ITIKAAF À PARTIR DE CE SOIR : Une retraite spirituelle sincère pour se faire pardonner, a déclaré Nissar Ramtoolah

La période coïncidant avec les vacances scolaires cette année, « de plus en plus de jeunes s’y intéressent », note M. Ramtoolah
Période cruciale de la dernière ligne droite du mois de jeûne islamique, l’itikaaf est observé durant les 10 derniers jours du Ramadan, soit à partir de ce soir. Celui ou celle qui souhaite faire son itikaaf s’isole de la vie active et de sa famille durant cette dizaine de jours. Les hommes se retrouvent dans les mosquées, qui prennent des dispositions spéciales pour cette période, alors que les femmes observent l’itikaaf chez elles, dans une pièce spécialement aménagée à cet effet. Pour le président de la Jummah Masjid, Nissar Ramtoolah, « cette année encore, l’itikaaf coïncide avec la période des vacances scolaires et nous avons remarqué une nette augmentation des jeunes qui souhaitent le faire ».
L’itikaaf est obligatoire pour les hommes, mais pas pour les femmes, « qui se montrent néanmoins de plus en plus intéressées à observer cette pratique », souligne Nissar Ramtoolah. Durant ces 10 derniers jours du Ramadan, ceux et celles qui souhaitent observer l’itikaaf doivent s’isoler totalement de la vie active et de leur famille. « Cependant, tout un chacun ne peut avoir la possibilité de pratiquer l’itikaaf. Des dispositions spéciales peuvent être prises (voir plus loin). » La pratique de l’itikaaf remonte au temps du Prophète Muhammad (PSSL) qui l’observait personnellement durant le Ramadan.
Pour les hommes, ce sont les mosquées qui sont aménagées spécifiquement pour cette retraite spirituelle intense. Un espace spécialement dédié à cette période prend donc des allures d’isoloir où chacun dispose d’un matelas, de couvertures, en ces nuits très froides, et strictement de l’essentiel, et surtout d’un Coran et d’autres sources de lecture religieuse. L’itikaaf est une retraite spirituelle intense, où l’accent est mis sur la lecture du Coran et les prières pour rendre grâce au Créateur.
« Le Muttakif – croyant qui observe l’itikaaf – doit se trouver à la mosquée avant le coucher du soleil lors de ce 20e soir. » Les 10 jours sont consacrés « aux prières quotidiennes. Mais il faut aussi savoir que le principe de l’itikaaf, qui rejoint la philosophie du Ramadan, c’est de se remettre en question personnellement. C’est une mise à nu totale, aux yeux du Créateur. Nous sommes tous humains et nous commettons tous des erreurs. Chaque croyant fait acte d’honnêteté et reconnaît ses erreurs et recherche le pardon sincère de la part de son Créateur. »
Le but de l’itikaaf, rappelle le président de la Jummah Masjid, « est cette remise en question totale qui aboutit par un engagement plus solide de devenir meilleur après ces 10 jours et nuits passés en isolation du monde qui nous entoure. Le défi de l’itikaaf est justement d’accepter qu’on a des faiblesses. Le mois du Ramadan est, pour les musulmans, le moment régulier du mea culpa. Durant ce mois, nous sacrifions les plaisirs terrestres que nous avons, nous nous abstenons de comportements irréfléchis, comme la colère, entre autres. Nous faisons de notre mieux pour contrôler nos ardeurs et nos passions. Les dix jours de l’itikaaf sont la période propice pour justement nous jauger et réaliser nos engagements pris. »
Et, ajoute M. Ramtoolah, « comme durant ces dix dernières nuits se trouve aussi celle durant laquelle est observé le Laila-Ul-Qadr, marquant la descente du Coran sur la terre, une nuit donc très importante, il est attendu des croyants qu’ils concentrent leurs efforts sur des lectures assidues du livre sacré. » Durant ces 10 nuits, à la Jummah Masjid de Port-Louis comme dans toutes les mosquées du pays, « la prière spéciale Shabena, aussi appelée Salat-Ul-Lail, est dite chaque soir ».
« Le croyant consacre son temps et sa force au Créateur. Cela peut paraître dur et rigoureux pour certains. Il ne doit avoir aucune communication avec le monde extérieur : donc, pas de visites des proches ou amis. Pas de téléphone ou autres gadgets évidemment. Pas d’allées et venues non plus, à moins que ce soit pour des besoins naturels et lors des ablutions avant les prières ». L’idée principale, rappelle le président de la Jummah Masjid, étant que « le croyant se retrouve dans un état de communion total et complet avec le Créateur. »
Observer et pratiquer l’itikaaf, souligne encore Nissar Ramtoolah, « confère au croyant une très grande récompense spirituelle, et beaucoup de force intérieure. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’on accomplit l’itikaaf que l’on doit cesser de prier ou de faire de bonnes actions ! »

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