Initiative des recteurs – Le fléau de l’indiscipline et de la violence scolaire ronge le système

-Parmi les éventuels remèdes: la réduction du nombre d’élèves par classe, un Welfare Officer au lieu d’un Discipline Master , « A training programme à la manière du service militaire obligatoire » en Grade 9 pour inculquer la discipline et  inclusion d’un programme de service communautaire dans le curriculum

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– Soondress Sawmynaden, président de l’association des recteurs : « Le pays a besoin de citoyens responsables, unissons nos efforts contre la violence »

L’année scolaire 2020 est déjà derrière la porte. L’Association des recteurs/assistants-recteurs des collèges d’État appréhendant la résurgence de graves problèmes d’indiscipline et la violence scolaires passe à la contre-offensive. Toute une série de mesures font partie d’un rapport intitulé Handling indiscipline and violence in schools. Ces propositions s’articulent autour des délibérations d’un atelier de travail sur le sujet que ce syndicat avait organisé au mois d’août. Après avoir analysé le problème sous tous ses angles, les recteurs constatent que la situation s’est aggravée. « With new phenomena of violence entering the schools, never has the problem of indiscipline at school provoked so much discussion and controversy. The problem of indiscipline and violence is inevitably an evil that is beginning to gnaw the education system », prévient cette association. Certaines propositions des recteurs de l’État pour « eliminate this scourge » risquent de provoquer des grincements de dents.

« Dans le cadre des préparatifs pour la prochaine année scolaire, le ministère ne doit pas faire l’impasse sur la question de l’indiscipline et de la violence des jeunes à l’école. C’est une question importante pour la bonne marche du collège », dit au Mauricien Soondress Sawmynaden, président de l’Association des recteurs/assistants-recteurs du secondaire d’État. Il ajoute qu’aucune institution scolaire n’est à l’abri d’éventuels comportements violents des jeunes. Il fait part aussi de ses inquiétudes concernant les cas successifs de violence extrême enregistrés dans le pays ces derniers temps. « Tout le monde est sidéré et secoué par ce qui se passe au plan social. Il est temps de dire Stop. Le collège doit faire sa part et le document que nous venons d’envoyer au ministre est une contribution des recteurs à ce combat contre la violence. Il est impératif que l’établissement créé un environnement propice au bien-être social et au bien-être de tous les enfants » explique Soondress Sawmynaden.

Dans le document, le syndicat des recteurs souligne le caractère « complexe » du problème de la violence scolaire et dit à ce sujet : « d’une part, les élèves ont une mauvaise interprétation de leurs droits et pensent qu’ils ont le pouvoir sur l’autorité, et de l’autre, les gens ont tendance à blâmer les parents, les éducateurs et les administrateurs des écoles de ne pas pouvoir gérer la situation. However, pointing fingers at others and playing the blame game will not help ».

Les chefs d’établissement du secondaire d’État croient fermement que la responsabilité pour éliminer la violence scolaire, qu’ils qualifient de « fléau », incombe d’abord à tous ceux faisant partie de la communauté scolaire, c’est-à-dire, le personnel de l’établissement, les parents, les élèves et le ministère. Ce syndicat souhaite que le ministère de l’Éducation tienne compte de ses propositions et soutienne aussi toutes les initiatives des “stakeholders” allant vers la réduction de toutes formes de violence à l’école.

Les recteurs font ressortir qu’il ne s’agit pas seulement de prendre des mesures pour inculquer des valeurs aux apprenants, mais que ces derniers doivent aussi changer de comportement et que leurs propositions « tendent dans cette direction ». C’est ainsi que le syndicat des recteurs insiste sur l’importance de la discipline au plan personnel et à ce sujet, on relève deux propositions comme suit : « A training programme for all students of Grade 9 during 3rd term holidays at school level au service militaire obligatoire (SMO) to be introduced si on veut bâtir une société solide et disciplinée : To make of community service a compulsory part of the school curriculum and culture towards service to mankind ».

