesquelles le Dornier ou encore l’avion des Seychelles — d’où le recours à un Transall de l’armée française — n’avaient pu faire le déplacement ces derniers temps est l’absence de stock de fioul pour le plein au retour.

Avec l’arrivée du MV Trochetia à Agalega dans la journée de demain, il ne sera pas question de mettre en opération la jetée temporaire, dont la construction avait démarré vers la fin de l’année dernière. Cette plateforme de débarquement n’est pas encore disponible, car les travaux ont été interrompus vu que les deux tracteurs sont tombés en panne. Par contre, depuis le début de l’année, des relevés topographiques ont été effectués sur le site désigné de la piste.

Toutefois, au terme des indications disponibles, les travaux dans l’archipel devraient passer à une étape supérieure à partir de ce mois. Un nouveau front de controverse s’est ouvert avec la publication dans la Gazette du Gouvernement en date du 8 janvier de l’exemption aux procédures d’EAI Licence pour des travaux susceptibles de générer des répercussions sur le plan de l’équilibre écologique. Des amendements ont été apportés à la « List of undertaking requiring an Environmental Impact Assessment » figurant dans l’Environment Protection Act pour éliminer les item suivants :

« 6. Construction of airports and runways except for the construction of runaways in the Island of Agalega » ;

« 7. Construction of breakwaters, groins, jetties, revêtements and seawalls except for construction of jetties in the Island of Agalega » ;

« 12. Desalination plant except for Desalination plant in the Island of Agalega » ;

« 20. Housing project and apartments above 50 units within one kilometre of high water mark other than Housing projects implemented by National Housing Development Company LTD except housing project and apartments above 50 units within one kilometre of high water mark in the Island of Agalega. »

En tout cas, pour diverses raisons, que ce soit par rapport à l’opacité pratiquée au sujet des détails du G to G Agreement signé entre Maurice et l’Inde, ou encore du traitement infligé aux Agaléens en dépit des promesses de la vice-Première ministre et ministres des Îles éparses, Fazila Jeewa-Daureeawoo, Agalega continuera à être dans l’actualité.

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