JUGEMENT : Un directeur de compagnie obtient le bénéfice du doute

Accusé d’avoir attenté à la pudeur d’une employée et traduit en Cour criminelle intermédiaire, un directeur de compagnie s’en est sorti avec le bénéfice du doute que lui a accordé la magistrate Niroshnee Ramsoondur. La charge logée contre lui a donc été rayée.
Les faits sont les suivants. L’accusé dirige une compagnie, la Central Business Equipment (CBE), basée à Quatre-Bornes, dans un bâtiment de cinq étages, situé à l’avenue d’Epinay. Sa femme et lui occupent le quatrième étage, la réception de la compagnie se trouve au rez-de-chaussée, les bureaux sont aménagés au premier et au deuxième étage, alors que le troisième sert de magasin. Le cinquième est réservé aux réunions et sert également comme salle de fêtes.
La CBE dispose également d’un service centre à l’avenue Buswell, toujours à la Ville des Fleurs, et d’un autre à Port-Louis. Selon la pratique, les employés travaillant à l’avenue Buswell ont pour habitude de se rendre d’abord à l’avenue d’Epinay, pour enregistrer leur heure d’arrivée au travail.
De son côté, X, qui était âgée de 21 ans au moment de l’incident allégué, soit en février 2010, a indiqué qu’elle venait de prendre son emploi chez CBE. Elle était arrivée un peu plus tôt, vers 08 h/08 h 15, au quartier général. Elle a rencontré l’accusé à la réception. Comme elle n’avait pas assisté à la Staff End of Year Party, qui avait été organisée à la fin de janvier, il l’a invitée à l’accompagner pour qu’elle voie les décorations effectuées dans la salle des fêtes.
Tous deux ont pris l’ascenseur pour s’y rendre et quand ils sont sortis, la jeune femme, soutient-elle, a noté que son directeur essayait de l’attraper et qu’il avait mis sa main gauche sur sa hanche, tandis que sa main droite se trouvait sur son épaule droite, tout en essayant de la glisser sous son tee-shirt.
Toujours selon sa version, X n’était pas d’accord avec le comportement de l’accusé et lui a demandé de la ramener à la réception. Mais, lorsqu’ils ont repris l’ascenseur, l’accusé ne s’est pas arrêté à la réception. Il a fait en sorte que l’ascenseur les descende au parking, où il a cherché à l’embrasser. Étant donné qu’elle luttait, il a préféré la ramener à la réception.
Accompagnée d’une collègue, elle s’est rendue à l’avenue Buswell, où elle était affectée avec trois autres femmes et celle qui était en sa compagnie. À celle-ci, elle n’a rien relaté sur l’incident. Par contre, elle a raconté ce qui s’est passé à son supérieur immédiat, qui l’a autorisée à partir un peu plus tôt.
L’accusé a déposé en Cour pour nier tout ce qu’a relaté X concernant ses tentatives d’attentat à la pudeur. Il a reconnu avoir rencontré la jeune femme vers 8 h 10 le jour incriminé et qu’ils ont parlé de manière polie. Il lui a relaté qu’il avait fêté son anniversaire au cinquième étage, qui, pour l’occasion, était très bien décoré.
Il a proposé à X de s’en rendre compte et elle a accepté. La visite a duré deux ou trois minutes. En descendant, il a stoppé l’ascenseur au quatrième étage, où il est allé dire à son épouse de préparer des tranches de gâteau pour les employés de l’avenue Buswell. Quelques minutes plus tard, lorsqu’il est revenu à la réception, dit-il, X était toujours là et attendait une collègue pour partir au bureau de Buswell.
La magistrate fait ressortir qu’aucun témoin n’a corroboré la version de l’accusation, alors que cela compte surtout lorsque l’on est en présence d’allégations de nature sexuelle.

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