JEUX DE LA FRANCOPHONIE CÔTE D’IVOIRE : Kavinash Thomoo, la sculpture comme dispositif entre l’art et l’écologie

Son travail de recherche s’inscrit dans la continuité d’une démarche initiée depuis 2011 (Art in the forest, Résof-ment) visant à imaginer des dispositifs de médiation dans le champ artistique face à la crise écologique. Kavinash Thomoo, artiste mauricien, qui a exploré depuis près de 14 ans différents médiums (peinture, installation, photographie) revient des Jeux de la Francophonie qui se sont déroulés cette année en Côte d’Ivoire. Il était en compétition dans la catégorie « Sculpture-Installation » dont le gagnant est Sossouvi Rémi Ama (du Bénin).
Au-delà de la compétition, Kavinash Thomoo évoque son oeuvre « Le Cri », mettant en jeu sa relation à l’environnement. Une manière peut-être pour l’artiste de questionner l’être au monde de l’homme moderne, menacé par le réchauffement climatique. Face à ce danger, il fallait trouver une plateforme pour faire entendre la sonnette d’alarme en matière de protection de l’environnement.
Ces Jeux de la Francophonie en Côte D’Ivoire ont permis aux artistes sélectionnés d’utiliser l’art comme une plateforme pour discuter des enjeux sociaux. Ces artistes ne sont pas seulement des producteurs de représentations pour un événement, mais ont imaginé plutôt des oeuvres dans l’espace public. Ils ont tenté de faire preuve d’esprit d’innovation dans une démarche prospective. « It was a very enriching experience especially as for all international events, the interaction with artists from different horizons and learning about their arts and approaches are the plus points. This also provides opportunities for future art projects… The organizing committee has encouraged the aspects of sharing and discovering from each others which is in line with the slogan of the games that is « solidarité-diversité-excellence… » déclare Thomoo dont la participation à l’événement a été rendue possible grâce au ministère des Arts et de la Culture à Maurice.
L’installation de Kavinash, dans la mise en scène, se définit par l’entremêlement des matières : tissu, bois, métal. Dans cette sculpture-installation où les éléments sont superposés horizontalement et verticalement et s’effleurent, la relation au lieu est primordiale : La pyramide rappelle l’Egypte ancienne et renvoie au besoin historique de l’homme de créer des structures. Avec ses lignes, ses surfaces géométriques, « Le Cri » entre en résonance avec divers angles pour tenir en équilibre. L’interrelation des trois matériaux (la pyramide en métal, le tronc d’arbre local, découpé, symbole de dégradation et le tissu rouge représentant la force vitale de l’humain) définit un nouvel espace par l’intervention d’une oeuvre modulable, déployée pour solliciter à plusieurs le point de vue du spectateur dans la perception d’une cohésion sous-entendue. On note chez Thomoo l’intuition créative qui permet de tenter des choses de l’ordre du social et de la technologie — une approche et la conduite d’un projet pour catalyser les énergies autour des transformations sociétales et la nécessité de développer une nouvelle aire écologique.

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