JEAN-MICHEL HENRY : J’ai pris mon mal en patience, a déclaré Ségeon

Sevrés de victoire depuis la 4e journée, l’entraîneur Jean-Michel Henry et son jockey Cédric Ségeon mangeaient leur pain noir, tout en voyant au passage partir trois de leurs coursiers sous d’autres couleurs. Et il a fallu attendre qu’Ernie leur ramène le sourire.
Sept semaines sans succès, cela a dû être un chemin de croix pour Cédric Ségeon, lui qui était habitué à visiter le winner’s enclosure assez souvent dans le passé. « Si je me souviens bien, c’est la plus longue période de disette que j’ai eue. Mais nous à l’écurie, on savait qu’on aurait une longue traversée du désert. Quand Jean-Michel Henry m’avait engagé, il m’avait prévenu qu’il fallait que je sois patient, moi qui avais l’habitude de gagner des courses assez souvent, et que les 2-3 premiers mois seraient difficiles. Les nouveaux chevaux ne seraient pas prêts d’aussitôt, alors que les anciens sont limités ».
« Alors, tout le monde était au courant de la situation à l’écurie et il n’y avait pas de signal d’alarme. J’ai pris mon mal en patience tout en bossant très dur et sans relâche. Tout dernièrement, les nouveaux chevaux ont commencé à montrer le bout du nez. Je suis amplement satisfait de leur performance, à l’image d’Ernie, qui a ouvert son compteur », ajoute-t-il.
Justement, Ernie, qui avait fait ses débuts lors de la 1re manche du championnat des 4-ans, avait terminé à la 4e place, à 1,20 longueur du vainqueur Executive Power, non sans avoir été le meilleur finisseur de la course. Samedi dernier, il était aligné dans un champ très compétitif et malgré cela, il n’a pas déçu. Avec une course tranquille sur les barres, il a bénéficié d’une belle ouverture pour faire la différence.
« Ernie avait signé une bonne première course et avec une bonne ligne, on espérait gagner, mais on n’était pas si confiant que cela. Avant le départ, on avait une certaine appréhension et je ne m’attendais pas à gagner contre les Tandragee, Nordic Warrior et Charles Lytton, qui a d’ailleurs terminé très fort pour prendre la deuxième place. Mais j’avais confiance dans mon cheval, même si on affrontait les meilleurs sprinters », souligne le jockey français.
À noter que pour sa première victoire au Champ de Mars, le coursier de Jean-Michel Henry est passé très proche du record de la distance qui est détenu par Captain’s Key depuis 2013 (1’20″68 contre 1’20″66). « Maintenant, on sait qu’on a un très bon sprinter qui a terminé dans un très bon temps. Il faut faire ressortir que Nordic Warrior a fait trois sessions de 10 secondes, qu’il n’y avait pas de false rails et contrairement à ces dernières semaines, la piste était sèche, normale et rapide. Avec tous ces facteurs, c’est normal qu’on se rapproche du record. En remportant une course digne d’une épreuve principale, il est promis à un bel avenir ici », fait ressortir Ségeon.
Si Ernie a pu ouvrir son compteur, en revanche, Oomph continue à se montrer lent au départ. « C’est un cheval qui a du potentiel, comme le démontre sa belle fin de course. Mais il est très green, très immature. Il se fait peur tout seul dans les boîtes. On va devoir régler son problème au départ. Je dis « on », car cela va impliquer tout le monde, à commencer par moi-même, Jean-Michel, les palefreniers et les handlers. Il faut beaucoup de travail de rééducation, lui redonner la confiance. »
Quant à Elysian Park et Dark Liability, il estime qu’ils ont déçu. « Ce denier, après deux belles 3es places, a été décevant. Il était pourtant bien placé tout au long du parcours, mais il n’a pas répondu à mes sollicitations. Il faut souligner qu’il n’est pas un coursier régulier, avec 0 victoire en 8 sorties l’an dernier. Elysian Park, lui aussi n’a pas accéléré alors qu’il était bien placé. Sa 5e place m’a beaucoup déçu. Quant à Easy Lover, j’ai hâte de le piloter, mais malheureusement, il n’y a pas de course pour lui dans l’immédiat. »
« Cela fait plaisir de gagner une course, un plaisir partagé à l’écurie et aux membres. Je suis réaliste. Je ne vais pas gagner des courses toutes les semaines, mais j’apprécie le moment présent », conclut Ségeon.

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