JADUNUNDUN SAGA — Réclamations de Rs 20 M à l’Etat : L’ombre du PM derrière l’arrestation de Devi Sohun

La collaboratrice de Gurib-Fakim fait état de « improper and discriminatory motivation behind her arrest, detention and false imprisonment by police, which was politically motivated »

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Dans un post Facebook à 14h56 le jour de l’arrestation de Devi Seenauth-Sohun, Kaushik Jadunundun consigne : « 2 hours spent in Casernes Cybercrime. Did it for my boss and PM, and my Country »

Le procès en réclamations de Rs 20 millions, logé par Dev Seenauth-Sohun, la collaboratrice de l’ex-présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, contre l’Etat, suite à son arrestation le 15 avril, est axé sur des allégations de « Connivence » au plus haut niveau politique en vue de la « priver » de ses droits fondamentaux sous la Constitution. De ce fait, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, fait partie des défendeurs dans cette affaire logée en Cour suprême à la mi-journée, avec le commissaire de police sous contrat, Karl Mario Nobin, en tant que Defendant No 1. Kaushik Jadunundun, Chairman du Board de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA), est présenté dans les prétentions légales de Devi Seenauth-Sohun comme étant l’instigateur de ce complot en se basant sur un post de Facebook du premier nommé, à savoir : « 2 hours spent in Casernes cybercrime. Did it for my boss and PM, and my Country ».

Les 76 paragraphes de la réclamation, rédigée par les soins de l’avouée Hemlata Hunma sur les instructions de Me Antoine Domingue, Senior Counsel, assisté de Mes Ashley Hurhangee, Lovena Sowkhee et Rouben Mooroongapillay, révèlent des détails accablants de cette arrestation pour un post sur Facebook au sujet de « enn satir… enn parodi… » autour de Pravind Jugnauth. La directive du Detective Inspector Ramlugun, affecté à la Cybercrime Unit du CCID au moment de l’incarcération de Kushal Devi Seenauth-Sohun, aussi connue sous le nom de Rachna, pèsera de tout son poids dans ce procès pour violation flagrante des droits fondamentaux et constitutionnels de cette dernière.

Il est 16h ce 15 avril et la collaboratrice d’Ameenah Gurib Fakim était sous le contrôle de la police depuis bientôt trois heures. « Pou bizin avoy ou Detention Centre pou zordi, dime pou pran lanket ar ou, devan ou avoka. Lord inn vinn depi lao », avait déclaré cet officier de police, alors que des arrangements avaient été initiés pour la placer en détention au poste de police de Pailles. Devi Seenauth-Sohun n’en croit pas ses oreilles, car depuis qu’une escouade de la police a débarqué à son domicile vers 13h, les policiers lui ont fait comprendre qu’elle n’était nullement en état d’arrestation. En pas moins de trois occasions avant 16h, elle avait fait une demande pour retenir les services d’un conseil légal. A chaque fois, les officiers de police soulignaient invariablement que « she was not under arrest and that she would be allowed to go after being interviewed by police at the Cybercrime Unit ».
D’autre part, une perquisition fut menée à son domicile, même si à aucun moment la police n’a montré le Search Warrant à cet effet. Après la déclaration du Detective Inspector Ramlugun, ce dernier et son collègue, le Chief Inspector Elliah devaient « pressurise Devi Seenauth-Sohun into signing an entry to the following effect ‘mo mem mo finn met sa profil Sushal Rachna Seenauth, pou mo mem sa’ ». Elle ajoute que jusque-là « she had been misled by the police and falsely told that at that point she did not need to be and could not be legally represented as no legal representations would be permitted by police before her being at the Police Cybercrime Unit for enquiry ». Par contre, alors que « Devi Seenauth-Sohun was deliberately kept waiting in the SSU conference room for about two hours, while she was waiting, she was informed by the WPC who had brought her in that the instructions to arrest her had been conveyed to the police since morning ».

En parallèle, les tentatives de Me Mooroongapillay en vue de retrouver les traces de son client se sont heurtées à un mur d’acier du côté de la police.
Aucune information n’avait fuité jusqu’à 17h08 « when counsel finally managed to get hold of a higher-ranking officer of the CCID, SP Rugbur, over the phone, at which point, counsel was told that Devi Seenauth-Sohun had been at the Central CID since about 4.30 pm ». Mais les conseils légaux, Mes Mooroongapillay et Sowkhee n’étaient pas au bout de leur surprise car ils allaient être pris en contravention pour violation du couvre-feu sanitaire pour s’être rendus aux Casernes centrales pour affaire professionnelle et relevant des questions des droits fondamentaux sous la Constitution bafoués par cette même police sous le contrôle d’un commissaire qui serait « now reduced to the rank of a mere contract officer like a bird on a wire, if not a mere puppet in the hands of the Executive ».

Avec en toile de fond ces tractations entre la police et l’hôtel du gouvernement dans la Jadunundun Saga, la collaboratrice de l’ancienne présidente de la République se concentre également sur le rôle de ce « notorious political activist who was expelled from the MMM political party and who, at all material times, has been a vociferous political activist of the MSM political party, now in power and whose leader, Pravind Jugnauth, is a barrister and the present Prime Minister of Mauritius ». Commentant son arrestation arbitraire et son incarcération pour des raisons inavouables, Devi Seenauth-Sohun ajoute que « she was deliberately targeted, oppressed, victimized and harassed by police under the thumb of the Executive and its cronies as Jadunundun not because she was fairly and reasonably suspected of having committed a criminal offence, but for political reasons due to her proximity with the former President of the republic ».

Toujours en ce qui concerne le fait que « the law was being unfairly applied by the police officers with an evil eye and an unequal hand », la plaignante s’appuie sur un post de Facebook du même Jadunundun en date du 15 avril, soit “at the material time” de ses démêlés avec la police. Sur cette page Facebook, le dénommé Jadunundun « openly boasted that he had checked in at Line Barracks on Wednesday 15 April at 12 h 48 to report the plaintiff ».

Le directeur de l’ICTA ne s’était pas contenté de ce déplacement aux Casernes centrales en cette période de confinement sanitaire. Plus tard, à 14h56, il devait intervenir de nouveau sur la toile en notant que « 2 hours spent in Casernes cybercrime. Did it for my boss and PM, and my country ». Cette affirmation est présentée comme « openly and defiantly bragging, in no uncertain terms that his declaration against Devi Seenauth-Sohun was politically motivated by his allegiance to the Prime Minister ».

Sur la base de ces dessous des agissements de la police du CP Karl Mario Nobin, l’ex-fonctionnaire, affectée aux services de l’ancienne présidente de la République, allègue avec force que « her most basic fundamental constitutional and human rights have been trampled upon and contravened by the police officers who are sworn to faithfully execute and perform their duties without fear or favour, affection or ill will but who have instead actively connived with the Prime Minister to subvert the rule of law and contravene the provisions of the Constitution », notamment les sections 3, 5 (3), 12, 71 (2) et (4).
Dans ses Prayers à la Cour suprême, Devi Seenauth-Sohun s’attend à une déclaration formelle de la plus haute instance du judiciaire dénonçant le fait que ses « fundamental constitutional rights and freedoms as a person and as a citizen of Mauritius under Chapter II of the Constitution, have been, are being, and are likely to be further contravened in relation to her ». Elle a alors eu recours à une injonction perpétuelle contre toute manipulation par les limiers du Central CID de son téléphone cellulaire et de son ordinateur en possession de la police et des dommages pour préjudice de l’ordre de Rs 20 millions.

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