INTERVIEW: Le mini PBD, un festival mauricien avant tout, a déclaré Parvez Dewan

Maurice accueillera les 27 et 28 octobre le sixième mini Pravasi Dharatya Divas (PBD). « Ce sera un festival mauricien avant tout », a estimé Parvez Dewan, secrétaire aux Affaires indiennes d’outremer en visite à Maurice la semaine dernière. Il répond aux questions du Mauricien en compagnie du haut-commissaire de l’Inde T.P. Seetharam, et du directeur au ministère des Affaires d’outremer Yogeshwar Sangwan. « Nous ne venons pas ici pour faire des affaires même si nous les encourageons », déclare-t-il insistant que cette manifestation sera surtout l’occasion de tisser les liens entre les membres de la diaspora indienne dans les pays de la région.
Le PBD revêt une très grande importance pour l’Inde…
Parvez Dewan : Pour mon ministère, le PBD est l’un des deux événements les plus importants de l’année. Nous sommes fiers de voir que nos frères et soeurs mauriciens prennent en charge l’organisation de l’événement ici à Maurice cette année.
Combien de personnes attendez-vous pour l’occasion ?
Parwez Dewan : Entre 600 et 900 personnes, majoritairement des Mauriciens et des gens de la région.
Quels sont les thèmes qui seront abordés durant ces deux jours de travaux ?
TP Seetharam : Il y aura une séance spéciale consacrée aux affaires qui verra la participation de la communauté locale à travers, entre autres, la Mauritius Chamber of Commerce and Industrie (MCCI), Enterprise Mauritius (EM), le Board of Investment (BoI). Y participeront également, des représentants de l’Associated Chamber of Commerce and Industry of India (ACCII). Ils aborderont notamment les questions économiques et commerciales. Outre le secteur financier, les investisseurs auront l’occasion d’étudier d’autres possibilités de développement entre les pays. Le PBD constitue une plateforme de rencontre entre les gens d’origine indienne. Une occasion pour eux de resserrer les liens.
Une dimension académique est prévue pour étudier les questions majeures concernant la diaspora indienne dans son ensemble et en particulier dans cette région du monde, qu’elle soit l’éducation, la culture, le voyage ou le tourisme parmi d’autres. La coopération entre les jeunes sera aussi abordée. Il est important de noter que la diaspora ne concerne pas seulement l’histoire et le passé. C’est aussi les jeunes et leur avenir. Le PBD tournera autour du thème Shared roots, common destiny, comme formulé par Rohit Rathish, deuxième secrétaire à la Haute commission indienne à Maurice.
C’est le Premier ministre Navin Ramgoolam qui procédera à l’ouverture du mini PBD, le 27 octobre au Mahatma Gandhi Institute.
Un des objectifs du PBD en Inde est d’amener les Indiens de la diaspora à apporter leur savoir-faire et à investir dans le développement en Inde. Est-ce que la tenue du mini PBD à Maurice a pour but d’attirer des investisseurs de la diaspora à Maurice ou en Inde ?
Parvez Dewan : Tout d’abord, il faut que vous compreniez que la journée de la diaspora n’est pas un événement pour l’investissement. Cette question revient régulièrement que ce soit en Inde ou à l’étranger. On nous demande souvent “combien d’investissement avez-vous reçu après la tenue du PBD”. Cette manifestation a pour but d’établir un lien entre les gens de la diaspora. Cependant, les affaires y ont une place importante et nous encourageons cela. Si les Indiens investissent à Maurice, c’est très bien ; si les Mauriciens investissent en Inde, c’est très bien aussi mais s’il vous plaît, retenez que les affaires sont secondaires par rapport aux objectifs du PBD. Ce n’est pas l’objectif principal. D’ailleurs, le mini PBD aura lieu les 27 et 28 octobre et la journée consacrée aux affaires aura lieu la veille soit le 26. Par conséquent, je pense que c’est un signal fort pour dire que nous ne venons pas ici pour faire des affaires même si nous les encourageons.
Notre ministère, celui des Affaires outremer, n’a pas été institué pour promouvoir l’investissement mais pour faire le lien entre les pays de la diaspora. Qu’en est-il de l’investissement ? Nous avons ouvert un Overseas Indian Facilitation Centre (OIFC) dont le rôle est de répondre aux besoins de ceux qui souhaitent faire des affaires. Sa tâche ne s’arrête pas à prodiguer des conseils dans ce sens. Il vous montre comment investir. Il vous prend en charge dès le moment où vous avez une idée jusqu’à ce qu’elle soit concrétisée. Nous offrons ce qu’on appelle les Hand holding services. L’OIFC sera présent au PBD de Maurice.
Le PBD, c’est donc une plateforme pour établir des contacts ?
Parwez Dewan : Oui et à tous les niveaux.
Quels sont les avantages dont bénéficie une personne d’origine indienne en Inde ou dans un pays de la diaspora ?
