Interdiction de la vente des billets imprimés: magistrale gifle de la « Loterie Blanc » à la GRA

L’information parue chez notre confrère Week-End selon laquelle des billets imprimés de la « Loterie Blanc » de la compagnie Serge Henry ont été vendus, la semaine dernière, sans autorisation de la Gambling Regulatory Authority (GRA) n’a pas laissé insensible la hiérarchie de la GRA. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette affaire sonne comme une gifle magistrale à l’autorité de la GRA.

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Devant ce véritable camouflet, la GRA devrait, dans un premier temps, réitérer l’interdiction de la vente des billets imprimés pour redorer son autorité. Dans la foulée, la compagnie Serge Henry Ltd pourrait être appelée à expliciter pourquoi elle a passé outre à l’interdiction initiale de la GRA et ce, pour satisfaire la galerie.

En effet, la GRA n’a, en vérité, pas prononcé un NON définitif à ce mixte de mise sur le marché de billets imprimés, de billets digitaux au comptoir ou via SMS. Les pressions externes mais aussi internes des nombreux amis de Michel Lee Shim devraient finalement peser lourd dans la balance. La marche à suivre sera finalement indiquée par les sbires habituels qui utilisent comme base d’opération le Prime Minister’s Office.

La volte-face
En attendant, la GRA veut comprendre les vraies raisons de la volte-face de Serge Henry Ltd. Pour obtenir le changement en mode électronique, la compagnie de loterie avait, en effet, vanté les grands mérites du numérique tout en vouant aux gémonies la version papier imprimé.

Ainsi depuis le mois juin, les Loteries Blanc (Rs 5) et Poupard (Rs 30) ont été offertes à la vente uniquement en mode numérique dans les points de vente de SMS Pariaz, PMU Maurice et les autres points de vente des compagnies associées comme Bet Online, Booksystems etc… Ces ventes devaient être uniquement assurées en mode électronique et au comptoir. On ne sait si le système de messagerie de SMS Pariaz avait eu ou non l’assentiment initial de la GRA mais toujours est-il qu’il est en opération dès le premier jour du changement. Tout cela signifiait la disparition obligatoire des billets de loteries imprimées Poupard et Blanc.

Dans cette perspective, la GRA assurait que les procédures de tirage restaient inchangées et toujours assurées par le MTC. Et d’ajouter que seuls les numéros des billets vendus seraient considérés lors de chaque tirage.

C’est donc à la surprise générale qu’on a vu réapparaître sur le marché des billets de « Loterie blanc » en sus des billets digitaux, à la fin de la semaine dernière malgré l’interdiction de la GRA « to proceed further ». Le non-respect de cette interdiction n’a pas bloqué le tirage au sort samedi dernier. Tout s’est passé comme si de rien n’était avec aux commandes une GRA, humiliée, mise devant le fait accompli.

Des ambitions gargantuesques
Ce retour au billet imprimé s’inscrit dans deux logiques implacables : acquérir une place prédominante sur le marché de l’ensemble des paris et des Jeux de hasard en pleine mutation, où le billet vert va rejoindre l’écurie Lottotech, le concurrent de référence. Deuxièmement, rendre caduc le projet de la GRA de connecter cette vente de loteries digitales au serveur de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Avec le retour des billets imprimés, cela n’est plus possible. Enfin le fait que les tirages n’incluent pas les billets invendus avec l’avènement du tout numérique n’aurait pas été apprécié par les organisateurs de loterie blanc’.

Du côté de Serge Henry Ltd et dans l’entourage de Michel Lee Shim, on fulmine devant ce contretemps pour ce qui est l’un des atouts principaux de la stratégie de développement et des ambitions gargantuesques de l’empire du magnat de paris mauriciens.

Dans son collimateur, on vise d’abord une hausse conséquente des ventes de billets de « Loterie Blanc » avec l’appât de gains de plus en plus important. Ainsi est annoncé pour le 28 juillet un “Jackpot prize” garanti de Rs 500 000. Des promotions d’offre de 20 billets gratuits pour 80 billets achetés. La compagnie envisage aussi d’étendre la vente des billets de loterie hors de la saison hippique mauricienne et compte faire appel au PMU pour utiliser les courses françaises comme référence. Deux tirages par semaine, comme le loto, sont également prévus toute l’année, même en pleine saison hippique mauricienne. Enfin, sur le carnet laboutik figure en bonne place le projet, d’augmenter du double le nombre de détaillants de PMU Maurice à travers le pays qui est aujourd’hui autour de 300.
On est décidément bien loin de la philosophie première du gouvernement Lepep, si chère à Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui voulait combattre la prolifération des paris et de jeux de hasard, Le combat contre la nation « zougadère » est déjà perdue …

 

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