JUDO —APRÈS SA RENCONTRE AVEC MARCUS VIZER À PARIS : Comment sauver le soldat Valère?

Est-ce que ce qui s’est passé vendredi au ministère de la Jeunesse et des Sports est une prémisse à ce qui attend le mouvement sportif dans la nouvelle loi Sawmynaden? La question mérite d’être posée et qui nous ramène du coup 20 ans en arrière lorsque le ministre des Sports d’alors, Navin Soonarane, avait décidé de couper l’herbe sous les pieds de la fédération d’athlète en exigeant que Vivian Gungaram quitte ses fonctions à la fédération pour travailler dans les bureaux du ministère.
Mine de rien, la décision qui frappe Joseph Mounawah,  après une triple réunion dans le bureau du ministre de la Jeunesse et des Sports, ressemble étrangement à celle qui s’était finalement terminée en saga en 1995-96 et nécessitait l’intervention de la fédération internationale. En effet, après avoir consacré presque 50 ans de sa vie au judo mauricien, gagné la première médaille d’or pour la République de Maurice dans cette discipline en 1985, après avoir établi des contacts solides entre le judo mauricien et celui de la France et le Japon,  après avoir été la cheville ouvrière d’un nombre incalculable de compétitions de différents niveaux, après avoir été décoré par l’État, après avoir produit des champions des îles et d’Afrique, tels que Jean-Claude Raphaël, Clément Bordelais, Marie-Michèle St-Louis, Priscilla Chery, Dolly Moothoo, Antonio Félicité pour ne citer qu’eux, le Yogida Sawmynanden a décidé de tout rayer d’un trait de plume.
Si on se tient aux déclarations faites par le ministre dans les journaux d’hier —ndlr: le ministre a décidé de ne pas parler à Week-End — Joseph Mounawah perd non seulement son statut de responsable de l’entraînement des sélections, il est aussi interdit de poser les pieds au DOJO de GRNO.  Une décision qui est présentée comme une décision de la fédération n’est en vérité qu’une démarche de Yogida Sawmynaden pour sauver le soldat Valère après leur escapade parisienne au début du mois de février.
En effet, comme déjà mentionné dans une récente édition, c’est accompagné de Josian Valère et de Florian Vellici (entraîneur allemand mis à la disposition de Maurice par la FIJ) que Yogida Sawmynanden a rencontré le président de la Fédération Internationale de Judo (FIJ), Marcus Vizer avec en toile de fond la mise en oeuvre d’un complot pour «étouffer» Joseph Mounawah dans ses fonctions et ses droits sous prétexte qu’il est un «employé du MJS» et que de ce fait le ministre a tous les droits sur lui. Y compris de lui l’interdire l’accès au temple du judo mauricien.
Du reste, lors de la rencontre avec les membres, choisis sur le volet par Josian Valère, de la fédération,vendredi où la coïncidence a voulu qu’elle a été organisée à une heure où le vice-président, Rashid Jhurry, était pris par ses obligations religieuses, le ministre a évoqué cette rencontre avec Vizer et la volonté de ce dernier de ne pas avoir affaire à Joseph Mounawah. Mais la question est de savoir est-ce qu’un président de fédération internationale peut «exiger le départ d’un cadre» de façon verbale? C’est aussi une première dans l’histoire du sport mauricien qui à notre avis ressemble ni plus ni moins à une ingérence directe dans les affaires internes de la fédération dont l’autonomie est garantie par le Sports Act 2013.
Mais le comble du ridicule, pour ne pas dire d’une hypocrisie sans pareille, dans cette histoire c’est le fait que le ministre dit encore avoir besoin de Joseph Mounawah pour le lancement d’un centre de haut niveau que le président de la FIJ a accordé à Maurice. Mais où est le protocole qui confirme l’installation de ce centre de haut niveau à Maurice? Décidément, le ministre n’a peur de rien pour sauver son nouvel ami, Josian Valère en prenant le risque de transformer la fédération de judo en une fédération de lutte bis…
Souvenez-vous de l’histoire du fameux Grand Prix de Maurice.

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