JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME : Les avancées de la condition féminine dans le monde du travail

Dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme, Jane Ragoo, de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), fait le point sur les avancées concernant la Femme dans le monde du travail. En dépit d’une certaine progression, plusieurs lacunes se font encore sentir.
Face au mauvais temps d’hier, la CTSP s’est trouvée contrainte d’annuler les activités prévues en face de la poste de Rose-Hill, en l’occurrence une distribution de pamphlets sur les avancées de la condition féminine sur le plan de l’emploi et une exposition de photos de femmes au travail. Jane Ragoo, syndicaliste et militante pour la cause du travailleur féminin, fait néanmoins le point dans une déclaration à Week-End.
Une progression récente est la décision annoncée par le nouveau gouvernement de prolonger le congé de maternité à 14 semaines au lieu de 12 semaines. Bien que cette décision ne soit pas encore légiférée, elle est bien accueillie et très attendue par des femmes qui travaillent. Jane Ragoo explique que depuis 2013, les femmes ne sont plus limitées à enfanter seulement trois fois: «Selon l’ancienne loi, les femmes qui accouchaient de leur 4e enfant ne bénéficiaient pas de congé de maternité ou des Rs 3000 données par l’employeur au 7e jour de l’accouchement.»
De plus, la femme a droit à une heure de temps libre pour allaiter son bébé. «L’ancienne loi disait que c’était au patron de décider du moment de la journée pendant lequel une heure serait accordée à la mère.» Mais depuis 2013, c’est à la discrétion de la femme.
Jane Ragoo indique aussi que depuis 2008, la femme a droit à son congé de maternité normal et payé si elle accouche d’un bébé mort-né et qu’elle bénéficie d’un congé de deux semaines en cas de fausse couche. «Au 7e mois de grossesse, une femme a droit à un light job, un travail assis, et elle doit être dispensée de travailler de nuit», ajoute Jane Ragoo.
En dépit de ces avancées, la syndicaliste estime qu’il y a plusieurs causes pour lesquelles il faut encore se battre afin d’obtenir justice et mettre fin à l’emploi précaire. «Nous notons maintenant un phénomène de féminisation de la précarité», dit Jane Ragoo. «Dans certains secteurs, tels que celui de la sécurité, de la zone franche, du seafood hub ou encore du nettoyage, où les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes, les conditions de travail sont trop précaires.» Dans le secteur du nettoyage, par exemple, les travailleurs n’ont pas reçu la compensation de 6% et certains n’ont pas obtenu de boni de fin d’année en 2014, explique Jane Ragoo. «Dans la plupart des secteurs, le nombre d’heures de travail va jusqu’à 45 heures. Or, dans la zone franche, une loi datant de 1984 exige que les employés travaillant 55 heures, ont 10 heures de overtime obligatoires.» Pour la syndicaliste, une révision de cette loi s’impose: «Il faut diminuer le temps de travail à 45  heures avec l’idée de le ramener à 40 heures pour tous les travailleurs.» Pour elle, «ce n’est pas normal» que dans le secteur de la sécurité, qui compte de plus en plus de femmes de nos jours, les employés doivent travailler 72 heures par semaine.
Jane Ragoo, pour qui ces points cités sont le cheval de bataille, encourage les femmes à faire entendre leurs voix et à militer pour leurs droits en tant que travailleurs, au même titre que leurs homologues masculins. «J’exhorte les femmes à ne pas avoir peur. Il existe un nouveau phénomène qui leur pourrit la vie: le stress qui mène souvent à la dépression. Elles doivent lutter.»

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