Jean-Paul Lam : « Faire de Chinatown une plateforme pour toutes les communautés »

« Vingt ans en arrière, le quartier de Chinatown était animé, les gens marchaient jusqu’à fort tard dans les rues en toute quiétude », se rappelle Jean Paul Lam, président de la New Chinatown Federation, qui regroupe une quinzaine de membres âgés de 22 à 50 ans, principalement des commerçants du quartier.

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De retour au pays, Jean Paul Lam, stupéfait du changement survenu à Chinatown, ne comprend pas pourquoi la localité a perdu de son charme d’antan. Il doit y avoir, dit-il, « quelque part un certain délaissement de la part des habitants que des autorités ».

« L’animation qui faisait rêvait n’existe plus. Une certaine insécurité s’est instaurée au sein du quartier », relate-t-il.

En témoignent les récentes agressions qui ont eu lieu dans cette région de Port-Louis. Jean Paul Lam fait ressortir qu’à la nuit tombée plus personnes n’osent marcher dans les rues, qui sont désertes.

Son souhait désormais : « Faire revivre le quartier à travers la sensibilisation » en étroite collaboration avec les gens de la localité. Des rencontres régulières avec les commerçants et les jeunes du quartier encouragent tout un chacun à s’y mettre pour améliorer la qualité de vie du quartier.

La New Chinatown Federation envisage plusieurs projets tels que l’illumination du quartier, la promotion des commerces et le nettoyage des airs de stationnement abandonnés. Deux étapes sont à l’agenda de la fédération : réinstaurer la confiance, puis réinitier le commerce de nuit.

Renaissance.

Dans un premier temps, des fresques décoreront les murs et des poubelles seront installées dans les rues. Les vieilles bâtisses seront, elles, repeintes, tout comme les maisons alentours.

Jean Paul Lam souligne que les dépenses sont « en grosse partie » au frais de la fédération et de généreux sponsors. A travers toutes ces mesures, la fédération espère développer l’esprit d’initiative et une volonté de redorer Chinatown.

Le commerce constitue lui aussi un objectif majeur. « C’est un challenge que nous lançons aux jeunes du quartier. L’économie doit bouger et il faut promouvoir l’aspect touristique et le patrimoine qu’est Chinatown ».

En ce sens, des cours d’arts martiaux seront proposés. Et la fédération compte inviter les pagodes à s’impliquer dans leur mouvement, en ouvrant leurs portes aux touristes.

Spécialités culinaires.

A la mi-octobre un nouveau projet sera mis sur pied, celui de la Station de Tang Noon. Cet « open air market » permettra aux Mauriciens de s’y retrouver le soir pour découvrir des spécialités chinoises et prendre l’air.

« Dan Chinatown, pena zis Sinwa. Nou tou bizin met lame a la pat », fait ressortir Jean Paul Lam. Les marchands de biryani, qui exercent à l’entrée de Chinatown, ont été invités à venir s’installer dans les rues du quartier. Les négociations sont d’ailleurs en cours.

Le plus gros obstacle qu’a rencontré la fédération jusqu’ici, c’est la mentalité des gens réticents au changement. « Zot inn abitie ek zot bann labitid, aster zot dir kifer bizin sanzman ». Toutefois, constate-t-il, ces mêmes habitants « répondent peu à peu positivement » à leurs projets.

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