Parwez Dewan : Tout en ne commentant pas la situation dans les autres pays, en Inde, il y a ce qu’on appelle la PIO (People of Indian Origin) card. Beaucoup de Mauriciens sont détenteurs de cette carte et elle leur offre un visa de quinze ans. Il est différent d’un visa touristique dans le sens où si vous en avez un pour une durée de trois mois, vous passez cinq jours en Inde et après deux mois souhaitez y retourner, vous ne pouvez pas le faire. Cependant, un détenteur de la PIO card peut le faire. En outre, il bénéficie d’autres avantages comme la possibilité d’acquérir des biens immobiliers à l’exception des terres agricoles et de faire des affaires en Inde. M. Sangwan vous en dira plus.
Yogeshwar Sangwan : les détenteurs des PIO cards bénéficient des mêmes avantages que les Indiens ne vivant pas en Inde (ndlr : les non-Indian residents – NRI) que ce soit sur les plans éducatif, financier ou économique. La carte est valable pour 15 ans. Le gouvernement a pour projet de fusionner les deux plans…
Parwez Dewan :… mais nous n’en parlerons pas aujourd’hui. Je ne pense pas que ce soit le moment opportun puisque le projet est toujours devant le parlement. Son but est d’élargir les possibilités pour les Indiens non-résidents et les gens d’origine indienne.
Qui sont ceux qui peuvent prétendre au titre de PIO ?
Parwez Dewan : la définition est très claire dans le texte de loi.
Yogeshwar Sangwan : Cela peut être n’importe qui dont les parents, les grands-parents ou les arrières grands-parents sont originaires du territoire indien tel qu’il est défini dans la loi de 1935, soit avant la partition de l’Inde…
Des Réunionnais d’origine indienne souhaitent bénéficier du statut de PIO. Qu’en est-il de la situation à ce jour ?
Parwez Dewan : Nous travaillons dessus. Nous avons une session de travail prévue pour le 13 de ce mois sur le sujet. Nous explorerons toutes les possibilités. Jusqu’à présent, il y a eu un manque de documentations sur la question.
Yogeshwar Sangwan : À ce jour, ils ne répondent pas aux définitions d’un PIO, néanmoins nous explorons les possibilités…
Parwez Dewan : Mais, s’il vous plaît, il faut que ce soit clair. Il se peut qu’il n’y ait pas de résultats concluants à l’issue des travaux. S’il vous plaît ne l’affirmez pas. Nous sommes conscients du problème. De notre point de vue, il y a des raisons qui les empêchent d’être détenteurs de la carte. Même si on change la définition d’un PIO, cela ne veut pas dire qu’ils pourront bénéficier de ce statut. Il y a toute la question de la documentation.
Est-ce que toute personne d’origine indienne indépendamment de sa génération peut prétendre au titre de PIO ?
Parwez Dewan : Conformément aux définitions de la loi, à ce jour, ceux de la cinquième génération ne peuvent prétendre au statut de PIO. Cependant si une personne de la quatrième génération est détentrice de la carte, son enfant est éligible et ainsi de suite. Si la personne de la quatrième génération meurt sans en avoir fait la demande, son enfant n’est plus éligible.
Est-ce que tous les Mauriciens peuvent prétendre être des PIO ?
Parwez Dewan : Non mais la majorité le peuvent. Il y a la population franco-mauricienne, les créoles… Il faut savoir qu’il est nécessaire d’avoir certains documents pour prouver ses origines. Nous avons noté vos interrogations et nous essaierons de voir la question que ce soit pour la Réunion ou pour Maurice mais nous ne prenons aucun engagement car il y a des implications légales qu’il faut prendre en considération.
Est-ce que le PBD Mauritius est ouvert à tous ?
Parwez Dewan : Oui, c’est avant tout un festival mauricien. Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement mauricien, les organisations non gouvernementales, la communauté des affaires pour l’organisation de l’événement à Maurice.
Y aura-t-il une forte délégation de l’Inde pour l’occasion ?
Parwez Dewan : Notre ministre Shri Vayalar Ravi fera le déplacement à la tête d’une petite délégation composée de quelques hommes d’affaires, d’un professeur et d’un conférencier.
Pourquoi avez-vous choisi Maurice pour cette sixième PBD régionale ?
Parwez Dewan : C’est le Haut commissaire indien à Maurice, TP Seetharam, qui a suggéré Maurice. Cependant, n’est-ce pas un choix logique, Maurice comprenant une forte diaspora indienne, une des plus importantes dans le monde. Lorsque M. Seetharam nous l’a proposé, nous n’avons pris qu’un jour pour le confirmer.
Cela confirme donc la bonne relation entre Maurice et l’Inde ?
Parwez Dewan : Oui et je rappelle que le PBD est ouvert à tous les Mauriciens.

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