Jeunesse en détresse

On me laisse entendre que 65% des Mauriciens âgés de 18 à 35 ans ne se reconnaîtraient plus dans les partis politiques traditionnels. Mais qu’entend-on par “traditionnel” ? Sans doute est-ce la façon de transmettre un savoir ou une croyance de génération en génération par la parole, par l’écrit ou les cris sur une estrade, devant une foule en attente de mieux. Sauf que ces vociférations relèvent davantage du folklore et de l’anecdotique. Fancy-fair ou bouffonnade ?

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Faudrait peut-être revoir la stratégie de com’. Une vidéo explicative ou un clip sur les réseaux sociaux serait plus efficace et plus moderne. Sauf que ces messieurs adorent mesurer la taille de leur “foule”, comme pour signifier une virile capacité à mobiliser leurs fans. Or, chacun sait que ce n’est pas la taille de la foule qui compte. Nous en reparlerons en temps et lieu dans ces mêmes colonnes. Eleksion pe koste. Pa prese mam !

Nos honorables dirigeants ont dans l’immédiat d’autres chats à fouetter : le Budget, les Jeux des Îles, la visite du Pape François, sans oublier le lancement du Metro Express. Cette fin de mandature promet d’être mouvementée, surtout si le Petit souhaite légitimer sa place sur le maroquin par la voie démocratique. Il est important de consulter la sagesse populaire de temps à autre. Dans cette optique, pourquoi ne pas en appeler à cette même sagesse en ce qui concerne une éventuelle dépénalisation du cannabis vendu sous cape à travers le pays ?

C’est une occasion offerte aux partis politiques de faire preuve d’ouverture d’esprit et de modernité. Ces messieurs-dames ainsi que la population pourraient réfléchir à une mise en place adéquate d’une dépénalisation ou d’une décriminalisation. J’ai cru entendre dire que la beuh de Maurice ne serait pas de super bonne qualité. Des “experts” disent que celle poussant à la Réunion (zamal) serait bien mieux. Rien n’empêche l’importation de semence et la culture sous serre, sous la supervision stricte de caméras. L’État se chargerait par la suite des débits spécialisés et patentés.

Est-ce une proposition trop avancée ? Elle l’est sûrement pour les esprits rétrogrades. Combien de jeunes faut-il que les drogues synthétiques tuent pour que ces messieurs-dames prennent enfin conscience du danger qui guette les gamins et ceux tentés par le bas prix de ces merdes ? Personne n’est jamais totalement à l’abri. Pensez aux jeunes de votre entourage… N’oublions pas que les filles peuvent aussi être victimes des drogues synthétiques.

On pourrait se demander si notre système scolaire n’est pas trop dur, voire dépassé. Et si la course aux diplômes et aux performances est la meilleure façon de préparer les enfants à devenir les adultes responsables de demain. Faudrait voir un p’tit coup ce que font les pays nordiques en matière d’éducation et s’en inspirer. Ce serait un investissement dans le capital humain pour le long terme. Peut-être qu’un jour on dira que “l’école, c’est un plaisir”. Ce n’est pas le cas pour le moment, car pour certains de nos camarades, aller à l’école s’apparente assez à un supplice.
Je vous passe le drame qui s’est joué la semaine dernière et qui peut-être se jouera encore dans des tas de collèges.

Les humiliations infligées ou les moqueries subies ont parfois des conséquences irréparables. Et si Leela Devi décidait de trouver une solution innovante ? D’ici là, l’auteure de ces lignes se permet une petite suggestion décrispante. Pourquoi ne pas organiser une émission radio où les jeunes en détresse pourraient appeler anonymement et parler de leur mal-être à des psy ? Ce pourrait être salutaire à toute une jeunesse visiblement incomprise. Ce serait déjà un bon début si nous lui réapprenions à rêver…

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