INONDATIONS DU 30 MARS : « Nos prévisions pour l’Ouest n’étaient pas bonnes » selon Rajan Mungra

L’enquête judiciaire sur les inondations du 30 mars 2013 se poursuit. La séance d’hier a vu la fin du contre-interrogatoire du directeur adjoint de la Météo, Rajan Mungra. Ce dernier devait concéder que la station météorologique n’a pu faire une bonne prévision concernant les fortes averses dans les régions de l’Ouest, frappées subitement par les inondations.
Le contre-interrogatoire du directeur adjoint s’est poursuivi hier. Me Rajesh Unnuth devait l’interroger sur ses connaissances en matière de “flash-foods”.
Me Unnuth : « Pendant vos études en Inde, avez-vous étudié les stratégies à adopter pendant les “flash-floods” ? »
M. Mungra : « Non. Mes cours étaient limités à la physique, aux maths et à la chimie. »
Me Unnuth : « Les prévisionnistes à Maurice ont-ils déjà étudié des cas de “flash-floods” ? »
M. Mungra : « Non. Personne ne s’est spécialisé dans ce domaine. Il n’y a pas de cours dispensés pour étudier des cas de pluies torrentielles. »
Me Unnuth : « Donc, personne n’est en mesure de “tackler” ce problème de “flash-foods” à la Météo ? »
M. Mungra : « Non. »
Me Unnuth : « Êtes-vous d’accord sur le fait que les autorités concernées à Maurice devraient avoir une “risk-zone map” concernant les inondations ? »
M. Mungra : « Oui. Ce sujet est désormais la priorité du National Disaster Risk Reduction Management, qui a été fondé il y a un an. »
Me Unnuth : « La Météo est-elle responsable du monitoring et de la traque des calamités naturelles ? »
M. Mungra : « Pas pour toutes les calamités naturelles. »
Me Unnuth : « Citez-moi lesquelles vous êtes mandaté à traquer. »
M. Mungra : « Les cyclones, principalement, les pluies torrentielles, les glissements de terrain, les houles et les “water crisis”. »
Me Unnuth : « Quand votre radar a-t-il été apte à opérer ? »
M. Mungra : « Depuis 1979. En 2002, il n’était plus opérationnel. »
Me unnuth : « Quelle était sa fonction ? »
M. Mungra : « Il était utilisé principalement pour les cyclones. On analysait les images qu’il enregistrait pour observer la densité des nuages et la structure du cyclone. »
Me unnuth : « Était-il utilisé pour les pluies torrentielles ? »
M. Mungra : « Il n’était pas en position de traquer les pluies torrentielles ou des “flash-floods”, mais le nouvel équipement, qui sera installé en 2015, le pourra. »
Me Unnuth : « Vous me dites que personne ne peut prédire les “flash-floods” ? »
M. Mungra : « Non. »
Me Unnuth : « Le système de ballons envoyés dans l’atmosphère peut-il aider à détecter des éventuelles “flash-floods” ? »
M. Mungra : « Ces ballons aideront à donner une analyse de l’atmosphère avec des mesures de la température, de l’humidité, de la direction du vent, entre autres. »
Me Unnuth : « Tous ses éléments réunis peuvent donc prédire des inondations ? »
M. Mungra : « Ceux-ci font partie des quelques éléments pris en considération. »
Me Unnuth : « Le 30 mars, lorsque la Météo a émis un communiqué urgent concernant les pluies torrentielles, saviez-vous que vous auriez affaire à des “flash-floods” ? »
M. Mungra : « Non, nous n’étions pas au courant. »
Me Unnuth : « Vous avez dit que, selon les règlements internationaux, les “flash-floods” sont prédites quand il y a un minimum de 100 mm de pluies en 12 heures. Alors qu’entre 13 à 14h, ce jour-là, vous aviez déjà enregistré 45 mm de pluies. Malgré cela, vous n’aviez-pas été en mesure de prédire des “flash-floods” et avertir le public ? »
M. Mungra : « Nous n’étions pas en mesure de les prédire, car les prévisionnistes n’étaient pas convaincus qu’il y allait avoir de grosses averses. »

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