JIOI – QUALIFICATIONS: L’AMA revoit les minima à la hausse

Le comité organisateur des 9es jeux des Iles de l’océan Indien de l’année prochaine (28 juillet au 7 août), à l’île de La Réunion, a innové pour ce qui est des compétitions en athlétisme. Hormis le fait d’avoir établi des minima, le comité a également pris la décision de permettre à un pays d’être représenté par trois athlètes par spécialité, contrairement au passé où chaque pays n’avait droit qu’à deux représentants par épreuve. Pour répondre à ces critères toutefois, les trois athlètes devront obligatoirement réaliser les minima imposés. Avec cette nouvelle mesure, l’encadrement technique national mauricienne, avec à sa tête l’entraîneur national Joël Sévère et ce, en commun accord avec l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA), ont décidé de revoir à la hausse ces minima. L’objectif est de qualifier trois athlètes par spécialité notamment dans les épreuves de sprint et de lancer entre autres où ils considèrent avoir les meilleures chances de médailles d’or.
Par rapport aux 8es Jeux de 2011, tenus aux Seychelles, il n’y a pas eu de gros changement en ce qui concerne les minima imposés en athlétisme, a affirmé Joël Sévère. En revanche, l’innovation demeure sans conteste cette décision du comité organisateur de permettre à trois athlètes d’un même pays d’être alignés dans une épreuve, à condition bien sûr qu’ils réalisent les minima. C’est justement cette décision qui a poussé l’AMA à revoir à la hausse les minima dans certaines des spécialités, notamment dans les épreuves de sprint, et aussi dans les lancers à l’exception du disque dames. « Dans ces spécialités, les minima imposés par La Réunion sont trop bas. Nous sommes d’avis que nous avons des athlètes capables de faire mieux d’où notre décision de revoir ces minima à la hausse dans certaines spécialités », a expliqué Joël Sévère.
A titre d’exemple, au 100m, le minima imposé par les Réunionnais est de 10:60 (minima A) et 10:84 (B), alors que le meilleur sprinteur local, Jonathan Permal a couru en 10:46 aux Jeux du Commonwealth en Ecosse, puis en 10:49 aux Championnats d’Afrique au Maroc. Au 200m, l’AMA a gardé les minima A qui est de 21:8, alors que les minima B sont de 22:04. Jonathan Permal a couru en 21:21 en Ecosse avant de descendre sous les 21 secondes au Maroc pour couvrir le demi-tour de piste en 20:85. L’autre sprinteur, nommément, Jean-Ian Degrace a lui couru son 200m aux Championnats d’Afrique en 21:49.
Autre exemple demeure le triple saut masculin où les minima imposés sont de 15m10, alors que le meilleur sauteur mauricien, Jonathan Drack, a lui sauté à 16m13 lors des Jeux du Commonwealth. Une performance qui le rapproche du record national (16m38) établi et détenu par Vissen Moonnegan, le 27 août 1994 aux Jeux du Commonwealth de Victoria au Canada. Pour les JIOI, les Mauriciens auront à réaliser un saut de 15m30. « Au marteau hommes également, deux lanceurs ont déjà réalisé les minima et un troisième peut le faire. Dans les relais, La Réunion n’a pas imposé de minima, mais au niveau de la fédération, nous avons imposé des critères pour hausser le niveau. C’est ainsi que tous ceux retenus devront réaliser les minima que nous avons imposés pour la distance (100m et 400m). Avec autant de rigueur et de discipline, nous nous attendons à voir entre 40 et 45 athlètes qualifiés pour ces Jeux », a déclaré l’entraîneur national.
Inquiétude sur fond et demi-fond
En revanche, dans certaines spécialités, l’AMA a gardé les minima tel qu’ils sont. A titre d’exemple, pour se qualifier au saut en hauteur masculin, La Réunion a exigé une performance de 2m08, alors que le meilleur sauteur local, à savoir Widley Ravane, se situe à 2m. Au lancer du disque féminin, a ajouté Joël Sévère, les minima fixés sont de 42m, alors que la meilleure mauricienne ne lance pas au-delà de 40m. « Il faut être réaliste, car ce n’est pas en quelques mois que nous réaliserons les minima dans ces deux concours. Cela fait que nous mettons beaucoup plus l’accent sur les spécialités où nous avons plus de chances de médailles », a-t-il fait ressortir.
L’entraîneur national parle aussi des épreuves de fond et de demi-fond où les minima ont été maintenus au même niveau. Comme il l’avait d’ailleurs fait ressortir, il n’y a pas longtemps, Maurice est en retard dans ce domaine tout comme dans certaines spécialités chez les filles. « Je dirai que si nos athlètes ne réalisent pas les minima dans les épreuves de fond et de demi-fond, nous n’y serons pas représentés aux Jeux », a-t-il rapppelé.
D’autre part, Joël Sévère a indiqué que dans le passé, la fédération permettait aux jeunes de participer aux Jeux des Iles et ce, même s’ils n’avaient pas réalisé les minima. L’objectif était surtout de leur permettre de gagner en expérience. Le lanceur (marteau) Nicolas Li Yun Fong avait pris part aux Jeux de 1998 à La Réunion, alors qu’il n’était que junior. Par la suite, il a remporté trois médailles d’or lors des différents Jeux. Selon Joël Sévère toutefois, permettre aux juniors de participer aux Jeux sans réaliser les minima avait crée un certain mécontentement.
Dans le même temps, a-t-il souligné, cela a permis de hausser le niveau avec l’obligation de réaliser les minima. Pour ce qui est des jeunes, a-t-il ajouté, ils ont désormais la chance de participer à diverses compétitions de haut niveau comme les Championnats d’Afrique et les différents championnats de zone. « J’ajouterai que passer de la catégorie junior à celle des seniors est un passage assez délicat. Si au niveau des courses, cela ne se voit pas trop, en revanche dans les concours de lancers, les engins sont plus lourds et c’est justement là le problème », a conclu Joël Sévère.

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