JOURNÉE MONDIALE DU TABAC: 11 % des fumeurs achètent des cigarettes au détriment des besoins familiaux

Les cigarettes restent très abordables à Maurice, a constaté hier le ministre de la Santé en présentant une étude sur le tabagisme au Domaine Les Pailles. En effet, seulement 11 % des fumeurs (contre 21 % dans une étude précédente) disent que l’achat de cigarettes les empêche de subvenir aux besoins essentiels de leur famille, dont l’achat de nourriture. Ce constat n’a pas manqué d’étonner Lormus Bundhoo hier, s’exprimant haut et fort sur ce fait alors que les taxes sur la cigarette, dit-il, ont été augmentées lors du dernier exercice budgétaire. 55 % des fumeurs mauriciens approuvent l’interdiction de fumer dans les lieux publics. L’interdiction de la vente au détail des cigarettes n’a toutefois pas eu non plus l’effet escompté car, révèle l’enquête, il est encore facile d’acheter des cigarettes à l’unité : 29 % des fumeurs disent qu’ils achètent leurs cigarettes au détail.
Le ministre de la Santé a également constaté que les fumeurs sont moins influencés par les photos sur les paquets de cigarettes illustrant les avertissements sur les risques de santé. Seulement 24 % d’entre eux disent qu’elles les motivent pour arrêter de fumer. Lormus Bundhoo a annoncé que son ministère travaille actuellement sur de nouvelles illustrations et avertissements. Ce sont quelques-uns des résultats de la 3e phase de l’étude du International Tobacco Control Valuation Policy (ITC) de l’université canadienne de Waterloo menée avec le ministère de la Santé et le Mauritius Institute of Health.
Ce programme de recherches est entrepris dans 23 pays dont Maurice. L’objectif : mesurer l’impact de la campagne médiatique et des mesures de lutte contre le tabagisme en vertu de la Public Health Act (Restrictions on Tobacco Products) Regulations 2008 entrée en vigueur le 1er juin 2009. La phase 3 de l’étude effectuée entre le 20 juin et le 11 juillet 2011 indique que la majorité des fumeurs mauriciens ont une opinion négative sur la cigarette et veut cesser de fumer. 87 % disent regretter d’avoir commencé à fumer. 92 % des fumeurs et 97 % des non-fumeurs soutiennent l’interdiction de fumer sur les lieux de travail. « Les fumeurs et les non-fumeurs soutiennent massivement les mesures prises par le Gouvernement contre le tabagisme. Néanmoins, il faut encore des efforts pour faire respecter davantage l’interdiction de fumer sur les lieux de travail et dans les bars », a déclaré le ministre de la Santé.
Lormus Bundhoo a organisé hier une journée de travail à Pailles pour passer en revue les résultats de l’étude dite « Wave 3 » de l’ITC. De retour de Genève où il a assisté à la 60e assemblée générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le ministre de la Santé a indiqué que les pays membres ont discuté des moyens de prévenir les maladies non transmissibles et les morts prématurées en réduisant les facteurs de risques, principalement le tabagisme, l’alcoolisme, une alimentation déséquilibrée et une inactivité physique. Or, dit-il, « le tabagisme est le facteur que l’on peut le mieux prévenir ». D’autres parties de l’étude indiquent que la législation et les avertissements quant aux risques sur la santé concernant les paquets de cigarettes se sont révélés efficaces en sensibilisant les fumeurs sur les effets du tabagisme. 84 % des fumeurs disent qu’ils se sentent concernés par les effets nocifs de la fumée de cigarette sur les non-fumeurs. Et 62 % affirment que les avertissements sur les paquets de cigarettes les informent sur les risques qu’ils encourent.
L’étude témoigne de l’efficacité de la législation locale antitabac pour réduire la publicité et les parrainages de l’industrie du tabac. Néanmoins, la cigarette continue à être visible dans les lieux de loisirs et constitue une forme de promotion du tabagisme parmi les jeunes, note le ministère de la Santé. 44 % des fumeurs et 39 % des non-fumeurs rapportent avoir vu des gens fumer dans ces milieux. La contrebande de cigarettes est toutefois très faible à Maurice car seulement 3 % des fumeurs disent qu’ils se procurent des cigarettes par des moyens illicites.

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