Jeux Olympiques de la Jeunesse : Et maintenant que fait-on ?

Sa médaille d’or olympique en canoë slalom acquise lundi aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, il reste à savoir quel avenir est désormais promis au Mauricien Terence Saramandif pour son exploit réussi à Buenos Aires en Argentine. Il nous revient que le président du Comité olympique mauricien (COM), Philippe Hao Thyn Voon, et le secrétaire permanent du ministère de la Jeunesse et des Sports, Mubarak Boodhun, qui l’a reçu mercredi au MJS, n’ont pas eu assez de temps pour aborder à fond le sujet.

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Terence Saramandif, 16 ans, bénéficiait de toutes les facilités offertes par l’encadrement technique de la France, qui voulait par ailleurs le garder en tenant compte de son potentiel en vue des prochaines olympiades. Mais le choix du canoéiste en faveur de sa patrie le met désormais en délicate posture. Il se retrouve pris dans l’étau puisqu’on va lui couper tout soutien technique. En outre, il devra payer pour l’obtenir. Mais selon les renseignements disponibles, Mubarak Boodhun aura quand même donné son accord à l’effet que le jeune champion olympique sera bien soutenu, sous peine de le perdre en vue des JO Tokyo 2020 et Paris 2024. Mais reste à savoir dans quelle mesure s’inscrira l’aide de l’État et à partir de quel moment entrera-t-elle en vigueur ?

Terence Saramandif disposait d’un coach personnel, en l’occurrence le Français Kalian Fulon, lui-même canoéiste classé 36e mondial en sus d’autres facilités techniques et logistiques indispensables et qui au final ne pouvaient qu’aboutir à cette médaille d’or. Les services d’un coach lui seront désormais payants, entre autres. Si le jeu en valait la chandelle quant aux moyens déployés par l’encadrement technique français, en sera-t-il autant de Maurice ? À chacun d’assumer ses responsabilités envers la patrie. Former un champion olympique pour le révéler aux yeux du monde entier, qu’il soit aux JOJ ou aux JO, relève d’un plan stratégique de préparation et de financement très conséquent.

Relever le pari reviendrait à le démontrer. Et là, il n’est plus question d’ambition ni de prétention farfelues qui font si souvent, hélas, partie des discours démagogiques des dirigeants, fonctionnaires et officiés de l’État, nominés politiques, ministres, tous impliqués dans le fonctionnement du sport mauricien. En passant, on s’abstiendra de déplorer toutes ces sommes astronomiques couramment englouties dans la tentative de reconstruire voire de ressusciter certaines disciplines qui ne rapportent toujours rien… sinon que désillusion et déception, quand bien même d’autres sports moins populaires ne demandent peut-être qu’à sortir de la fiction.

Et dire que Terence Saramandif n’était pas certain de pouvoir aller à Buenos Aires ni de participer au camp d’entraînement qui avait précédé l’événement financé par la Solidarité Olympique et destiné aux spécialistes de canoë. Sa demande déposée en ce sens avec l’appui du COM à la Fédération internationale de canoë/kayak (ICF) aurait été ignorée par un membre — présentement suspendu de ses fonctions — au sein du COM, sous prétexte que ce sport n’était pas reconnu à Maurice. Or, ce sport est bien reconnu dans l’île par l’instance internationale de la discipline depuis 2012.

Le délai d’inscription étant passé, le COM a dû batailler ferme pour renégocier la participation de canoéiste au camp d’entraînement. 194e mondial, jeunes, juniors, U23 et seniors confondus sur 430 spécialistes, Terence Saramandif offre sur un plateau à son pays de nouvelles perspectives dans le sport de haut niveau. Espérons qu’il n’aura jamais à regretter son choix d’honorer sa patrie.

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