« Il n’y a rien de choquant dans ce que nous proposons. Nous voulons responsabiliser les jeunes dans les différentes situations de la vie et leur apprendre à respecter les autres et les biens de la société. Au lieu de se battre entre eux et d’entrer dans des situations de conflit, qu’ils mettent leur énergie au service de la communauté », soutient le président de l’association au sujet de cette idée de formation obligatoire à l’intention des jeunes de Grade 9 « à la manière du service militaire ». Il affirme que les éducateurs ont le « désir ardent » de voir les jeunes grandir dans un environnement propice à leur développement afin qu’ils soient suffisamment préparés et équipés pour prendre en charge les affaires de la nation et qu’ils soient aussi les leaders de la prochaine génération. Selon le syndicat, la formation des parents est tout aussi nécessaire. Et d’ajouter : « It is high time to set up “une école des parents” ».

Mais contrairement aux enseignants et chefs d’établissements au sein du secondaire d’État et privé qui régulièrement appellent au recrutement des Discipline Masters dans les collèges, le syndicat des recteurs réclame la présence d’un Welfare Officer. « Instead of a Discipline Master, it is proposed to have in each school a Welfare Officer who possesses legal, psychological and pedagogical knowhow and who will act as a liaison officer between the different stakeholders. »

Pourquoi est-ce que le syndicat des recteurs n’est pas en faveur de la présence d’un Discipline Master au sein des établissements scolaires ? « Quand on parle de Discipline Master, on a en tête l’image de quelqu’un muni d’un bâton qui va faire régner l’ordre d’une manière implacable et qui a une attitude très froide. C’est quelqu’un qu’on ne peut pas approcher. Or un Welfare Officer privilégiera le dialogue et agira comme un conseiller auprès des jeunes. Comme son nom l’indique, le Welfare Officer est appelé à organiser des activités dans différents domaines avec la collaboration des élèves », explique le président des syndicats des recteurs. Ce dernier ajoute que cette proposition d’un Welfare Officer correspond aux recommandations de la commission d’enquête sur la drogue et figurant dans le chapitre consacré à l’éducation.

Le syndicat des recteurs demande au ministère de ne pas mettre en oeuvre son projet d’éducation mixte dans les Academies tant que la question de l’indiscipline n’a pas été traitée.

En ce qui concerne le secondaire à Maurice, il y avait durant l’année scolaire 2019 un total de 103, 315 élèves (“mainstream” et extended stream”) et 2 167 élèves en dernière année de la filière “Prevocational Education”. Cette population estudiantine était répartie dans 172 établissements, soit 69 collèges d’État, 79 collèges “grant-aided” et 24 écoles payantes.

Les autres propositions des recteurs :

  • Réduction du nombre d’élèves par classe « for proper monitoring of student behaviour » et un maximum de 25 élèves par classe pour les « core subjects »
  • Élaboration d’un ensemble de normes à l’intention des chefs de département pour l’encadrement des nouveaux enseignants
  • Révision du « scheme of duties » du personnel enseignant et du personnel non-enseignant, d’une part afin d’éviter les doublons et de l’autre, pour inclure des responsabilités relatives aux questions d’indiscipline issues à l’école
  • Inclusion obligatoire d’un module axé sur le « counselling » dans tous les programmes de formation pour les enseignants; formation continue pour le personnel des écoles concernant la gestion des problèmes liés à l’indiscipline
  • Présence d’un psychologue dans toutes les écoles pour les élèves aussi bien que pour le staff
  • Mise en place d’une « counselling team » dans chaque école comprenant notamment un psychologue, un School Superintendent, un Senior Educator et un Welfare Officer
  • Révision de la « Student Behaviour Policy » pour en faire un « legal and binding contract » entre les parents, l’école et le ministère de l’Education
  • Élaboration, après consultations avec les « stakeholders », d’une liste « standard » de mesures disciplinaires et applicables à l’ensemble des écoles
  • Regroupement dans un seul document « of all policies and regulations » concernant l’indiscipline et la violence dans les écoles et distribué ensuite aux écoles afin d’avoir des actions uniformes
  • Installation de caméras CCTV dans les endroits bien en vue dans les écoles
  • « Special Desk » pour l’indiscipline et la violence scolaire dans chaque zone de l’éducationaux chefs d’établissements de parler aux médias avec le soutien de ce « Special Desk »
  • L’élaboration d’un protocole pour l’utilisation du portable dans l’enceinte de l’école par les élèves de même qu’une loi concernant l’utilisation du mobile et le partage d’informations
  • Un programme d’études spécifique pour les élèves de l’Extended Stream et adapté à leurs besoins.
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